La Nasa se prépare activement pour une future mission habitée sur Mars, en utilisant des simulations sur Terre pour former les astronautes et tester les technologies requises. Ces expériences vont permettre aussi d'étudier le comportement humain en isolement, bien que tous les aspects d’une mission martienne ne puissent pas être totalement reproduits. Dans le cadre de son programme Chapea, la Nasa recherche quatre volontaires pour la prochaine session. Découvrons l’intérêt et les limites propres à cet exercice.


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    Bien que l'on soit encore loin d'une mission habitée sur Mars et encore plus loin d'un séjour humain prolongé sur cette planète, la Nasa continue de se préparer en vue de ces défis futurs. Cette préparation est d'autant plus justifiée si l'on considère que le programme Artemis de la Nasa vise non seulement à établir une présence durable de l'Homme sur la Lune, mais aussi à programmer une première mission habitée vers la Planète rouge, peut-être dans les années 2040.

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    Tout l’intérêt du programme Artemis est de « préparer une première mission à destination de Mars »

    Et quoi de mieux qu'une simulation sur Terre d’une mission habitée sur Mars ? Il s'agit là d'un moyen essentiel afin de mettre en conditions au mieux les futurs explorateurs martiens et tester tous les aspects d'une telle entreprise avant de se lancer dans l'aventure réelle ! Cet exercice présente plusieurs avantages, notamment en ce qui concerne l'entraînement des astronautes, les tests des technologies et des systèmes de support de vie, l'étude du comportement humain en isolement ainsi que le développement de protocolesprotocoles de communication et de collaboration. Le but est aussi de sensibiliser le grand public et l'intéresser à l'exploration humaine. Aux États-Unis, ce  dernier point est crucial, car il peut influencer le financement du programme spatial.

    Le programme Chapea recherche 4 volontaires pour sa deuxième session

    Même si la simulation est un outil précieux pour préparer une mission sur Mars, certains aspects importants ne peuvent pas être reproduits. C'est notamment le cas de l'apesanteurapesanteur et des risques qu'elle pose pour la santé et la condition physique des astronautes. De plus, sur le plan psychologique, les volontaires participant à ces simulations savent qu'ils ne courent pas de réels dangers, tandis que les astronautes en route vers la Planète rouge seront pleinement conscients des nombreuses éventualités risquées auxquelles ils seront confrontés, mettant ainsi leur vie en péril. Enfin, l'inconnue majeure réside dans la réaction des astronautes à mesure qu'ils s'éloigneront progressivement de la Terre, jusqu'à ne plus la distinguer du tout.

    Dans ce contexte, la Nasa a lancé le projet Chapea (Crew Health and Performance Exploration Analog) qui comporte trois simulations de longue durée (un an chacune) pour recueillir des données essentielles en vue des futures missions habitées sur Mars. La première, actuellement en cours, a commencé en juillet 2023. La Nasa recherche désormais quatre nouveaux candidats pour la deuxième session, prévue pour démarrer au printemps 2025.

     

    Le meilleur moyen de préparer au mieux une mission sur Mars

    En résumé, reproduire sur Terre une mission habitée sur Mars est un moyen essentiel de se préparer et de tester tous les aspects avant de se lancer dans l'aventure réelle. « Chaque simulation Chapea, selon la Nasa, contraint un équipage de quatre personnes à vivre et travailler à l'intérieur d'un habitat imprimé en 3D de 160 m² situé au Centre spatial Johnson de la Nasa, à Houston ». Cet habitat, nommé Mars Dune Alpha, simule les défis d'une vie sur Mars, tels que « les contraintes en ressources, les pannes techniques, les retards de communication et d'autres facteurs de stressstress environnementaux et psychologiques ».

    Seuls les citoyens américains et résidents permanents aux États-Unis peuvent postuler. Mais si ce sujet vous intéresse, n'hésitez pas à visiter le site du projet Chapea de la Nasa.


    Ces 4 personnes sont enfermées pendant un an dans la peau de colons sur Mars !

