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La raison pour laquelle le trou noir supermassif au centre de notre propre Voie lactée ne brillait pas à l'instar des quasars semblait une évidence : notre galaxie n'avait pas été victime d'une collision avec une autre depuis bien longtemps. En effet, pensait-on, ce n'est que lors d'une telle collision qu'il se produit un apport important de gaz frais vers le noyau central d'une galaxie, nourrissant le trou noir géant qui s'y trouve.
Le processus d'accrétion gravitationnelle qui en résulte libère alors de l'énergie lumineuse par conversion de l'énergie potentielleénergie potentielle gravitationnelle bien plus efficacement que les réactions thermonucléaires faisant briller les étoilesétoiles. On sait en effet qu'un tel mécanisme permet de convertir l'équivalent de 10 % de la massemasse d'un objet en rayonnement contre les 0,7 % de la réaction protonproton-proton dans le SoleilSoleil, découverte par Carl Friedrich von Weizsäcker.
Cette explication simple et convaincante vient pourtant d'être démontée par les analyses portant sur un vaste échantillon de galaxies, fourni par le Cosmos Survey. Il s'agit d'un grand relevé sur un champ dans la constellationconstellation du SextantSextant, équivalent à 10 fois la surface de la LuneLune. Constitué grâce aux observations de HubbleHubble et d'autres télescopestélescopes, Cosmos contient des centaines de milliers de galaxies de tous les types (spirale, elliptique, irrégulière etc.)) jusqu'à une distance d'environ huit milliards d'années-lumièreannées-lumière.
Une vue du champ de Cosmos par comparaison à la taille de la Lune et d'autres champs comme GOODS et GEMS. © Nasa, Esa, Z. Levay
Cent quarante galaxies possédant un noyau actif (AGN) ont été sélectionnées dans cet échantillon en utilisant les observations complémentaires dans le domaine des rayons Xrayons X fournies par le satellite européen XMM-NewtonXMM-Newton. Pour chacune de ces galaxies, une dizaine d'autres situées à des distances comparables ont ensuite été choisies pour constituer au total un ensemble de près de 1.400 galaxies.
Un test en aveugle
Cet ensemble a finalement été soumis à 10 spécialistes des galaxies de huit laboratoires différents, sans indiquer les galaxies actives afin qu'ils déterminent lesquelles étaient associées à des collisions récentes ou en cours. Pour un œilœil expert, la forme irrégulière d'une de ces galaxies, comparée à celle des spirales et des elliptiques, ne trompe pas.
La confrontation finale des données statistiques a donné un résultat stupéfiant et contraire à l'attente des astrophysiciensastrophysiciens. Il n'y avait le plus souvent aucune corrélation entre la présence d'un noyau actif de galaxienoyau actif de galaxie, comme un quasarquasar, et une collision récente de galaxie. En réalité, pas loin de 75 % des AGN depuis 8 milliards d'années ne peuvent trouver une explication dans la cadre de la théorie de la collision.
Il faut donc faire intervenir d'autres mécanismes, comme des instabilités dans les galaxies, des collisions de nuagesnuages moléculaires géants dans ces galaxies ou la simple influence des maréesmarées gravitationnelles engendrées par le passage proche d'une autre galaxie pour expliquer la brusque alimentation en matièrematière des trous noirs supermassifstrous noirs supermassifs dans la plupart des cas.