Curiosity fête aujourd’hui le septième anniversaire de son arrivée sur Mars. Le rover, qui a déjà beaucoup de découvertes sur la Planète rouge à son actif, est loin d’avoir dit son dernier mot. Le site qu’il vient d’explorer sur les flancs du mont Sharp révèle que l’environnement fut plus agité dans le passé qu’on ne le croyait.


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    Le 6 août 2012, après « sept minutes de terreur », le rover d'une tonne Curiosity -- mission Mars Science LaboratoryMars Science Laboratory (MSL) -- se posait avec délicatesse sur Mars, au pied du mont Sharp (5,5 kilomètres de haut) dans le cratère Gale (150 kilomètres de diamètre). Ce site qui, bien sûr, n'a pas été choisi au hasard, promettait aux scientifiques de livrer de précieux secrets sur le passé de la Planète rouge. Inutile de vous dire que c'est bien le cas depuis déjà sept ans (plus de 2.500 jours martiens). Sans doute avez-vous entendu parler, ou lu dans Futura, qu'il avait découvert que la planète était habitable il y a plus de trois milliards et demie d'années, que toutes les conditions étaient réunies pour que de la vie puisse apparaître à sa surface, qu'il faisait plus chaud et humide qu'aujourd'hui, que des rivières alimentaient des lacs, etc.

    En sept années et quelque 21 kilomètres parcourus, le rover est encore loin du sommet (mais ce n'est pas le but), et loin aussi d'avoir tout dit sur cet environnement. Les scientifiques de la mission sont d'ailleurs ravis : Curiosity a de l'énergie à revendre, de quoi poursuivre l'aventure durant plusieurs années et recueillir des informations inédites.

    En attendant d’en savoir plus et que le rover atteigne cette grande « unité d’argile », nous pouvons découvrir dans une vidéo 360 la vue qu’avait Curiosity le 18 juin 2019. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Cela se présente vraiment bien pour les prochains mois. Le robotrobot se rapproche en effet de la fameuse « unité d'argileargile », identifiée il y a plus de 10 ans par la sonde MRO (Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter). Ce sera le point d'orgue de la mission : « Cette région est une des raisons pour lesquelles nous sommes venus dans le cratère Gale, a lancé Kristen Bennett , chercheur à la US Geological Survey (USGS) et coresponsable de la partie de cette mission, que l'on devine impatient. Nous étudions les images orbitales de cette zone depuis 10 ans et nous sommes enfin en mesure d'y regarder de près. »

    Mais surprise : Curiosity a déjà foulé plusieurs « unités d'agile ». Et cela a étonné les chercheurs car leurs signatures n'avaient jamais été remarquées auparavant par les orbiteurs. Comment ont-elles pu passer inaperçues si longtemps ? La Nasa planche sur ce mystère. Pour l'instant, les suspects visés sont soit un tapis de minuscules cailloux qui aurait brouillé la vue des sondes spatiales ou simplement un masque de poussière.

    Le rocher « Strathdon » témoigne d’un passé plus mouvementé que les scientifiques ne le pensaient. Photo prise par Curiosity le 9 juillet 2019 (Sol 2.461). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    Le rocher « Strathdon » témoigne d’un passé plus mouvementé que les scientifiques ne le pensaient. Photo prise par Curiosity le 9 juillet 2019 (Sol 2.461). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    L’histoire de l’eau sur Mars fut plus compliquée qu’on ne le pensait

    Début juillet, l'astromobile et son équipe sont restés en admiration devant « Strathdon », une magnifique roche feuilletée qui épelle le passé humide de la Planète rouge ; un passé qui apparement fut bien plus agité qu'on ne l'imaginait. Ici, « il n'y avait pas simplement un lac statique », a expliqué Valerie Fox, de Caltech, qui s'est intéressée à cette roche et au 22e trou creusé dans le sol martien par le rover. Tout suggère que le ventvent et de l'eau en mouvement ont façonné cet endroit.

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