Découvrez les restes d’une supernova qui explosé il y a près de mille ans dans le Taureau, décortiqués par les vues perçantes de trois télescopes spatiaux : Hubble, Chandra et Spitzer.

au sommaire


    Vous ne verrez pas cet objet céleste à l'œilœil nu mais nos ancêtres du Moyen Âge, eux, l'ont vu briller tout à coup, et cela pendant plusieurs semaines, près de l'étoile Zeta Tauri qui marque l'extrémité d'une corne du Taureau. Une étoile massive venait d'exploser en supernova à 6.500 années-lumière de la Terre (donc 6.500 ans auparavant). C'était en fin de nuit, le 4 juillet 1054, comme en témoignent les chroniques d'astronomesastronomes chinois. Cette « étoile invitée » était alors aussi étincelante que VénusVénus et visible de jour.

    Un millénaire plus tard, les astronomes professionnels -- et aussi amateurs -- observent régulièrement l'évolution des restes de cette supernova baptisée nébuleuse du Crabe et connue aussi comme M1, ou Messier 1, premier objet du célèbre catalogue de Messier.

    La nébuleuse du Crabe disséquée par Hubble, Chandra et Spitzer

    La Nasa a dévoilé une image composite de la nébuleuse du Crabe qui réunit les observations de trois de ses fleurons en orbiteorbite : HubbleHubble, ChandraChandra et SpitzerSpitzer. Le nuagenuage qui apparaît pâle et diffusdiffus dans un télescope amateur est ici mis à nu dans le visible, le rayonnement X et l'infrarougeinfrarouge par les vues perçantes de ces télescopestélescopes spatiaux. Les scientifiques peuvent étudier l'expansion du nuage et le cœur qui l'anime, une étoile très compacte à rotation rapide (33 millisecondes par tour dans le cas du pulsarpulsar du Crabe) nommée pulsar. « [...]  toupie magnétique au rythme implacable, gardien du temps dont le martèlement relie le cœur des hommes au cœur d'astresastres morts -- pour ceux qui savent entendre le « noir de l'étoile » écrit à son sujet l'astrophysicienastrophysicien et poète Jean-Pierre Luminet.

    Lancé en 1999, le satellite Chandra a scruté l'expansion du rémanentrémanent de la supernova à plusieurs reprises, livrant un regard très précieux aux scientifiques quant aux effets du pulsar sur son environnent sous les assauts incessants de ses jets de matièrematière et d'antimatièreantimatière jaillissant de ses pôles et les ventsvents dans son plan équatorial. « Bien que le Crabe ait été étudié intensivement depuis des années, nous avons encore beaucoup à apprendre à ce sujet » a indiqué Gloria Dubner, de l'Institut d'astronomie et de physiquephysique (IAFE dépend de Conicet et de l'université de Buenos Aires), dans une étude publiée sur la nébuleuse du Crabe en 2017.

    © Nasa, CXC, SAO, STScI, JPLJPL-Caltech