Si la richesse de la tombe de la Dame d’ivoire avait déjà créé la surprise, la quantité de perles retrouvée dans une sépulture voisine soutient l’idée que les femmes possédaient un statut social élevé dans les communautés ibériques de l’âge du cuivre.
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Le site de Tholos de Montelirio, en Espagne, est connu des archéologues depuis longtemps. Pourtant, il continue de livrer d'incroyables secrets sur les communautés qui ont vécu là il y a 5 000 ans.
Les fouilles de Tholos de Montelirio avaient déjà créé la surprise en 2023, en révélant que la tombe la plus richement dotée de l'âge du cuivreâge du cuivre n'était pas celle d'un homme, comme on l'avait stipulé au départ, mais bien celle d’une femme, dénommée « Dame d'ivoire ». Une découverte qui avait révélé l'importance des femmes au sein de ces sociétés ibériques, suggérant que le pouvoir aurait alors pu être tenu par la gent féminine. Une hypothèse qui se renforce avec la découverte récente d'une nouvelle tombe, située à seulement 100 mètres de celle de la Dame d'ivoire.
Des habits faits de minuscules perles
Les restes de 20 individus y ont été retrouvés. Il a été prouvé qu'au moins 15 d'entre eux sont des femmes, le genre des cinq autres restant indéterminé pour l'instant. Mais il semble probable qu'il s'agisse d'une sépulture réservée à des femmes. Et pas n'importe lesquelles ! Au fil des fouilles, les archéologues ont en effet découvert une énorme quantité de petites perles.

Leur agencement laisse penser qu'elles étaient enfilées sur des fils, formant ainsi des vêtements. Plusieurs femmes semblent avoir été inhumées avec de tels habits. Au total, ce sont plus 270 000 perles qui ont ainsi été retrouvées, ce qui en fait le plus important assemblage de perles découvert dans une tombe.

Un travail titanesque qui laisse percevoir le haut rang social des défuntes
Le travail que représente la confection de telles perles et la fabrication de ces vêtements est énorme. Des expérimentations ont révélé qu'il fallait environ 10 minutes à un artisan aguerri pour confectionner une unique perle à partir d'un coquillage. Les vêtements retrouvés dans la tombe auraient ainsi nécessité le travail de 10 personnes pendant 206 jours, à raison de huit heures par jour ! Une découverte qui témoigne, ici encore, du haut rang social que devaient occuper les femmes dans cette société installée dans le sud-ouest de l'Espagne entre -2875 et -2635. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science Advances.