Au cours de différents survols rapprochés de Rhéa, l'une des lunes de Saturne, la sonde Cassini a révélé de nombreux détails topographiques qui militent en faveur d'une activité tectonique sur ce satellite qui ressemble de plus en plus à Dioné.


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    En novembre 2009 et en mars 2010 la sonde Cassini s'est approchée deux fois de RhéaRhéa, ce gros satellite de 1.500 kilomètres découvert autour de SaturneSaturne en 1672 par l'astronomeastronome Jean-Dominique CassiniJean-Dominique Cassini. L'objectif initial était de rechercher la présence d'un anneau de poussière autour de Rhéa, une hypothèse désormais écartée.

    Mais en passant à une petite centaine de kilomètres seulement du satellite, la sonde Cassini a fait des observations très intéressantes. L'engin a d'abord détecté la présence d'une fine atmosphère d'oxygène et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone. Elle a également révélé de nombreux détails de la surface fissurée et cratérisée de Rhéa.

    Le survol du 2 mars 2010 a été le plus favorable pour que la sonde Cassini révèle les dépôts de glace sur les falaises de Rhéa. © Nasa/JPL/SSI

    Le survol du 2 mars 2010 a été le plus favorable pour que la sonde Cassini révèle les dépôts de glace sur les falaises de Rhéa. © Nasa/JPL/SSI

    Le jumeau de Dioné

    Pour se faire une idée de l'aspect de Rhéa, les scientifiques ne disposaient jusqu'à présent, comme pour Dioné, le satellite de Saturne le plus dense, que des images réalisées par les sondes Voyager il y a un quart de siècle. Après un fabuleux voyage au milieu des planètes, ces deux engins sont en train de quitter le Système solaire. Les deux satellites DionéDioné et Rhéa, que la sonde Cassini avait photographiés cet été dans une étrange configuration, montraient sur les anciens clichés à faible résolutionrésolution des stries fines et brillantes qu'on attribuait à des matériaux clairs éjectés par cryovolcanisme à travers des fissures de la croûtecroûte.

    Un enchevêtrement de canyons sur des terrains cratérisés révèle l'activité tectonique passée de Rhéa. © Nasa/JPL/SSI

    Un enchevêtrement de canyons sur des terrains cratérisés révèle l'activité tectonique passée de Rhéa. © Nasa/JPL/SSI

    Mais les dernières images de Cassini révèlent des enchevêtrements de longs canyons dont certains atteignent quatre kilomètres de profondeur, preuve d'une véritable activité tectonique passée. Quant aux stries brillantes observées par Voyager, elles correspondent à des dépôts de glace sur certaines falaises de ces canyons. Les scientifiques comptent beaucoup sur le prochain survolsurvol de Rhéa le 11 janvier à seulement 76 kilomètres d'altitude pour en savoir un peu plus.