Pour limiter les coûts des futures bases lunaires, l’idéal serait de développer des matériaux de construction à partir de composants présents sur place. Le régolithe, bien sûr. Mais aussi, l’urine des astronautes, suggèrent des chercheurs.


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    L'année dernière, la Nasa (États-Unis) a annoncé sa volonté de retourner sur la Lune. Et même, d'y installer une base permanente. Mais le transport sur place de matériaux de constructionconstruction s'annonce onéreux. Plus de 9.000 euros pour chaque demi-kilo de matériau convoyé de la Terre à la Lune ! C'est pourquoi des travaux sont menés afin de déterminer dans quelle mesure les matériaux présents sur place pourront être exploités.

    Aujourd'hui, une étude, réalisée en Norvège notamment, montre qu'un additif un peu particulier pourrait présenter bien des avantages lorsqu'il s'agira de fabriquer du bétonbéton à partir de régolithe lunaire. Incorporée dans le mélange, l'urine des astronautes pourrait en effet aider à rendre le matériau plus malléable avant qu'il durcisse finalement.

    Ici, des échantillons de béton lunaire fabriqués avec 3 % d’urée (U sample) ou avec 3 % de naphtalène (N sample), un additif commun. Avec des performances semblables. © Shima Pilehvar et al., <em>Journal of Cleaner Production</em>
    Ici, des échantillons de béton lunaire fabriqués avec 3 % d’urée (U sample) ou avec 3 % de naphtalène (N sample), un additif commun. Avec des performances semblables. © Shima Pilehvar et al., Journal of Cleaner Production

    Une technique encore à développer

    L'idée a été testée à partir d'un matériau semblable à du régolitherégolithe lunaire développé par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA). Les chercheurs ont ainsi imprimé en 3D, des cylindres de ce béton un peu particulier : à base de régolithe et d'urine. Et ils ont vérifié qu'ils supportent des poids importants tout en gardant une forme stable. Même après avoir subi plusieurs cycles de chauffe - à 80 °C - et de refroidissement, comme ils pourraient en subir sur la Lune.

    Des résultats encourageants, mais qui doivent encore être complétés. Les chercheurs n'ont en effet pas encore de solution pour extraire, sur la Lune, l'urée de l'urine des astronautes. Car ce sont plus précisément les propriétés de cette substance qui sont ici exploitées. À moins que les autres composants de l’urine n'aient aussi un rôle à jouer dans l'élaboration d'un béton lunaire efficace. L'urine, après tout, se compose à plus de 90 % d'eau, a priori utile lorsqu'il s'agit de fabriquer un matériau de construction.