Alors qu’une équipe de la Nasa (États-Unis) se prépare à lancer vers Mars, d’ici quelques jours, le rover Perseverance, une autre continue d’opérer Curiosity. Posé sur la planète rouge depuis presque huit ans, le rover est actuellement en plein road trip estival. Il se dirige vers l’un des principaux objectifs de la mission : l’« unité sulfatée » du mont Sharp.


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    Voilà presque huit ans que Curiosity, le rover de la Nasa (États-Unis), s'est posé sur Mars. C'était le 6 août 2012. Au pied du mont Sharp -- un mont de 5,5 kilomètres de haut --, dans le cratère Gale -- un cratère d'environ 150 kilomètres de diamètre. En huit ans, il a parcouru presque 23 kilomètres. Et cet été, un road trip épique va lui en faire avaler encore... 1,6 de plus !

    Le tout avec pour objectif de rejoindre enfin ce que les scientifiques appellent l'« unité sulfatée » du mont Sharp. L'une des priorités de la mission. Les sulfates, en effet, comme le gypsegypse et les sels d'Epsom, se forment généralement autour d'étendues d'eau, après leur évaporation. Ils pourraient ainsi renseigner les astronomesastronomes sur le climatclimat passé de Mars et surtout, sur les perspectives qui ont pu être offertes à la vie pour se développer sur la planète rouge.

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    Avant d'atteindre cette zone, CuriosityCuriosity doit franchir une vaste parcelle sablonneuse. Si possible, sans y rester coincé. L'idée est donc de la contourner. À une vitesse qui variera entre 25 et 100 mètres par heure. Pour cela, le rover comptera beaucoup sur ceux restés sur Terre pour le guider. Mais une partie du road trip devrait se faire de manière automatisée. Le rover est en effet capable de trouver par lui-même les voies les plus sûres, d'éviter les gros rochers ou les terrains à risque.

    Des pauses pourront être aménagées dans le road trip estival de Curiosity sur Mars. Si un site intéressant était identifié sur son trajet. Comme de petites bosses formées par de l’eau, au centre de cette image, et découvertes en février de cette année. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    Des pauses pourront être aménagées dans le road trip estival de Curiosity sur Mars. Si un site intéressant était identifié sur son trajet. Comme de petites bosses formées par de l’eau, au centre de cette image, et découvertes en février de cette année. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Changement de paysage pour Curiosity

    Curiosity s'éloigne donc maintenant de l'« unité argileuse » qu'il explorait depuis début 2019. Mais en mars dernier, le rover avait déjà pris un peu de distance. Ou de hauteur. Puisqu'il avait gravi l'extrémité nord d'un fronton qui s'étend de cette « unité argileuse » à l'« unité sulfatée » : le fronton de Greenheugh.

    Selon les astronomes, ce fronton marque une transition majeure dans le climat du cratère Gale. À un moment donné, les eaux qui remplissaient le cratère ont en effet disparu, laissant des sédimentssédiments qui se sont érodés pour former le mont que nous connaissons aujourd'hui. Le fronton de Greenheugh, quant à lui, s'est formé plus tard. Puis du sablesable soufflé par les ventsvents a recouvert sa surface, lui construisant un chapeau de grèsgrès.

    Cette image composite montre le fronton de Greenheugh, vu le 9 avril 2020. AU premier plan, son chapeau de grès. Au centre, l’« unité argileuse » du cratère Gale. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
    Cette image composite montre le fronton de Greenheugh, vu le 9 avril 2020. AU premier plan, son chapeau de grès. Au centre, l’« unité argileuse » du cratère Gale. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Et lorsque Curiosity a jeté un œilœil par-dessus ce fronton, il a découvert de petites bosses, au-dessus du fronton et d'autres, juste en dessous. Du même genre que celles découvertes par OpportunityOpportunity, en 2004. « Après la formation du fronton, l'eau semble être revenue, altérant la roche au fur et à mesure de son passage », commente Alexander Bryk, chercheur à l'université de Californie, dans un communiqué de la Nasa. De quoi prolonger la période où le cratère a pu héberger la vie...