SpaceX a été sélectionné par la Nasa comme fournisseur d'un service de transport commercial de fret à destination de la future station lunaire internationale dont la date de mise en service a été repoussée au-delà de 2024. Ces missions seront réalisées par cargo spatial dérivé des capsules Dragon. Baptisé Dragon XL, ce véhicule est actuellement en cours de développement. 


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    Les ambitions lunaires de SpaceXSpaceX se précisent. La semaine dernière, la Nasa a octroyé à SpaceX un contrat de livraison de fret à destination de la future station lunaire internationale à proximité de la Lune. Ce premier contrat fait suite à un appel d'offres émis en août 2019 dans lequel elle stipulait les conditions du service attendu (GatewayGateway Logistics Services).

    Pour le ravitaillement en fret de ce poste avancé de l'exploration et stimuler les capacités de transport commerciales de fret à la surface de la Lune, la Nasa a décidé d'appliquer le même modèle économique que celui qui encadre les missions actuelles de ravitaillement en fret de la Station spatiale internationale que réalisent Space et Orbital ATK. Fidèle à sa stratégie de double, voire triple, fournisseur pour des questions d'indépendance, la Nasa devrait signer un autre partenariat avec une entreprise privé.

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    Dans le cadre de ce contrat, SpaceX devra proposer une capacité de transport de plus ou moins 5 tonnes dont au moins 3,4 tonnes dans un compartiment pressurisé et jusqu'à 1 tonne dans une partie non pressurisée. Il doit être également capable d'évacuer autant de déchetsdéchets qu'il en emporte. Cela dit, à la différence des capsules Dragon qui retournent sur Terre chargées de fret ou des cargo Progress qui se consument dans l'atmosphèreatmosphère terrestre avec leurs déchets, la Nasa ne demande pas de retour sur Terre ni ne souhaite réutiliser ces futurs cargos lunaires. Chaque cargo restera amarré pendant au moins une année et, à l'instar du véhicule ATV, pourra être utilisé comme module de stockage, voire adapté pour y travailler et réaliser des expériences.

    Un des concepts à l'étude de la future Station lunaire internationale. © Nasa
    Un des concepts à l'étude de la future Station lunaire internationale. © Nasa

    Si, ni les conditions financières ni le nombre de missions prévues et la quantité totale de fret à transporter n'ont été divulguées, la Nasa a simplement indiqué que le programme Gateway Logistics Services est prévu pour durer au moins 15 ans. En raison d'incertitudes sur la date de la mise en service de cette station, la Nasa n'a pas indiqué quand ce service commercial débuterait.

    Pour ces futures missions lunaires, SpaceX utilisera un nouveau cargo spatial, baptisé Dragon XL, dérivé des capsules Dragon. Ce Dragon XL ne reprendra pas la forme conique des capsules. De forme cylindrique et doté de panneaux solaires, il s'apparentera aux anciens véhicules ATV de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne ou aux Progress russes, actuellement en service.  Il sera lancé par le lanceur lourd Falcon Heavy et ne devrait pas être réutilisable. Mais, connaissant SpaceX, il serait étonnant qu'Elon MuskElon Musk et ses équipes ne trouvent pas le moyen de le réutiliser d'une manière ou d'une autre.


    Lune : envoi de matériel pour le programme Artemis dès 2020

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 03/06/2019

    En 2024, des Hommes poseront à nouveau le pied sur la Lune. Et pour préparer au mieux cette mission, la Nasa vient d'annoncer qu'elle enverra du matériel sur notre satellite naturel dès 2020. 

    « L'année prochaine, nous déposerons nos premiers outils de recherche scientifique et technologique sur le sol lunaire. Cela nous aidera à préparer sereinement l'envoi de la première femme et du prochain homme sur la Lune d'ici cinq ans », a déclaré ce vendredi Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa, avant de détailler les plans de l'agence.

    Les alunisseurs de trois sociétés américaines ont été sélectionnés -- avec une enveloppe comprise entre 70 et 85 millions d'euros pour chacune -- pour remplir cette mission d'importance. « Investir dans ces services d’alunissage commerciaux constitue une autre étape dans la constructionconstruction d'une économie spatiale », a précisé Jim Bridenstine.

