Samedi 16 mai, les astronautes de la mission STS-125 ont remis en fonction l’ACS (Advanced Camera for Surveys), en panne depuis plusieurs années, et installé un nouveau spectrographe. La sortie du lendemain prévoyait la réparation du STIS, un autre spectrographe. Ils s’attendaient à un exercice complexe. Il fut périlleux…


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    Pour leur deuxième sortie, la troisième de la mission, les astronautes John Grunsfeld et Andrew Feustel se sont extraits à 12 h 06 TU le samedi 16 mai de la soute de la navette pour remettre en état la caméra ACS du télescope spatial, toujours amarré. Celle-ci, qui fut autrefois l'instrument le plus employé de Hubble, était tombée en panne en 2007 suite à la défaillance de ses trois canaux de transmission.

    Il incombait donc aux astronautes de rétablir leur fonctionnement en remplaçant quatre circuits imprimés défectueux. Cette opération, qui nécessitait le démontage de 32 vis puis leur repose, a été réalisée durant cette sortie de 6 h 30.

    Remplacement d'une des cartes de circuit imprimé de la caméra ACS. Capture NasaTV

    Remplacement d'une des cartes de circuit imprimé de la caméra ACS. Capture NasaTV

    Néanmoins, le canal à haute résolutionrésolution, le troisième, n'a pu être remis en service, la panne étant apparemment plus subtile que prévu. La caméra pourra cependant être utilisée avec des moyens de communication réduits, ce qui ne devrait pas affecter la qualité finale des images. Il est toutefois à noter que cet instrument n'avait pas été prévu, à sa conception, pour être réparé en orbite.

    Les deux travailleurs de l'espace ont aussi installé le nouvel instrument COS (Cosmic Origins Spectrograph), un spectrographe fonctionnant en ultraviolet lointain (FUV, 115 à 177 nm) et proche (NUV, 175 à 300 nm). Cet instrument devrait se révéler trente fois plus puissant en FUV que l'instrument STIS (Space Telescope Imaging Spectrograph), dont la réparation devait intervenir le lendemain.

    Le plan C : la force brute !

    Le lendemain 17 mai, c'était au tour de Michael Massimino et Michael Good de repartir vers le télescope spatialtélescope spatial. Cette quatrième sortie, qui est leur deuxième, promettait certaines difficultés. Ils ne furent pas déçus...

    Le télescope spatial Hubble, vu par les hublots d'<em>Atlantis</em>. Crédit Nasa

    Le télescope spatial Hubble, vu par les hublots d'Atlantis. Crédit Nasa

    A l'instar de la caméra ACS, le spectrographe STIS n'avait pas été prévu pour être réparé en orbite. Aussi, les ingénieurs n'avaient-ils en rien facilité une intervention sur place, et l'accès à l'instrument passait par le démontage de 117 vis de petite taille, qu'il ne fallait surtout pas laisser filer dans l'espace. Et cela, en les manipulant avec des gants convenant mieux à la pratique de la boxe qu'à un travail de précision...

    Ce n'était pas tout. Pour parvenir à ces vis, il était nécessaire de démonter une main courante maintenue par quatre boulons de plus grande taille. Si les trois premiers ont été démontés sans difficulté, ce ne fut pas le cas pour le dernier. Résistant à toute tentative, celui-ci refusait obstinément de bouger. Les conseils provenant de la navette et du centre de contrôle, tentant de mettre en place un plan B afin de débloquer le boulon, ont échoué... Alors que les ingénieurs du centre de contrôle de Houston tentaient d'élaborer un plan C, celui-ci fut finalement décidé par le centre spatial Goddard, dans le Maryland.

    Ce plan C consistait à arracher purement et simplement la poignée, qui ne tenait plus que par une attache. Mais il fallait évidemment éviter de libérer des débris dans l'espace, qui à 28.000 km/heure, se seraient mutés en de redoutables projectiles potentiellement mortels pour toute structure... ou astronaute.

    Quatrième sortie. Michael Massimino à l'œuvre. Crédit Nasa

    Quatrième sortie. Michael Massimino à l'œuvre. Crédit Nasa

    Utilisant la force bruteforce brute, Michael Massimino a rapidement réglé le problème, sans aucune perte de débris. Après cela, le démontage des 117 petites vis paraissait une formalité. La réparation du STIS a finalement pu être effectuée sans autre incident, si ce n'est un dépassement de la duréedurée prévue, qui devient ainsi la sixième plus longue de l'histoire de l'astronautiqueastronautique, avec 8 h 30. D'autres travaux, comme la mise en place de nouveaux isolants, ont été reportés au lendemain lundi 18 mai.