L’étude d’ossements retrouvés en Angleterre révèle l’histoire d’un massacre particulièrement horrible commis sur un groupe d’habitants il y a 4 000 ans. Près de 40 personnes semblent ainsi avoir connu une mort violente suivie d’un acharnement post-mortem qui fait froid dans le dos !
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Il est certain que certaines périodes de l'histoire humaine ont été plus sombres que d'autres. Si l'on parle souvent des affres de l’Inquisition durant le Moyen Âge, l’âge du bronze n'a visiblement pas été bien mieux, comme le révèle une nouvelle étude publiée dans la revue Antiquity.
Des indices de morts très violentes
Les squelettes d'une quarantaine d'individus retrouvés dans les années 1970 par des archéologues sur le site de Charterhouse Warren, dans le sud-ouest de l'Angleterre, suggèrent en effet l'existence de pratiques de torture ou de mises à mort particulièrement violentes il y a environ 4 000 ans. Une nouvelle analyse minutieuse des ossements a révélé qu'au moins 30 % des crânescrânes avaient été fracturés au moment de la mort. Mais ce n'est pas tout. Les ossements portent en effet de nombreuses marques d'incisions. Leurs localisations suggèrent que toute une panoplie d'atrocités ont été pratiquées sur les corps des morts : scalpage, langue coupée, éviscération ou encore décapitation. Certains ossements fracturés suggèrent même une pratique cannibale.

La peste peut-être en cause dans ce massacre
Un témoignage macabre avec un acharnement post-mortem indubitable qui reste cependant extrêmement rare pour l'âge du bronze et qui laisse penser qu'il ne s'agissait pas forcément d'une pratique courante dans ces sociétés. Les chercheurs pensent ainsi que ces ossements relatent le massacre d'un groupe lors d'un épisode particulier. On peut imaginer un acte de vengeance ou de représailles contre un groupe adverse. « Un tel niveau de violence a souvent une fonction sociale, explique l'un des auteurs dans cet article de LiveScience. Les actes violents, quand ils sont réalisés devant une foule, sont importants pour la formation de l'identité d'un groupe et pour l'établissement des relations sociales. »

Si les causes exactes de cette violence resteront toujours inconnues, les chercheurs ont toutefois une piste de réflexion. L'analyse des dents de deux enfants a en effet révélé qu'ils étaient infectés par la bactériebactérie Yersinia pestisYersinia pestis, responsable de la peste. Il est donc possible que la circulation de cette maladie au sein d'une communauté soit à l'origine de son extermination.