    Trois alunissages en un an

    Ainsi, le premier à alunir dans la mer des Pluies (Mare Imbrium) dès septembre 2020 sera l'engin d'Orbit Beyond, lancé par l'une des fuséesfusées Falcon 9 de SpaceX. En juillet 2021, ce sera au tour de l'alunisseur d'Intuitive Machines -- également lancé par SpaceX -- de se poser dans l'océan des TempêtesTempêtes (Oceanus Procellarum). À la même période, l'engin d'Astrorobotic visera le lac de la Mort (Lacus Mortis).

    Objectif : déposer sur la Lune des équipements devant rassembler des informations pour aider les astronautesastronautes à se poser et à naviguer sur notre satellite naturel, mais aussi à se protéger des rayonnements. Les équipes de la Nasa dévoileront cet été le détail des équipements en question.


    Retour sur la Lune : premiers détails du grand programme Artemis de la Nasa

    Huit lancements de fusées et une mini-station en orbiteorbite lunaire d'ici 2024 : le patron de la Nasa vient de présenter le calendrier du programme Artémis qui doit ramener des astronautes sur la surface lunaire pour la première fois depuis 1972.

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 24/05/2019

    L’atterrisseur Blue Moon Lander dévoilé par Jeff Bezos. © Blue Origin
    L’atterrisseur Blue Moon Lander dévoilé par Jeff Bezos. © Blue Origin

    Jim Bridenstine, l'administrateur de l'agence spatiale américaine a confirmé que Artémis 1 serait une mission non habitée autour de la Lune, planifiée pour 2020. Puis viendra Artémis 2, mission autour de la Lune avec cette fois des astronautes à bord, « en 2022 environ ». Enfin, Artémis 3 emmènera des astronautes sur la Lune, dont la première femme à fouler le sol lunaire, en 2024 -- ce serait l'équivalent de la mission Apollo 11, qui a emmené Neil ArmstrongNeil Armstrong et Buzz AldrinBuzz Aldrin sur la Lune en juillet 1969.

    Ces trois missions Artémis seront lancées par la plus grande fusée de tous les temps, le Space Launch System (SLS), construite en ce moment mais dont le développement a pris beaucoup de retard, au point que le premier vol prévu de 2020 devrait être décalé, selon de nombreux experts. À son sommet : la capsule habitée OrionOrion.

    Déroulement de la mission autour de la Lune Artemis 1 prévue pour 2020. © Nasa
    Déroulement de la mission autour de la Lune Artemis 1 prévue pour 2020. © Nasa

    Des constructeurs privés pour des éléments de la station lunaire

    À ces missions « 100 % Nasa » s'ajouteront cinq livraisons des éléments de la Gateway, la mini-station en orbite lunaire qui attendra les astronautes et leur servira de point d'étape. Ces cinq lancements seront réalisés entre 2022 et 2024 par des sociétés spatiales privées, que la Nasa rémunèrera. La station orbitaleorbitale sera dans un premier temps minuscule : un élément propulsion-énergieénergie, et un petit élément d'habitation. En 2024, les astronautes en provenance de la Terre s'y amarreront, puis ils descendront sur la Lune à bord d'un véhicule appelé atterrisseur, qui aura été livré à la station préalablement. Une partie de l'atterrisseur restera sur la Lune, et une autre leur permettra de redécoller afin de rejoindre la station, d'où les astronautes pourront remonter dans le vaisseau Orion et rentrer sur Terre.

    Notre but final est d'aller sur Mars, et non d'être coincé sur la Lune

    Jim Bridenstine a annoncé ce 23 mai que la Nasa avait choisi la firme Maxar pour construire le premier module de la station, celui qui fournira de l'énergie, grâce à de grands panneaux solaires. Dans les prochains mois, l'Agence spatiale devra choisir le constructeur de l'alunisseur. Tous les grands groupes aérospatiaux, comme Boeing ou Lockheed Martin, mais aussi de nouveaux entrants comme Blue Origin, sont sur les rangs. « Nous ne posséderons pas le matériel, nous achèterons un service, a déclaré Jim Bridenstine. Le but est d'aller vite. Nous ne construisons pas une nouvelle Station spatiale internationale, a-t-il aussi prévenu. Notre but final est d'aller sur Mars, et non d'être coincé sur la Lune ».

