Un mystérieux alignement de structures de pierre qui enjambe une colline péruvienne, faisant irrésistiblement penser à une rangée de dents préhistoriques, vient d'être identifié comme un des plus anciens observatoires solaires connu à Chankillo, à l'ouest du Pérou.

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    Vue aérienne du site.

    Vue aérienne du site.

    Même s'il ne s'affirme pas comme le plus ancien observatoire solaire du Nouveau Monde (cet honneur revient à un site situé au nord de Lima, dont l'âge est estimée à 4200 ans), le site de Chankillo se révèle beaucoup plus complexe.

    La partie principale est composée de treize tours de pierre de 2 à 9 mètres de hauteur, espacées de 5 mètres, disposées en créneaux le long de l'arrondi d'une colline. Chaque tour est équipée de deux escaliersescaliers, au nord et au sud, qui mènent à son sommet. L'ensemble est entouré de fortifications, véritable citadelle de 300 mètres de long formée de trois mursmurs concentriques équipés de portesportes et de dispositifs défensifs tels que des parapets.

    Aspect de la rangée de tours du site de Chankillo. Crédit : Yale University

    Aspect de la rangée de tours du site de Chankillo. Crédit : Yale University

    A l'est et à l'ouest du dispositif, deux bâtiments d'observation permettent de suivre la course du Soleil. Depuis ces deux points, le Soleil levant se place au-dessus d'une des tours situées aux extrémités opposées de l'alignement, établissant le début et le point médian de l'année solaire et permettant de déterminer solstices et équinoxes. Les jours suivants, la course du Soleil le long de la rangée de tours et de leurs intervalles permettait de déterminer la date avec une précision de deux jours.

    Soleil à travers l'alignement de pierres, marquant un solstice. Crédit : Yale University

    Soleil à travers l'alignement de pierres, marquant un solstice. Crédit : Yale University

    Les chercheurs et les archéologues estiment que la connaissance du calendrier jouait un rôle capital dans la culture pré-Inca. Non seulement dans la pratique d'une religion où les fêtes et les cérémonies d'offrandes étaient directement reliées au cycle solaire, mais aussi pour régler les dates des semailles et des récoltes.

    Il semble cependant que la pratique de l'observation ait été réservée à certains érudits, si l'on en juge par de nombreux objets et artefacts retrouvés dans le complexe religieux voisin, parmi lesquels figurent nombre de représentations de guerriers, ce qui marque la suprématie d'une élite.