Les images du télescope spatial James-Webb sont toujours un régal. Mais lorsqu’elles sont complétées par des données renvoyées par l’observatoire de rayons X Chandra, elles prennent encore une autre dimension. En voici quatre exemples récemment publiés.


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    Le télescope spatial James-Webb (JWST) confirme chaque jour un peu plus ses capacités hors du commun. Il est tellement performant qu'on pourrait être tenté de se demander à quoi bon continuer à opérer avec d'autres instruments. Tout simplement parce qu'ils apportent des points de vue différents sur les choses. La preuve une fois de plus avec ces images composées à partir de données renvoyées d'une part par le JWST, sensible aux infrarouges, et d'autre part par l'observatoire de rayons X Chandra (Nasa).

    Sur cette image de l’amas d’étoiles NGC 346, les données du télescope spatial James-Webb et de l’observatoire de rayons X Chandra sont complétées par des données des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer, ainsi que par des données de XMM-Newton et du New technology telescope (NTT, ESO). © X-ray : Chandra: NASA/CXC/SAO, XMM: ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : Nasa, ESA, CSA, STScI, Spitzer: Nasa, JPL-CalTech ; Optical: Hubble : Nasa, ESA, STScI, ESO ; L. Frattare, J. Major, N. Wolk, K. Arcand
    Sur cette image de l’amas d’étoiles NGC 346, les données du télescope spatial James-Webb et de l’observatoire de rayons X Chandra sont complétées par des données des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer, ainsi que par des données de XMM-Newton et du New technology telescope (NTT, ESO). © X-ray : Chandra: NASA/CXC/SAO, XMM: ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : Nasa, ESA, CSA, STScI, Spitzer: Nasa, JPL-CalTech ; Optical: Hubble : Nasa, ESA, STScI, ESO ; L. Frattare, J. Major, N. Wolk, K. Arcand

    Un amas d’étoiles dans une galaxie voisine

    Au cœur du Petit Nuage de Magellan, à quelque 200 000 années-lumière de la Terre, se cache un amas d'étoiles nommé NGCNGC 346 (photo ci-dessus). Une région d'environ 200 années-lumière dans laquelle se forment des étoiles. À partir de panaches de gazgaz et de poussière que révèle le télescope spatial James-Webb. Sous l'œilœil de Chandra, c'est ce qu'il reste d'une explosion en supernovasupernova qui apparaît en violet -- sur la gauche (image ci-dessus). Mais aussi quelques étoiles jeunes, chaudes et massives qui éjectent des ventsvents puissants vers l'extérieur.

    Un code couleur pour NGC 1672 : le violet pour les rayons X de Chandra et le rouge, le vert et le bleu pour les infrarouges du JWST, mais aussi pour les données du domaine du visible collectées par le télescope spatial Hubble. © X-ray : Chandra : NASA/CXC/SAO, XMM : ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer : NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand
    Un code couleur pour NGC 1672 : le violet pour les rayons X de Chandra et le rouge, le vert et le bleu pour les infrarouges du JWST, mais aussi pour les données du domaine du visible collectées par le télescope spatial Hubble. © X-ray : Chandra : NASA/CXC/SAO, XMM : ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer : NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand

    Une galaxie spirale pas comme les autres

    NGC 1672 est ce que les astronomesastronomes appellent une galaxie spiralegalaxie spirale comme notre Voie lactée, mais barrée. Ainsi, alors que les bras de notre Galaxie s'enroulent jusqu'à son cœur, ceux-ci s'accrochent à une sorte de barre centrale qui renferme son noyau. Les données de Chandra révèlent des étoiles à neutronsétoiles à neutrons ou des trous noirstrous noirs qui étirent de la matièrematière d'étoiles compagnes ainsi que des restes d'étoiles explosées. Les données du JWST montrent de la poussière et du gaz dans les bras spiraux de cette galaxie située à environ 65 millions d'années-lumière de notre Système solaireSystème solaire.

    Rien que des données de l’observatoire de rayons X Chandra et du télescope spatial James-Webb pour cette sublime image de la nébuleuse de l’Aigle. © X-ray : Chandra: NASA/CXC/SAO, XMM: ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer: NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand
    Rien que des données de l’observatoire de rayons X Chandra et du télescope spatial James-Webb pour cette sublime image de la nébuleuse de l’Aigle. © X-ray : Chandra: NASA/CXC/SAO, XMM: ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer: NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand

    Des lucioles autour des Piliers de la création

    À 7 000 années-lumière de la Terre, la nébuleusenébuleuse de l'Aigle (M16M16) cache ce que l'on nomme les Piliers de la création (image ci-dessus). Il y a quelques mois, les astronomes nous avaient déjà offert une image splendide image de la région créée à partir des données de plusieurs instruments embarqués à bord du JWST.

