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Avec 56,7 °C, les États-Unis détiennent le record de chaleur, atteint le 10 juillet 1913. Mais qui détient la température la plus basse ? Jusqu'à aujourd'hui, le record était attribué à la base antarctiqueantarctique de Vostok, avec -89,2 °C enregistrés le 21 juillet 1983. Mais, à partir de 32 années de données fournies par des satellites de la Nasa, le glaciologue Ted Scambos a exposé de nouveaux résultats durant l'AGU qui se tient du 9 au 13 décembre à San Francisco. Le record aurait été dépassé des douzaines de fois, atteignant même -93,2 °C le 10 août 2010.
Ces records de température sont toujours localisés dans une région bien particulière, entre le dôme Argus et le dôme Fuji, dans l'inlandsisinlandsis Est-Antarctique. Un être humain n'y survivrait pas bien longtemps, sachant que dans les villes les plus froides, dans le nord-est de la Sibérie, le thermomètrethermomètre n'est jamais descendu en deçà de -67,8 °C.
L'équipe de glaciologie, menée par Ted Scambos, soupçonnait depuis longtemps qu'il était possible d'obtenir des températures plus basses encore que ce qui avait été mesuré à Vostok. Les premières interrogations sont survenues avec l'étude fine des monts de cette région. Depuis le lancement du satellite LandsatLandsat 8, l'équipe de l'université Boulder a pu observer plus en détail les dômes de neiges Argus et Fuji. Ils ont ainsi remarqué qu'il y avait entre les deux sommets de grandes craquelures de glace, suggérant que la neige avait pu, durant l'hiverhiver, entrer en fusion en réponse à des températures très basses.
Lorsque le ciel est clair, la température chute car l'émission infrarouge depuis le sol vers l'espace n'est pas réémise par les nuages. Si le temps clair persiste, la première couche atmosphérique se refroidit et devient dense et chute le long du dôme. © Nasa Goddard, YouTube
Un air dense et froid piégé par les monts Argus et Fuji
Pour déterminer la température dans cette région, les chercheurs ont utilisé les instruments Modis (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer)) à bord des satellites TerraTerra et AquaAqua de la Nasa. Ils ont ainsi été en mesure de déterminer le profil de température entre les deux sommets. Sur près d'un millier de kilomètres, en altitude, entre ces deux pics, le thermomètre était extrêmement bas, même à faible altitude. Si les raisons d'une telle température extrême sont encore des sujets de recherche, l'équipe a présenté à l'AGU quelques théories vers lesquelles ils convergent.
Après avoir examiné la topographie du site, ils pensent que l'air dense et froid, formé au sommet des monts de neige, finit piégé entre les collines. Lorsque le ciel est clair, les températures tombent. Si un ciel clair persiste quelques jours, le sol émet toute la chaleur (rayonnement infrarouge) qu'elle détient. Cela créé alors une couche d'air extrêmement froide au-dessus de la surface de la neige et de la glace. Cette couche d'air est plus dense que l'air relativement plus chaud au-dessus de lui, ce qui provoque son coulissement vers le bas de la pente faible de dômes sur le plateau de l'Antarctique. À mesure qu'il s'écoule dans les creux, il peut être piégé, et le refroidissement se poursuit.