Un groupe d’astronomes européens vient d’annoncer avoir détecté 16 superTerres et l'une d'elles, HD 85512 b, se trouve en bordure de la zone d’habitabilité. Elles font partie d'une moisson exceptionnelle : l'équipe annonce plus de 50 nouvelles exoplanètes en orbite autour d'étoiles proches.

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    La première exoplanète détectée autour d'une étoile de la séquence principale, baptisée 51 Pegasi b, est située à 48 années-lumière dans la constellation de Pégase. L'annonce de sa découverte a été faite 6 octobre 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz dans le volume 378 de la revue scientifique Nature. Ces deux chercheurs sont aujourd'hui co-auteurs de plusieurs articles déposés sur arXiv dans lesquels ils annoncent, avec d'autres collègues, la découverte de 50 nouvelles exoplanètes à l'aide du l'instrument Harps (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher).

    Il s'agit du spectrographespectrographe du télescopetélescope de 3,6 mètres de l'Observatoire de l'ESOESO à La Silla au Chili. La découverte de 51 Pegasi b a été réalisée, elle, avec le spectrographe Elodie sur le télescope de 1,93 mètre de l'Observatoire de Haute-Provence en France. Harps a débuté il y a huit ans une carrière aujourd'hui retentissante au niveau mondial. À son tableau de chasse figurent 150 exoplanètes découvertes par la méthode des vitesses radialesméthode des vitesses radiales. Une récolte énorme puisque l'on connaît aujourd'hui environ 600 exoplanètes. Le résultat est d'autant plus impressionnant qu'environ les deux tiers de toutes les exoplanètes connues de massesmasses inférieures à celle de NeptuneNeptune ont été découvertes avec Harps.

    Parmi les 50 nouvelles exoplanètes, les astronomesastronomes européens viennent justement d'annoncer que Harps leur apporte 16 superTerressuperTerres de plus. Il ne s'agit pas encore de véritables exoTerres, qui existent probablement par milliards dans la Voie lactéeVoie lactée et qui sont peut-être en majorité des Arrakis. L'une d'elles, pourtant, se trouve à la frontière de la zone d'habitabilitézone d'habitabilité, il s'agit de HD 85512 b.


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    HD 85512 b a une masse  estimée à seulement 3,6 fois celle de la Terre. Elle est située à environ 36 années-lumière de la Terre en direction de la constellation des Voiles. Selon l'astronome LisaLisa Kaltenegger de l'Institut Max PlanckMax Planck pour l'astronomie (Heidelberg, Allemagne) et du Harvard Smithsonian Center for Astrophysics (Boston, États-Unis) : « C'est la planète la moins massive, découverte et confirmée par la méthode des vitesses radiales qui se trouve potentiellement dans la zone habitable de son étoile, et la seconde planète de faible masse découverte par Harps à l'intérieur de la zone habitable ».

    Un catalogue de planètes habitables dans moins de 20 ans ?

    De véritables exoTerresexoTerres habitables, il est probable que Harps va en trouver dans les années à venir car des mises à niveau sont en cours, à la fois pour le matériel et les logicielslogiciels (la détection de planètes de masses inférieures à deux fois celle de la Terre est prévue pour bientôt). Déjà, plusieurs candidates ont été trouvées et vont être examinées d'un peu plus près. Selon Francesco Pepe (Observatoire de Genève, Suisse), un autre astronome impliqué dans la moisson récente de Harps : « Ces planètes seront parmi les meilleures cibles pour les futurs télescopes spatiaux pour rechercher des signes de vie dans l'atmosphèreatmosphère de la planète en cherchant des signatures chimiques révélant la présence d'oxygèneoxygène ».

    Pour Michel Mayor lui-même : « La moisson de découvertes avec Harps va au-delà de toute attente et comprend une population exceptionnellement riche de planètes de type superTerre et de type Neptune, autour d'étoiles très semblables à notre SoleilSoleil. Et encore mieux, les nouveaux résultats montrent que le rythme des découvertes s'accélère ». Il ajoute : « Dans les dix à vingt prochaines années, nous devrions avoir la première liste des planètes potentiellement habitables dans le voisinage du Soleil. Faire une telle liste est indispensable avant que de futures expériences puissent rechercher d'éventuelles signatures spectroscopiques de la vie dans les atmosphères d'exoplanètes ».