Pour son nouvel anniversaire, le télescope spatial américain Hubble nous offre – encore – une superbe image. Le cadeau n'est pas très original mais on ne s'en plaindra pas, tant cette vision de la nébuleuse de la Tarentule rappelle les performances de cet instrument exceptionnel.

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    Certains s'en souviennent encore : le 24 avril 1990, la navette spatiale Discovery (qui a rejoint ce mardi 17 avril 2012 le musée de l'air et de l'espace, à Washington) s'envolait pour la mission STS-31 avec à son bord le plus grand télescope jamais mis en orbite, doté d'un miroir primaire de 2,4 mètres de diamètre. Placé à 600 kilomètres d'altitude, cet instrument de 11 tonnes révolutionne l'astronomie depuis plus de deux décennies.

    L'idée d'un télescope installé dans l'espace a été émise pour la première fois dans les années 1920 par le physicienphysicien allemand Hermann Oberth, considéré comme l'un des pères de l'astronautique au même titre que l'Américain Robert Goddard ou le Russe Constantin Tsiolkovski. Observer le ciel depuis l'orbite terrestre permet de s'affranchir de l'atmosphèreatmosphère : plus de mauvais temps, plus de turbulence, plus besoin d'attendre la nuit pour observer les étoiles, sans parler de l'accès à la totalité du spectrespectre électromagnétique dont l'atmosphère bloque la plus grande partie.

    Au début des années 1970, les premières études de faisabilité sont réalisées et en 1977 le Congrès américain débloque les crédits nécessaires pour construire un tel instrument. Terminé en 1985, le télescope spatialtélescope spatial (baptisé Edwin Hubble en hommage à l'astronomeastronome américain) voit son envol retardé de plusieurs années après la catastrophe de la navette Challenger en janvier 1986.

    Placé à 600 kilomètres d'altitude, le télescope spatial Hubble tourne inlassablement autour de la Terre. Réussite technologique exceptionnelle, il n'a cessé de révolutionner notre vision du cosmos depuis vingt-deux ans. © Nasa

    Placé à 600 kilomètres d'altitude, le télescope spatial Hubble tourne inlassablement autour de la Terre. Réussite technologique exceptionnelle, il n'a cessé de révolutionner notre vision du cosmos depuis vingt-deux ans. © Nasa

    Hubble : 5 cures de jouvence pour une longévité exceptionnelle

    Si le télescope Hubble se porteporte aussi bien plus de deux décennies après son lancement, il le doit surtout aux cinq missions à bord des navettes américaines qui ont permis de remplacer ses organes défectueux. La première navette le rejoint en décembre 1993 avec à son bord une équipe d'astronautesastronautes chargés d'installer différents instruments dont Costar, un correcteur optique, appareil indispensable pour supprimer la myopiemyopie dont est affublé le télescope suite à un défaut de réalisation. À partir de cette date, Hubble, qui pendant trois ans n'avait pu observer qu'en infrarougeinfrarouge et ultravioletultraviolet, peut enfin délivrer les images qu'on en attendait avec une résolutionrésolution supérieure à 0,1 seconde d'arcseconde d'arc.

    Quatre autres missions de maintenance auront lieu en 1997, 1999, 2002 et la toute dernière en 2009, STS-125. Lors de chaque mission, des équipements vieillissants seront remplacés par les astronautes : caméras, spectrographesspectrographes, gyroscopesgyroscopes, senseurssenseurs de guidage, ordinateursordinateurs, panneaux solaires... Résultat : le télescope Hubble a dépassé le million d'observations en juillet 2011, une production titanesque qui a généré plus de 10.000 publications scientifiques.

    Pour ses 22 ans, l'équipe en charge du télescope Hubble a choisi d'assembler une gigantesque mosaïque de trente images prises par le télescope spatial et le télescope Max PlanckMax Planck Gesellschaft (MPG) de 2,2 mètres de l'ESO. Le champ sélectionné est celui de la nébuleuse de la Tarentule située dans le Grand Nuage de MagellanGrand Nuage de Magellan, une région d'intense formation stellaire.