Après quelques tâtonnements, Phoenix semble en mesure de prélever les premiers échantillons de sol pour analyse chimique et biologique.


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    Carte topographique en trois dimensions du sol martien où est entourée la zone directement accessible par le bras robotisé et où les premières zones d’examen sont mentionnées. Crédit Nasa/Université d’Arizona.

    Carte topographique en trois dimensions du sol martien où est entourée la zone directement accessible par le bras robotisé et où les premières zones d’examen sont mentionnées. Crédit Nasa/Université d’Arizona.

    Dimanche 1er juin, les techniciens de la Nasa avaient programmé le bras robotisé de Phoenix afin qu'il effectue un prélèvement test au moyen de la pelle, en photographiephotographie le contenu puis le déverse en un endroit déterminé à l'avance. Le but de cette opération était de répéter une action qui, si elle paraît simple sur Terre, l'est nettement moins lorsque la distance et la durée des communications empêche de contrôler la situation en temps réel.

    Cette première tentative ne s'était pas tout à fait déroulée comme prévu. Le robotrobot a bien prélevé un échantillon de sol à l'endroit voulu et la caméra intégrée en a pris une série de photographies en couleurs selon différents réglages focaux. Puis il s'est débarrassé de cet échantillon, malheureusement pas à l'endroit programmé. Ce n'est que quelques heures plus tard que les techniciens en ont retrouvé la trace, à peu de distance.

    Contenu de la pelle du bras robotisé lors de la première tentative à Sol 7 (1<sup>er</sup> juin 2008). Crédit Nasa/Université d’Arizona
    Contenu de la pelle du bras robotisé lors de la première tentative à Sol 7 (1er juin 2008). Crédit Nasa/Université d’Arizona

    Or, il est capital que les parcelles de sol soient déposées très exactement dans le réceptacle conduisant aux divers instruments d'analyse de PhoenixPhoenix, sans quoi la mission serait compromise... Les techniciens estimaient toutefois qu'il ne s'agissait que d'une question d'apprentissage, les entraînements sur simulateur ne recréant pas parfaitement les conditions de travail réelles.

    Autre incident, après avoir vidé la pelle, de nouvelles images ont montré qu'une partie de l'échantillon avait adhéré à ses parois, ce qui pourrait contaminer les analyses suivantes. La manœuvre sera donc optimisée afin d'éviter cet inconvénient. Phoenix, ou tout au moins son bras robotisé, s'ébrouera avec un peu plus d'insistance entre deux prélèvements...

    Deuxième prise

    Mardi 3 juin, les techniciens décidaient d'effectuer une nouvelle tentative, en tenant compte de l'expérience passée.

    Contenu de la pelle du bras robotisé lors de la deuxième tentative à Sol 9 (3 juin 2008). Crédit Nasa/Université d’Arizona.
    Contenu de la pelle du bras robotisé lors de la deuxième tentative à Sol 9 (3 juin 2008). Crédit Nasa/Université d’Arizona.

    Celle-ci s'est parfaitement déroulée, et a aussi révélé son lot de surprises. Sur le fond de l'excavation profonde de 38 millimètres apparaît une zone nettement plus claire à laquelle les scientifiques n'ont encore pu apporter une explication, mais qui pourrait correspondre à du mineraiminerai de sel ou à de la glace sous-jacente.

    Tranchée creusée le 3 juin, où apparaît nettement une trace claire dont la nature reste à identifier. Crédit Nasa/Université d’Arizona
    Tranchée creusée le 3 juin, où apparaît nettement une trace claire dont la nature reste à identifier. Crédit Nasa/Université d’Arizona
    Détail de la tranchée creusée le 3 juin. Crédit Nasa/Université d’Arizona.
    Détail de la tranchée creusée le 3 juin. Crédit Nasa/Université d’Arizona.

    Les premières fouilles opérationnelles

    Lors d'un briefing tenu le mercredi 4 mai, les chercheurs de l'Université d'Arizona ont présenté une carte topographique en trois dimensions de la zone de terrain entourant l'atterrisseur et située à portée de son bras. La différence d'altitude maximale entre les zones les plus hautes et les plus basses est de 38 centimètres, et des lieux de prélèvement précis ont été déterminés.

    Le premier échantillon sera confié à l’instrument Tega dont la fonction est de déterminer la nature des diverses substances volatiles enfermées dans les minérauxminéraux en chauffant les échantillons à 1.000°C puis en soumettant les gaz dégagée à un analyseur spectroscopique.

    Un petit souci était apparu concernant cet instrument, lorsque les contrôleurs de la mission s'étaient aperçus que seule une de ses portesportes s'était ouverte partiellement, mais cela ne devrait pas affecter les expériences.

    Le premier microscope optiquemicroscope optique, d'une résolutionrésolution de 4 microns par pixelpixel, a déjà été mis en action et a photographié des particules de poussière qui avaient été projetées sur la sonde au moment de l'atterrissage. Les images sont attendues d'ici quelques jours.