    Article de Futura avec ETX Daily up, publié le 09/07/2023

    La Nasa entreprend une mission inédite pour tester les limites du corps humain en territoire inconnu. Quatre volontaires vont s'enfermer pendant un an dans un habitacle pour simuler les conditions de vie sur Mars. Ils seront soumis à des pannes d'équipements et autres facteurs de stress environnementaux. Les résultats de cette mission serviront à évaluer la santé et les performances cognitives des candidats lors de missions de longue durée.

    La Nasa mène actuellement une expérience unique en son genre. Elle a enfermé quatre volontaires pour plus d'un an dans un habitat destiné à simuler la vie sur Mars, que ce soit à l'intérieur d'une base ou bien en exploration à l'extérieur.

    La Nasa a lancé l'opération Chapea (Crew Health and Performance Exploration Analog) grâce à quatre personnes qui viennent de s'enfermer dans un habitat martien situé à Houston. Ils devront rester ensemble, sans jamais sortir, pendant très exactement 378 jours dans l'équivalent d'un grand appartement de 160 m2. Ce dispositif va contribuer à la recherche sur la santé et les performances humaines lorsque l'on est isolé et confiné.

    Les équipages de Chapea vivront et travailleront dans un habitat imprimé en 3D de 160 m<sup>2</sup>, situé au Johnson Space Center de la Nasa. L'habitat comprend quatre logements individuels pour l'équipage des bénévoles. © Bill Stafford, Nasa
    Les équipages de Chapea vivront et travailleront dans un habitat imprimé en 3D de 160 m2, situé au Johnson Space Center de la Nasa. L'habitat comprend quatre logements individuels pour l'équipage des bénévoles. © Bill Stafford, Nasa

    Vivre dans 160 m2 pendant un an

    Ce drôle d'habitat a été imprimé en 3D au Centre spatial Lyndon B. Johnson de la Nasa. Il comprend quatre petits logements individuels en plus de la zone de vie commune et d'un « espace extérieur » reconstitué à partir de sablesable rouge. À noter que deux autres simulations, également d'un an, devraient suivre, dans les mêmes installations.

    Une vue à travers le sas, qui relie l'habitat Chapea à la zone de bac à sable, où les membres d'équipage effectueront des sorties dans l'espace simulées. © Bill Stafford, Nasa
    Une vue à travers le sas, qui relie l'habitat Chapea à la zone de bac à sable, où les membres d'équipage effectueront des sorties dans l'espace simulées. © Bill Stafford, Nasa

    Les quatre volontaires sont Kelly Haston (commandant), RossRoss Brockwell (ingénieur de vol), Nathan Jones (médecin militaire) et Anca Selariu (responsable scientifique). Durant cette première année, les chercheurs simuleront avec eux différentes situations de stress pouvant intervenir lors d'une mission lointaine, en cas de ressources limitées, de pannes d'équipement ou de retards de communication par exemple. Pour le reste, les quatre volontaires simuleront des sorties en dehors de leur base, des opérations robotiquesrobotiques et l'élevage de cultures in vitroin vitro.

    La Nasa a prévu une zone recouverte de sable rouge d'environ 110 m<sup>2</sup> pour simuler le paysage martien. © Nasa
    La Nasa a prévu une zone recouverte de sable rouge d'environ 110 m2 pour simuler le paysage martien. © Nasa

    Une mission pour tester les limites du corps humain

    Ces simulations permettront de recueillir des données sur les performances à la fois physiques et cognitives des volontaires, afin de mieux appréhender l'impact des prochaines missions de longue durée vers Mars sur la santé d'un équipage. Ces informations devraient aider la Nasa à mieux préparer les astronautes à ces missions encore inédites.

     Rendu conceptuel de la base Mars Dune Alpha. © Icon
     Rendu conceptuel de la base Mars Dune Alpha. © Icon

    Il faudra encore de longues années avant que l'être humain ne foule la surface de Mars. En attendant, c'est celle de la Lune qu'il s'apprête à reconquérir, à travers le programme Artemis. La Nasa entend bien établir une présence à long terme sur la Lune à des fins scientifiques et d'exploration, là encore pour préparer au mieux de futures missions vers la Planète rouge.

