Sous le bitume de la ville de Dijon, les archéologues de l’Inrap ont découvert un étrange site funéraire datant de l’époque gauloise : une série de fosses circulaires, chacune contenant un individu assis, positionné de manière très codifiée.
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Lors de fouilles préventives réalisées à Dijon cet automneautomne, en amont de travaux de restructuration d'un groupe scolaire, les archéologues de l'Inrap ont fait une étonnante découverte. En plein cœur de la ville, les excavations ont en effet révélé la présence d'un site funéraire datant de la période gauloise. Plusieurs sépulturessépultures individuelles datant du second âge du fer (-300 à -200 avant J.-C.) ont été identifiées. En 1990, de précédentes fouilles dans le quartier avaient déjà mis au jour les restes d'habitats gaulois. La découverte d'un site funéraire n'est donc pas forcément une surprise. Mais elle présente cependant un intérêt particulier : les corps retrouvés sont en effet dans une position d'inhumation totalement atypique.
Une position d’inhumation atypique chez les Gaulois
Les 13 individus retrouvés ont en effet été placés en position assise, dans des fosses circulaires d'un mètre de diamètre. Ces fosses ont été creusées avec un espacement régulier, sur une bande de 25 mètres de long, orientée nord-sud. Une pratique peu habituelle chez nos ancêtres Gaulois, qui avaient pour coutume d'enterrer leurs morts en position couchée. Cette découverte est donc particulièrement précieuse et riche d'informations, d'autant plus que les squelettes sont en très bon état de conservation.
Tous les individus (uniquement des adultes) ont d'ailleurs été enterrés exactement de la même façon : assis en appui contre la paroi orientale de la fosse, ils ont tous le regard tourné vers l'ouest, les jambes fléchies et les bras le long du corps. Une mise en scène qui ne doit rien au hasard, mais dont l'explication nous échappe pour l'instant.

Une position codifiée qui suggère un statut particulier des défunts
La comparaison avec la dizaine d'autres sites, présentant des défunts assis retrouvés en France et en Suisse, laisse penser que ces sépultures atypiques étaient positionnées à l'écart des nécropoles et plutôt en limite de la zone d'occupation, à proximité d'habitats de familles dominantes, de sanctuaires ou lieux de culte. Pour l'instant, tous les individus dont le sexe a pu être déterminé sont des hommes. Comme l'explique le communiqué de presse de l'Inrap, leur position très codifiée laisse penser qu'il s'agissait de personnages possédant un statut particulier au sein de la communauté gauloise (guerriers, individus associés à la sphère religieuse ou au pouvoir local...).