La quantité croissante de données enregistrées chaque nuit par les observatoires de l'ESO a conduit à la mise en place d'un réseau de communications à très haut débit, qui permettra à terme de relier virtuellement les centres de recherches européens et les sites d'observations chiliens.

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    Il y a quelques mois l'ESO annonçait qu'elle installerait son futur télescope géant, l'E-ELT (pour European Extremely Large TelescopeEuropean Extremely Large Telescope) sur le Cerro Armazones, un autre sommet des Andes chiliennes qui culmine à 3.000 mètres d'altitude, situé à vol d'oiseauoiseau à 20 kilomètres du Paranal où logent déjà le VLT ainsi que le télescope Vista. L'ESO dispose donc désormais de 4 sites : le Cerro AmazonesAmazones, le Paranal, La Silla (qui abrite le tout premier télescope européen de 3,6 mètres de diamètre) et le plateau de Chajnantor où l'Alma, le plus grand radiotélescope du monde, déploie ses antennes.

    Si ce désertdésert chilien de haute altitude a été choisi pour y implanterimplanter les meilleurs instruments astronomiques depuis plusieurs décennies, c'est qu'il rassemble tous les atouts pour observer le ciel dans les meilleures conditions : transparencetransparence exceptionnelle, taux d'humidité très bas, ensoleillement particulièrement élevé et éloignement des sources de pollutions atmosphérique et lumineuse. Revers de la médaille, les moyens de communications sont très réduits. L'ESO disposait jusqu'à présent d'une connexion InternetInternet haut débitdébit qui nécessitait une modernisation pour faire face à l'augmentation de la quantité de données transmises par ses observatoires. C'est ainsi que le projet Evalso a vu le jour.

    Evalso permettra à terme de relier à très haut débit l'Europe et les observatoires chiliens de l'ESO. © ESO

    Evalso permettra à terme de relier à très haut débit l'Europe et les observatoires chiliens de l'ESO. © ESO

    Une liaison entre l'Europe et le désert chilien

    Les différents télescopes installés sur le mont Paranal fournissent chaque nuit d'observation l'équivalent de 20 DVDDVD d'informations, que la ligne Internet actuelle a beaucoup de mal à acheminer. Sa bande passantebande passante n'est même pas suffisante pour faire circuler les données du télescope VistaVista.

    Ces contraintes nécessitent de transporter par avion jusqu'au siège de l'ESO (près de Munich en Allemagne) les données enregistrées sur disques dursdisques durs. Des délais d'acheminementacheminement incompatibles avec la rapidité de réaction que nécessitent certains phénomènes imprévisibles comme les sursauts gamma.

    Un câble de 100 kilomètres de long relie désormais les observatoires du Paranal et du Cerro Armazones, permettant la circulation des données à très haut débit. © ESO

    Un câble de 100 kilomètres de long relie désormais les observatoires du Paranal et du Cerro Armazones, permettant la circulation des données à très haut débit. © ESO

    L'ESO a donc impulsé le projet Evalso (Enabling Virtual Access to Latin American SouthernSouthern Observatories, ou en français, permettre l'accès virtuel aux observatoires latino-américains du Sud) qui prévoit une liaison très haut débit de 10 gigaoctets par seconde reliant les différents observatoires européens au Chili entre eux et avec l'Europe. C'est dans ce cadre que vient d'être installé un câble de transfert de 100 kilomètres de long entre le Paranal et le Cerro Armazones.

    Inauguration de la liaison très haut débit entre le Paranal et le Cerro Armazones. © ESO

    Inauguration de la liaison très haut débit entre le Paranal et le Cerro Armazones. © ESO

    Pour Fernando Liello, coordinateur de l'opération, « ce projet s'est déroulé en parfaite collaboration entre les membres du consortium. En plus de fournir une liaison rapide aux deux observatoires, ce projet bénéficiera plus largement aux deux communautés universitaires d'Europe et d'Amérique latine ».

    L'ensemble des liaisons très haut débit entre les quatre sites astronomiques chiliens de l'ESO sera relié au réseau Géant (Gigabit European Academic Network) qui permet la circulation de données dédiées à la communauté de la recherche et de l'éducation de 40 pays. Une fois entièrement opérationnel, Evalso permettra l'acheminement rapide des observations ainsi que des échanges techniques et scientifiques par vidéoconférence entre l'Europe et le Chili.