La médaille de l'innovation du CNRS récompense des recherches réalisées en France qui ont conduit à une innovation marquante sur le plan technologique, thérapeutique ou social. Portraits des quatre lauréats qui recevront leur médaille le 15 juin 2017 lors d'une cérémonie à la Maison des océans, à Paris : Raphaèle Herbin, Jean-Pierre Nozières, Jean-Marie Tarascon et Jamal Tazi.

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    Raphaèle Herbin

    Cette mathématicienne de 56 ans, spécialiste de l'analyse numériquenumérique des équations aux dérivées partielles, est la directrice de l'Institut de mathématiques de Marseille (CNRS, École centrale de Marseille, université d'Aix-Marseille). Les travaux, qu'elle a menés avec ses collaborateurs sur l'analyse théorique des méthodes de volumes finis et sur la modélisation et la simulation numériquesimulation numérique des écoulements compressibles, ont permis l'élaboration d'une nouvelle classe d'algorithmes pour la mécanique des fluides, aux nombreuses applications industrielles. Ils ont notamment contribué, dans le domaine de la sûreté nucléaire, au développement du logiciellogiciel Calif3s, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

    Jean-Pierre Nozières

    Expert en spintronique, ce chercheur de 54 ans est le cofondateur, avec Bernard Dieny (CEA), du laboratoire Spintronique et technologie des composants (CNRS, CEA, université Grenoble-Alpes), qu'il a dirigé durant dix années. Ses travaux de recherche portent sur les composants magnétiques, du matériaumatériau aux concepts, et depuis une dizaine d'années, plus particulièrement sur les mémoires magnétiques (MRAM, magnetic random access memories). Son engagement pour le développement d'une valorisation des recherches en spintronique, où la France occupe un des premiers rangs mondiaux, s'est matérialisé par la création de quatre start-upsstart-ups : Crocus Technology (2006), eVaderis (2014), Antaïos (2016) et Hprobe (2017). Il est l'inventeur de plus de vingt innovations brevetées.

    Jean-Marie Tarascon

    Professeur au Collège de France, ce spécialiste de l'électrochimie des solidessolides est le directeur du laboratoire ChimieChimie du solide et de l'énergieénergie (CNRS, Collège de France, université Pierre-et-Marie-Curie). Âgé de 63 ans, il s'est d'abord illustré par sa recherche sur les supraconducteurs à haute température, puis le stockage électrochimique de l'énergie, pour devenir un des pionniers des batteries lithium-ionbatteries lithium-ion. Ses travaux visent à inventer de nouvelles technologies pour le stockage de l'énergie et ainsi mieux gérer les ressources en énergie de la planète. On lui doit de nombreuses avancées dans la synthèse de nouveaux matériaux d'électrodesélectrodes et d'électrolytes pour batteries, dans l'étude des mécanismes réactionnels du lithium et le développement de nouvelles configurations de batteries. Il lui a été confié, en 2011, la création du réseau pour le stockage électrochimique de l'énergie RS2E, qui réunit 17 laboratoires académiques et trois centres de recherche en technologies industrielles, et de nombreux industriels. Il est également à l'origine du développement des premières batteries sodiumsodium-ion et est l'inventeur de plus de 85 innovations brevetées, dont une vingtaine de licences.

    Les travaux de Jamal Tazi ont permis d’identifier des pistes pour lutter contre des virus. © skypicsstudio, Fotolia

    Les travaux de Jamal Tazi ont permis d’identifier des pistes pour lutter contre des virus. © skypicsstudio, Fotolia

    Jamal Tazi

    Âgé de 57 ans, ce professeur spécialisé en génomiquegénomique fonctionnelle dirige une équipe de recherche au sein de l'Institut de génétiquegénétique moléculaire de Montpellier (CNRS, université de Montpellier). Il est à l'origine de découvertes majeures dans le domaine de l'épissageépissage alternatif  des ARNARN pré-messagers - un processus qui permet d'obtenir plusieurs protéinesprotéines différentes à partir d'un même gènegène. Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes pour le traitement de maladies virales et génétiques. Il a fondé, en 2008, la société de biotechnologiebiotechnologie Splicos, devenue Abivax en 2013, pour développer des candidats médicaments antivirauxantiviraux. Il dirige le laboratoire coopératif CNRS-Abivax, nommé Abivax Therapeutics (ex-Splicos Therapeutics), créé en 2009 par sa société et le CNRS. Il est l'inventeur de neuf familles d'innovations brevetées. La moléculemolécule ABX464, ciblant le virus du Sida, est actuellement en phase 2 d'essai cliniqueessai clinique.

    Retrouvez les portraits détaillés des lauréats dans Le Journal du CNRS.