RY Sgr est une étoile variable de magnitude visuelle maximale de 6,5 située dans la couronne boréale à environ 6000 années-lumière de nous. La détection, puis l'analyse spectrographique d'un nuage de gaz en développement pourrait nous faire mieux connaître les processus de ce type d'astre si particulier et étrange.

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    Schéma en fausse couleur de l'environnement de RY Sgr en juin 2005. (Les rayons respectifs de RY Sgr et du nuage de poussières ne sont pas à l'échelle). Crédit : OCA.

    Schéma en fausse couleur de l'environnement de RY Sgr en juin 2005. (Les rayons respectifs de RY Sgr et du nuage de poussières ne sont pas à l'échelle). Crédit : OCA.

    L'étoile appartient à la catégorie R Coronæ Borealis (R CrB), dont il n'existe qu'une trentaine d'exemples connus, et qui se caractérise par de brusques et sporadiques variations d'éclat, celui-ci pouvant chuter d'un facteur 100, plongeant parfois au-delà de la 14ème magnitude. Après quelques mois, l'étoile finit toujours par reprendre son éclat normal. Au moment des chutes d'éclat, le spectre présente des raies d'absorptionabsorption du carbone qui semble extraordinairement abondant. RY Sgr de magnitude 6,5, est une des plus brillantes.

    L'explication de telles variations d'éclat reste encore très incomplète. Ces étoiles s'avèrent pauvres en hydrogène, mais riches en carbone et en héliumhélium, et appartiennent aux types spectraux Bpe-R.

    Le spectre de ces étoiles laisse apparaître des bandes dues à des moléculesmolécules carbonées, ce qui était considéré comme l'indice d'éjection de gazgaz contenant du carbone en quantité importante depuis leur surface. Celui-ci, en se détendant dans l'espace interstellaire, se condenserait en formant un voile de suiesuie suffisamment opaque pour provoquer l'importante diminution d'éclat observée. Cependant, aucune explication satisfaisante de cette éjection de gaz n'avait encore été donnée.

    Récemment, une équipe de l'Observatoire de la Côte d'Azur et de l'Université de Natal (Brésil) a mis en évidence la présence d'un tel nuagenuage de gaz et de poussières à seulement 30 unités astronomiquesunités astronomiques de l'étoile RY Sgr, soit la distance qui sépare le SoleilSoleil de la planète NeptuneNeptune. Cette avancée a été rendue possible par des observations interféromètriques dans l'infrarougeinfrarouge thermique (instrument MIDI du Very Large Telescope InterferometerVery Large Telescope Interferometer de l'ESOESO au Chili). Au mois de juin 2005, ce nuage s'étendait à une distance valant environ 100 fois le rayon de l'étoile centrale et rayonnait dans le domaine de la longueur d'ondelongueur d'onde de 10 micronsmicrons presque autant que RY Sgr, ce qui indique une structure chaude et massive.

    Cette observation semble confirmer la théorie selon laquelle ce type d'étoiles éjecterait de manière sporadique une part importante de leur atmosphèreatmosphère, qui en se refroidissant, formerait de gigantesques nuages de poussière capables d'atténuer fortement la lumièrelumière de leur astreastre central.

    La poussière détectée comporte vraisemblablement une part importante de matièrematière enrichie en éléments lourds synthétisés dans le coeur stellaire. Des observations complémentaires à haute résolutionrésolution doivent encore être effectuées afin de déterminer précisément selon quels processus, et à quelle distance de l'étoile la matière éjectée se transforme en poussière dense et opaque.