    La firme Maxar a été choisie par la Nasa pour son module de propulsion pour la station orbitale Gateway. © Nasa
    La firme Maxar a été choisie par la Nasa pour son module de propulsion pour la station orbitale Gateway. © Nasa

    La Nasa donne les premiers détails de son plan pour retourner sur la Lune

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 3 mai 2019

    Si du temps de l'époque de John F. Kennedy, la Nasa avait mis huit ans pour envoyer des Américains sur la Lune, le président Trump veut rééditer cet exploit mais dans des délais plus courts. Il a fixé à 2024 la date à laquelle deux astronautes, une femme et un homme, devront débarquer sur la Lune. Cinq années ne seront pas de trop pour tenir cet objectif. D'ici quelques jours, la Nasa devrait dévoiler sa stratégie et sa feuille de route et expliquer comment elle compte y parvenir en s'appuyant sur la technologie existante.

    Vue d'artiste du véhicule Orion de la Nasa, dont le module de service sera fourni par l'Agence spatiale européenne. © Nasa, Esa, ATG Medialab
    Vue d'artiste du véhicule Orion de la Nasa, dont le module de service sera fourni par l'Agence spatiale européenne. © Nasa, Esa, ATG Medialab

    Fin mars, le vice-président Mike Pence, qui préside le Conseil national de l'espace, a fixé comme objectif à la Nasa de faire atterrir des hommes sur la Lune d’ici 2024, alors que le calendrier initial prévoyait 2028. Si de nombreux experts doutent de la capacité de la Nasa à tenir cet objectif, en raison des retards du développement du lanceur qui doit servir pour les missions lunaires et d'un budget contraint, Bill Gerstenmaier, l'administrateur adjoint de la Nasa pour l'exploration humaine et les opérations, veut croire que cela est possible.

    Il y a quelques jours, il a présenté les prémices d'un plan technique qui pourrait permettre à deux Américains, un homme et une femme, de débarquer sur la Lune en 2024, à condition que le Congrès accepte d'augmenter le budget de la Nasa. Cela dit, réaliser cet objectif dans les délais aussi courts ne « sera pas facile et pas sans risque », a-t-il précisé. On veut bien le croire. À cinq ans de l'échéance, rien n'est prêt ! Ni le lanceur, ni le véhicule et ni le module nécessaire pour se poser sur la Lune et en décoller ! Cette première mission habitée sur la Lune - depuis les derniers pas des astronautes d'Apollo 17, Eugene Cernan et le géologuegéologue Harrison Schmitt (décembre 1972) - sera minimaliste avec un séjour sur la surface d'une très courte duréedurée.

    En 2024, deux Américains, une femme et un homme, devraient débarquer sur la surface de la Lune. © Nasa
    En 2024, deux Américains, une femme et un homme, devraient débarquer sur la surface de la Lune. © Nasa

    Ce plan prévoit trois missions du lanceur lourd SLS (Space Launch System) et du véhicule spatial Orion :

    • EM1 : vol d'essai en 2020 du SLS et d'Orion dans sa configuration opérationnelle mais sans équipage. Au cours de cette mission, le véhicule sera mis en orbite autour de la Lune ;
    • EM2 : vol de démonstration avec équipage avec une mission autour de la Lune (2022) ;
    • EM3 : mission habitée à destination de la Lune avec atterrissage (2024).

    Pour envoyer ses astronautes sur la Lune, la Nasa aura besoin d'autres éléments spatiaux que le véhicule spatial Orion qui n'est pas conçu pour se poser sur la Lune et en décoller. Un module de transfert sera nécessaire et pourrait être fourni par une entreprise privée. Il faut savoir qu'actuellement neuf entreprises sont engagées dans la réalisation d'engins spatiaux pour la fourniture de services de transport et d'alunissage de charge utile sur la Lune dans le cadre de contrats commerciaux. La Nasa pourrait donc décider d'adapter ces contrats à la fourniture d'un service de transport humain entre la Lune, Orion ou la future petite station spatiale lunaire et les élargir à d'autres industriels.

    Incertitude sur le rôle de la future station lunaire

    En fonction de l'état d'avancement de la construction de cette future station lunaire, plusieurs options sont à l'étude pour l'utiliser lors de cette mission habitée sur la Lune. Cet avant-poste pourrait servir de station de secours, de base pour le module d'atterrissage lunaire, voire ne pas être utilisé.

    Quant à son coût, la Nasa n'a pas souhaité avancer un quelconque chiffre. Elle attend pour cela finaliser sa feuille de route. Cela dit, Bill Gerstenmaier a tenu à préciser que les coûts ne seront pas aussi élevés que les 8 milliards de dollars par an et pendant cinq ans avancés par certaines rumeurs. Selon des experts, le budget complémentaire avoisinerait les 3 à 5 milliards de dollars par an, jusqu'en 2024.