    Aujourd'hui, l'image est enrichie de données renvoyées par l'observatoire de rayons Xrayons X Chandra. Et ces points lumineux que l'on pourrait confondre avec autant de lucioleslucioles correspondent en fait à de jeunes étoiles qui émettent justement de grandes quantités de rayons X que Chandra a pu capter. Le télescope spatial James-Webb, quant à lui, montre les piliers en eux-mêmes, ces colonnes sombres de gaz et de poussière qui enveloppent les étoiles tout juste formées.

    Les astronomes ont surnommé M74, la galaxie fantôme, car elle est sombre et difficile à observer. Ici, les données du JWST et de Chandra sont complétées par des images du télescope spatial Hubble. © X-ray : Chandra : NASA/CXC/SAO, XMM : ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer : NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand
    Les astronomes ont surnommé M74, la galaxie fantôme, car elle est sombre et difficile à observer. Ici, les données du JWST et de Chandra sont complétées par des images du télescope spatial Hubble. © X-ray : Chandra : NASA/CXC/SAO, XMM : ESA/XMM-Newton ; IR : JWST : NASA/ESA/CSA/STScI, Spitzer : NASA/JPL/CalTech ; Optical: Hubble : NASA/ESA/STScI, ESO ; Image Processing : L. Frattare, J. Major, N. Wolk, and K. Arcand

    Une galaxie cousine de la Voie lactée

    Comme notre Voie lactéeVoie lactée, M74M74 est une galaxie spirale. Située à 32 millions d'années-lumière, elle se montre de face. Le télescope spatial James-Webb met en lumière le gaz et la poussière de cette galaxie tandis que les données de Chandra font apparaître l'activité à haute énergieénergie de ses étoiles.


    4 images iconiques de James-Webb électrisées par la vision du télescope Chandra

    Voici quatre images iconiques prises par le télescope James-Webb boostées avec la vision dans le rayonnement X de Chandra.

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman paru le 05/10/2022

    Image composite du Quintet de Stephan observé par James-Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI
    Image composite du Quintet de Stephan observé par James-Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI

    L'un a des yeux pour voir dans l'infrarouge, l'autre dans le rayonnement X. Le premier, le tout récent James-Webb, nous dévoile comme jamais la matière sombrematière sombre et froide, riche et féconde, qui charpentent les galaxies, et le second, Chandra, éclaire les astronomes depuis plus de 20 ans sur les phénomènes de haute énergie, parmi les plus puissants dans l'UniversUnivers.

    La galaxie du Roue du Chariot sondée par James-Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI
    La galaxie du Roue du Chariot sondée par James-Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI

    Chacun regarde le cosmoscosmos à sa façon, et conjuguer les deux était une évidence, comme cela a déjà été fait plusieurs fois récemment avec les photos de galaxies vues et par Webb et par Hubble. Le télescope spatial Chandratélescope spatial Chandra, moins connu du grand public, est coutumier d'ailleurs des superpositions de ses observations avec celles d’Hubble et aussi de radiotélescopesradiotélescopes qui sondent les profondeurs du même objet cosmique. Cela offre aux chercheurs plusieurs niveaux de lecture pour comprendre ces ensembles complexes. Un peu comme pour étudier votre corps dans son aspect extérieur et visible, puis sur d'autres niveaux, à l'intérieur, via des IRMIRM, des radios ou encore des sondes.

    Image composite du pan de nuages dans la nébuleuse de la Carène photographié par Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI
    Image composite du pan de nuages dans la nébuleuse de la Carène photographié par Webb et Chandra. © Nasa, CXC, SAO, IR (Spitzer) : Nasa, JPL-Caltech ; IR (Webb) : Nasa, ESA, CSA, STScI

    Une collaboration très prometteuse

    Voici les quatre réalisations qui démontrent la pertinence de regarder ensemble, d'une certaine manière, le chaud et le froid, le feufeu et la glace. Quatre images révélées cet été et devenues iconiques depuis, enrichies ici des données de Chandra. Les équipes de l'observatoire ont déclaré vouloir « combiner les données de ces télescopes pour de nombreux objets différents à l'avenir ». Des images qui électrisent les yeux !