Il y a plus de 40 ans, la théorie avait prédit leur existence au cœur de systèmes binaires. Aujourd’hui, des astronomes sont enfin parvenus à observer l’une de ces étranges étoiles qui ne pulsent que d’un seul côté.


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    Les astronomesastronomes l'appellent HD74423. Sa masse est d'environ 1,7 fois celle de notre Soleil. Elle se situe dans la Voie lactée, à quelque 1.500 années-lumière de notre Terre. Et ce qui a d'abord attiré l'attention des chercheurs, c'est une particularité dans sa composition chimique. « En principe, les étoiles de ce type sont riches en métauxmétaux. Celle-ci ne l'est pas », raconte le chercheur Simon Murphy dans un communiqué de l’université de Sydney (Australie). Mais sa véritable particularité, c'est que cette étoile ne pulse que d'un seul côté !

    Notons que, des étoiles variables, il y en a un peu partout dans notre Univers. Des étoiles, jeunes ou non, dont la luminositéluminosité change au fil du temps, selon des cycles plus ou moins longs. De manière plus ou moins marquée. Et les étoiles pulsantes constituent un sous-ensemble de ces variables. Elles doivent la variation de leur luminosité à des variations de volumevolume. Les Céphéides en sont un bel exemple.

    Pourtant, même si la théorie avait prédit dès les années 1940 l'existence d'étoiles qui ne pulseraient que d'un seul côté, aucune n'avait encore pu être observée. HD74423 est donc la première prise sur le fait. La première d'une longue série à venir, supposent déjà les chercheurs.

    Une simulation du système binaire comportant HD74423. Celle-ci met en évidence la variabilité de la luminosité de l’étoile sur son orbite en raison de sa déformation due à la gravité exercée par sa compagne. © Gabriel Perez Diaz, Institut d’astrophysique des Canaries

    Beaucoup d’autres étoiles semblables à découvrir

    Selon les astronomes, le phénomène est dû au fait que HD74423 partage son espace avec une compagne naine rougenaine rouge. La période orbitalepériode orbitale du système est de moins de deux jours. Et l'étoile la plus imposante du couple apparaît déformée en une sorte de larmelarme sous l'effet de l'attraction gravitationnelle provoquée par l'autre. « La précision des données du satellite Tess nous a permis d'observer à la fois des variations de luminosité dues à cette distorsion gravitationnelle et aux pulsations de l'étoile », indique Gerald Handler, chercheur au Centre astronomique Nicolaus Copernicus (Pologne) dans le communiqué de l'université de Sydney.

    Lorsque HD74423 tourne autour de sa compagne naine rouge, elle présente alternativement aux astronomes tantôt son côté le plus proche de la deuxième étoile du système, tantôt le côté le plus éloigné. Et ils ont observé que de légères fluctuations de luminosité semblent toujours apparaître lorsque le même hémisphère de l'étoile pointe vers le télescopetélescope.

    Un système classique comme il pourrait s’en cacher bien d’autres dans les données de Tess

    Signalons tout de même que ce sont des astronomes amateurs qui ont d'abord signalé aux chercheurs le comportement étrange de HD74423. Ils l'ont découvert alors qu'ils inspectaient minutieusement la masse colossale des données fournies par TessTess, ce satellite dédié à la recherche des exoplanètesexoplanètes. Et comme à part ça, le système binairesystème binaire se révèle tout à fait classique, les astronomes pensent qu'il pourrait cacher beaucoup d'autres étoiles de ce type dans les données.