MOA-2007-BLG-192Lb est à ce jour la plus petite planète jamais découverte. Et par bien des aspects, elle pourrait soutenir la comparaison avec la Terre.
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Vue d’artiste de MOA-2007-BLG-192Lb devant une naine brune. Les études suggèrent que la lumière de ces étoiles est absorbée par certains éléments de leur atmosphère (sodium, potassium...), ne laissant filtrer qu’une coloration magenta. Crédit Nasa
Cette nouvelle exoplanète tourne autour de MOAMOA-2007-BLG-192L, une étoile située à environ 3.000 années-lumière de la Terre et qui devrait appartenir à la catégorie des naines brunes. Sa découverte a été annoncée lors de la conférence annuelleannuelle de l'American Astronomical Society (AAS) à Saint-Louis par le professeur David P. Bennett (Department of Physics, College of Science - University of Notre Dame, Indiana, Etats-Unis) et fera l'objet d'une publication détaillée dans Astrophysical Journal du 1er septembre 2008. Les recherches de Bennett et son équipe sont soutenues par le National Science Foundation et la Nasa.
Les astronomesastronomes attribuent à cette étoile environ 6% de la massemasse solaire, soit une valeur tout juste insuffisante pour entretenir les réactions thermonucléaires indispensables. Mais le degré d'incertitude des mesures actuelles laisse envisager une masse de 8%, ce qui en ferait une étoile de faible masse à combustioncombustion d'hydrogènehydrogène. Il s'agit néanmoins d'une première, car jusqu'ici aucune planète n'avait été découverte autour d'une étoile ne présentant pas au moins 20% de la masse solaire, et démontre non seulement que la genèse planétaire doit être encore plus abondante que ce qui était envisagé jusqu'à présent, mais aussi que les très petites étoiles peuvent posséder des planètes de type terrestre.
Peut-être une température clémente
MOA-2007-BLG-192Lb tourne autour de son étoile à une distance qui équivaut sensiblement à celle de VénusVénus par rapport au SoleilSoleil. Mais la très faible intensité du rayonnement de l'astreastre central, estimée entre 3.000 et 1 million de fois plus faible que celle du Soleil, ne suffit pas à réchauffer sensiblement la partie supérieure de son atmosphèreatmosphère, qui doit être aussi froide que PlutonPluton.
Néanmoins, les astrophysiciensastrophysiciens suggèrent que la planète doit être entourée d'une atmosphère très épaisse, qui doit aider à contenir l'échauffement par désintégration radioactive des roches qui la composent, rendant sa surface aussi tempérée que celle de la Terre. Celle-ci pourrait aussi être recouverte d'un vaste océan d'eau liquideliquide.
Découverte par micro-lentille gravitationnelle
MOA-2007-BLG-192Lb est la septième exoplanète découverte par la méthode de micro-lentille gravitationnellelentille gravitationnelle, qui consiste à profiter du transit de deux étoiles l'une devant l'autre. L'image de l'astre d'arrière-plan est alors légèrement déformée et amplifiée par la courbure de l'espace-tempsespace-temps due à la gravitégravité de la plus proche, qui agit comme une lentille. Dans le cas présent, la déformation induite trahit la présence d'une ou plusieurs planètes.
Cette observation a été effectuée au moyen du nouveau télescopetélescope MOA-II de 1,80 mètre de diamètre de Nouvelle-Zélande, équipé de la caméra MOA-cam3 permettant d'obtenir une image détaillée d'une partie de la voûte céleste représentant treize fois la surface de la LuneLune.
Cette méthode semble actuellement la plus prometteuse pour découvrir les premières exoplanètes de masse terrestre, donc susceptibles d'abriter une vie comparable à la nôtre, un objectif qui semble de plus en plus proche.
Pléthore d’exoplanètes !
Découvertes encore considérées comme exceptionnelles voici quelques années, les exoplanètes semblent pleuvoir aujourd'hui dans l'escarcelle des astronomes. Et leur nombre ne peut qu'augmenter, non seulement suite aux progrès réalisés dans les méthodes d'observation depuis la Terre ou l'espace.
Les satellites spécialisés dans ce domaine ont déjà commencé leur moisson, un des plus prometteurs étant le télescope spatial européen Corot (COnvectionCOnvection, ROtation & Transits planétairesTransits planétaires)), réalisé sous maîtrise d'œuvre de l'ESAESA, qui a récemment fêté sa première année en orbiteorbite.
Orienté vers l'étude de la sismologiesismologie stellaire, CorotCorot est capable d'effectuer des relevés très précis de la luminositéluminosité d'une étoile, de l'ordre du millionième, et se place ainsi en position de choix pour la détection de planètes extraterrestres par la méthode du transit, ainsi que le démontre son cinquième succès enregistré il y a peu.