Contrairement à ce qui avait été affirmé dans la nuit du 19 au 20 novembre dernier, la sonde japonaise Hayabusa n'a pas manqué son objectif mais s'est bel et bien posée sur l'astéroïde Itokawa.

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    L'ombre de Hayabusa sur la surface d'Itokawa, à une distance d'environ 40 mètres le 20 novembre 2005. Dans le cercle : la balise.

    L'ombre de Hayabusa sur la surface d'Itokawa, à une distance d'environ 40 mètres le 20 novembre 2005. Dans le cercle : la balise.

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    Souvenons-nous : après une approche rendue particulièrement délicate en raison de la méconnaissance du terrain et de la durée des communications (32 minutes d'aller-retour pour un signal radio à 288 millions de kilomètres), la JAXA annonçait que HayabusaHayabusa avait interrompu sa manœuvre, se limitant à évoluer durant 30 minutes à une altitude de 17 mètres de la surface, avant de s'éloigner.

    La JAXA a annoncé hier que, de l'examen des signaux télémétriques reçus à la fois par l'agence spatiale japonaiseagence spatiale japonaise et le réseau Deep Space de la Nasa, il apparaît que la sonde s'est bien posée en surface de l'astéroïde, et y est restée 30 minutes avant de redécoller.

    Suivant l'analyse de ces données, l'ordinateurordinateur de la sonde, ayant détecté un obstacle depuis une distance de 17 mètres, a commandé une modification de son attitude, ce qui a eu d'abord pour effet de désorienter l'antenne à haut gain et ainsi d'interrompre les communications en direct avec la Terre. Le logiciellogiciel a ensuite automatiquement tenté d'éloigner l'engin spatial, mais sa force d'inertie était trop importante pour la faible distance qu'il lui restait à parcourir. D'après les données du LRF (Laser Range Finder) et d'attitude, Hayabusa a touché le sol à 21h10 TU, puis a effectué un rebond avant de le toucher à nouveau à 21h30 TU en s'y immobilisant.

    Comble de malchance, les données Doppler n'ont pas permis de détecter cet arrêt car à ce moment précis, un basculement d'antenne s'opérait entre la station de Goldstone (Californie) et la station de Usuda (Japon), interrompant très brièvement la réceptionréception.

    Bien que le sol ait été atteint, aucun échantillon n'a été récolté car dès l'instant où l'ordinateur de bord avait détecté la présence de l'obstacle, le déploiement du cornet de prélèvement d'échantillons avait été annulé.

    Enfin à 21h58, alors que les techniciens de la JAXA pensaient que Hayabusa évoluait toujours à une certaine distance de l'astéroïde, ordre lui a été transmis de s'en éloigner ce qui a en réalité eu pour effet de la faire redécoller.

    Il est actuellement impossible de préciser quelle partie de Hayabusa est entrée en contact avec l'astéroïde et si la sonde a subi des dommages. Ce qui a pu être déterminé par contre, c'est que le premier rebond l'a éloignée de la surface avec une vitessevitesse de 10 cm/seconde ce qui lui a imprimé une trajectoire balistique de 20 minutes, la vitesse de libération depuis Itokawa étant de 15 cm/seconde.

    La JAXA espère effectuer d'ici le 25 novembre une deuxième tentative. Hayabusa est équipée de trois capsules à échantillons et trois balises. La première balise ayant été tirée, la capsule correspondante, restée ouverte, sera fermée par télécommande lors de la prochaine fenêtrefenêtre de communications afin de pouvoir utiliser un des deux jeux suivants, probablement le 25 novembre, et peut-être même - l'optimisme régnant - le troisième. Hayabusa s'approche actuellement de la surface de l'astéroïde à une vitesse de 5 km/heure.