Que la dernière mission de la navette Columbia se soit conclue par un éclatant succès en permettant une quasi remise à neuf du télescope spatial Hubble n'a pas fait oublier que ce vol a bien failli se terminer prématurément par un atterrissage d'urgence à la suite d'une défaillance technique.

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    La navette spatiale Columbia à Cap Canaveral. Crédit Nasa.

    La navette spatiale Columbia à Cap Canaveral. Crédit Nasa.

    Le 1er mars dernier à 11h22 TU, ColumbiaColumbia s'arrachait de son pad de lancement à Cap Canaveral. Il s'agissait de sa première mission depuis son dernier vol de juillet 1999 (STS-93) lors duquel son équipage avait procédé au déploiement de ChandraChandra, l'observatoire spatial en rayonnement X de la NASA. Ce laps de temps avait été mis à profit pour moderniser la plus ancienne des navettes spatiales. Elle a ainsi reçu un nouveau cockpit vitré, sa soute a été agrandie et les techniciens ont apporté des modifications pour mieux la protéger des débris spatiaux.

    Mais lors de ce vol précédent, les responsables s'étaient aussi fait du souci à propos du système de refroidissement intégré, qui n'avait pu fonctionner à son rendement optimal pour une raison restée inconnue.

    Comme toutes les navettes, Columbia est équipée de deux dissipateurs thermiques situés derrière les portesportes de la soute, qui s'ouvrent à leur suite. A l'intérieur de ces deux panneaux serpente un réseau de tubulures véhiculant du fréon, un gaz inerte chargé de prélever le surplus de caloriescalories dégagées par différents organes du vaisseau spatial, comme l'instrumentation électronique et les cinq ordinateursordinateurs de bord, pour finalement la dissiper dans le vide. Pour cette raison, la navette offre autant que possible sa face antérieure au Soleil, les radiateursradiateurs étant maintenus dans l'ombre.

    Pour une raison inconnue, ce 1er mars à 12h47 TU, soit un peu plus d'une heure après le lancement, un signal d'alerte avertissait l'équipage que quelque chose clochait. En fait, le refroidissement ne fonctionnait pas normalement. Une rapide analyse de la situation révélait que la circulation du fréon n'était pas optimale.

    Il fut alors question d'abandonner purement et simplement la mission. Cependant, la situation semblant se régulariser d'elle-même, le dispositif retrouvant progressivement son efficacité sans intervention extérieure, les techniciens décidèrent de continuer. Bien leur en prit.

    Dès le retour de Columbia au sol le 14 mars, celle-ci a évidemment fait l'objet d'examens attentifs par échographieéchographie et rayons Xrayons X. Ceux-ci ont permis de découvrir la présence de corps étrangers à l'intérieur de la ligne de refroidissement principale, celle qui mène directement aux dissipateurs thermiques. La nature exacte de ces objets n'a encore pu être déterminée, cependant ils paraissent composés d'un matériaumatériau très dense dont l'origine reste inconnue. Suivant les responsables, ils pourraient avoir été introduits accidentellement lors de la révision de la navette en 1999 et 2000.

    Le problème, actuellement, est de localiser et quantifier très exactement ces débris et de les retirer en étant absolument certain que plus rien ne viendra obstruer ces centaines de mètres de fines canalisationscanalisations serpentiformes des radiateurs thermiques, et cela avant le prochain vol de Columbia, prévu pour le 11 juillet prochain.

    Par Rama - Futura-Sciences Paris