Dans un discours d’investiture marqué par des promesses ambitieuses, Donald Trump a fixé le cap vers Mars, affirmant sa détermination à envoyer des astronautes américains y planter le drapeau. Cette déclaration audacieuse soulève des questions brûlantes quant à l’avenir de la Nasa et à la stratégie spatiale des États-Unis : assiste-t-on à un abandon des ambitions lunaires au profit d’une conquête martienne ?


au sommaire


    Parmi les faits marquants du discours d'investiture de Donald Trump, une de ses déclarations résonne particulièrement : sa volonté d'envoyer des astronautes sur Mars afin d'y planter le drapeau américain. « Et nous poursuivrons notre destinée manifeste vers les étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars », a-t-il déclaré. Ce propos n'est pas surprenant.

    En effet, lors de ses discours de campagne, Trump a souvent affirmé son objectif de conduire les États-Unis vers Mars avant la fin de son mandat. Cette vision martienne, loin d'être une simple lubie, s'inscrit dans une stratégie qui avait déjà été esquissée durant son premier mandat (2016-2020), au cours duquel il a plaidé pour une mission habitée vers Mars d'ici 2030, remettant en cause l'importance de la Lune en tant que tremplin. Mais il s'était finalement ravisé et avait fait du programme Artemis une priorité que l'on sait, en amorçant tous les programmes en cours aujourd'hui.

    Et nous poursuivrons notre destinée manifeste vers les étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars

    Un changement de cap pour la Nasa ?

    Cette déclaration soulève des questions cruciales sur les ambitions spatiales des États-Unis. Peut-elle signifier un changement significatif, axant la stratégie spatiale presque exclusivement sur Mars tout en reléguant la Lune à un rôle secondaire ? Bien que la réponse à cette question soit encore incertaine, des éléments de réponse pourraient émerger lors du discours de Jared Isaacman, qui devrait bientôt prendre la tête de la Nasa. Nommé par Trump et ardent défenseur de l'exploration humaine, Jared Isaacman incarne un potentiel changement de cap dans l'exploration spatiale. Sa nomination pourrait indiquer un mouvementmouvement vers Mars, tout en maintenant un intérêt pour la Lune, mais d'une manière moins prioritaire. Cela soulève des interrogations quant à la viabilité de cette vision à long terme et à la capacité des États-Unis à s'installer sur la Lune et amorcer les premières missions habitées sur Mars.

    Voir aussi

    Voilà pourquoi Elon Musk pourrait ne pas envoyer des humains sur Mars à temps

    L’alignement des étoiles : Trump, Isaacman et Musk

    Les ambitions martiennes de Trump trouvent un écho retentissant chez Elon MuskElon Musk, le fondateur de SpaceXSpaceX, qui a souvent déclaré que son objectif ultime était de faire de l'humanité une espèceespèce interplanétaire. Musk considère que la colonisation de Mars est essentielle, estimant que les projets lunaires ne sont qu'une « distraction ». Cet alignement stratégique entre Trump, Isaacman et Musk crée une dynamique puissante pour l'exploration martienne. SpaceX, avec ses innovations technologiques, semble prêt à jouer un rôle central dans l'atteinte de ces objectifs ambitieux. Cela dit, poser un équipage américain sur la surface de Mars avant la fin du mandat de Trump, en janvier 2029, est irréalisable. C'est ce qu'a expliqué Pierre Brisson, fondateur et président de la Mars Society Switzerland, dans une interview publiée sur notre site, le 13 janvier. 

    Vue d'artiste d'un Starship atterrissant sur la planète Mars. © SpaceX
    Vue d'artiste d'un Starship atterrissant sur la planète Mars. © SpaceX

    Vers une réévaluation des priorités de la Nasa ?

    Cependant, cette annonce pourrait générer des préoccupations concernant l'avenir du programme Artemis, qui a été présenté comme le tremplin vers Mars. Les ambitions lunaires de la Nasa ne devraient pas être complètement abandonnées, notamment en raison des enjeux géopolitiques, surtout avec la montée en puissance de la Chine, qui veut s’installer au pôle Sud lunaire d’ici 2030. Cette situation crée une compétition internationale qui rend crucial le maintien d'un programme lunaire robuste.

    Voir aussi

    De la Lune à Mars : la Nasa met à jour son architecture pour l'exploration humaine

    Il est également important de considérer la résistancerésistance que pourrait rencontrer cette transition vers Mars au sein du Congrès, inquiet du sort de centaines de milliers d'emplois répartis un peu partout dans le pays.

    2025 pourrait donc être une année charnière pour la politique spatiale américaine. Alors que le monde observe, il reste à voir si cette trajectoire vers Mars se matérialisera ou si des ajustements stratégiques seront nécessaires pour faire face aux défis à venir, notamment sur la Lune. Passionnant et à suivre !