    Pour simuler les conditions de vie sur Mars, quatre participants volontaires vont entrer dans l'habitat au Johnson Space Center de la Nasa à Houston, au Texas, le 25 juin 2023. La mission durera 378 jours. © Nasa Jonhson


    La Nasa recrute pour une mission de simulation d'une année sur Mars

    L'Agence spatiale américaine a annoncé dans un communiqué lancer une campagne de test pour une future mission habitée vers Mars. La simulation immergera les astronautes candidats dans les conditions austères de la planète rouge durant une année à partir de l'automneautomne 2022.

    Article de Dorian De SchaepmeesterDorian De Schaepmeester, publié le 14 août 2021

    Après la Lune, destination Mars pour la Nasa. L'Agence américaine fait un pas de plus vers la conquête de la Planète rouge dans un communiqué diffusé le 6 août annonçant la mise en place prochaine d'une série de simulations de missions habitées sur Mars. Nommée Chapea (Crew Health And Performance Exploration Analog), la première campagne de tests prendra place dans un habitat reproduisant les conditions de vie de la planète dans le sud des États-Unis. Trois sessions, d'un année chacune, seront organisées à compter de l'automne 2022.

    Premiers entraînements pour les colons martiens

    Si la Nasa a pour ambition de d'abord poser à nouveau des astronautes sur la Lune, les missions Artemis sont considérées comme un véritable tremplin pour l'aventure martienne. Les prévisions les plus optimistes prévoient les premiers voyages vers Mars entre 2028 et 2030. Cependant, l'utopie de la colonie martienne se confronte à la dure réalité des faits : les contraintes du trajet aller-retour et le quotidien sur place.

    En prenant en compte un rapprochement optimal de la Terre et Mars, les astronautes devraient vivre dans l'espace étroit d'une navette spatiale durant plusieurs mois, entre 200 et 350 jours. Un tel voyage nécessiterait une optimisation du temps passé sur la planète voisine, et les chercheurs souhaitent installer les futurs explorateurs martiens durant 360 à 500 jours. L'atmosphèreatmosphère extrêmement ténue de Mars rend la vie en extérieur impossible, et c'est pour cela qu'afin de recréer ces conditions de vie austère, la Nasa a fait appel à la compagnie IconIcon pour construire une base de 157 m2 permettant aux aspirants aventuriers de s'immerger dans une réplique réaliste d'un habitat martien. 

    Imprimé en 3D, le Mars Dune Alpha sera installée au cœur du Johnson Space Center, au Texas. La mission mettra à l'épreuve la capacité des astronautes à résister à l'isolement et leur permettra d'effectuer plusieurs expériences : gérer l'approvisionnement en nourriture, réagir face à des incidents imprévus ou encore des exportations de régions de Mars grâce à la réalité virtuelleréalité virtuelle.

    Le lanceur <em>Space Launch System</em> (Bloc I) sera utilisé durant le programme Artemis pour envoyer des astronautes sur la Lune. © Nasa, MSFC
    Le lanceur Space Launch System (Bloc I) sera utilisé durant le programme Artemis pour envoyer des astronautes sur la Lune. © Nasa, MSFC

    Voyager vers Mars : la réalité de demain ? 

    L'exploration de Mars commence à prendre forme, mais reste encore difficile à mettre en œuvre. Elon MuskElon Musk, extrêmement optimiste, espère emmener la prochaine génération d'astronaute sur la planète au plus tôt en 2026 grâce à sa compagnie Space X. Mais des chercheurs comme Sylvestre Maurice insistent sur l'hostilité de la vie sur Mars et l'impossibilité d'une véritable colonisation. Au micro de France Inter, l'astrophysicienastrophysicien français rappelait le 4 août dernier qu'habiter sur Mars « ne relevait pas de la vie, mais de la survie »

    En attendant de voir les premiers humains fouler le sol de la Planète rouge, de nouvelles équipes d'astronautes devraient poser le pied sur la Lune au milieu de la décennie durant les missions Artemis, 50 ans après la fin du programme ApolloApollo en 1972. De nouveaux enjeux et la mise en place de nouvelles technologies devraient paver la voie de la colonisation spatiale à des fins scientifiques. La Nasa espère poser le prochain humain sur notre satellite naturel d'ici 2024.