Les superlatifs ne manqueront certainement pas pour qualifier la mission STS-127 d’Endeavour, qui connaîtra le plus long séjour prévu d’une navette dans l’espace (17 jours), le plus grand nombre d’occupants à bord de l’ISS (treize), et, enfin, l’inauguration de la première station spatiale japonaise.

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    La soute ouverte d'Endeavour (STS-127), à quelques jours du lancement. Crédit Nasa

    La soute ouverte d'Endeavour (STS-127), à quelques jours du lancement. Crédit Nasa

    C'est bien de station spatialestation spatiale japonaise qu'il faut parler désormais. Car trois missions de navettes auront été nécessaires pour transporter les éléments de l'énorme module habité Kibo vers la Station Spatiale Internationale, dont ils constituent bien plus qu'une simple contribution.

    Le 11 mars 2008, la mission STS-123 (EndeavourEndeavour) emportait le premier module du laboratoire japonais (ELM-PSPS, 8,3 tonnes) ainsi que le bras robotiquerobotique canadien (Special Purpose Dexterous Manipulator, SPDM). Puis le 31 mai 2008, DiscoveryDiscovery entamait la mission STS-124 avec dans sa soute le module pressurisé (ELM-PM, 15 tonnes). Toute la partie habitable de Kibo était ainsi en place et le Japon, pays presque deux fois plus petit que la France, pouvait se targuer de posséder ses propres quartiers dans l'espace...

    Le module principal de Kibo (ELM-PM) dans le hall d’assemblage de la Nasa. Crédit Nasa

    Le module principal de Kibo (ELM-PM) dans le hall d’assemblage de la Nasa. Crédit Nasa

    Le samedi 13 juin 2009 à 11 h 17 TU (13 h 17 de Paris), si le programme est respecté, Endeavour s'élancera à nouveau à l'assaut de l'ISS. Cette mission STS-127, la 127e d'une navette spatiale, emportera plusieurs modules qui viendront encore compléter l'ambitieux laboratoire japonais en orbite.

    Des vétérans, un bleu qui a de la bouteille et le 499ème humain dans l'espace

    L'équipage sera commandé par l'Américain Mark L. Polansky, pilote de l'USAF et sélectionné comme astronaute en 1996. Il a déjà effectué deux missions à bord de STS-98 et STS-116. Sur le siège de droite, le pilote Douglas G. Hurley est un « bleu »... dans le domaine spatial seulement, puisque durant ses activités de pilote d'essais pour l'US Navy, il a été le premier Marine à prendre les commandes du F/A-18 Super Hornet.

    Premier rang: le commandant Mark Polansky (droite) et le pilote Doug Hurley. Arrière-plan, de gauche à droite : Dave Wolf, Christopher Cassidy, Julie Payette, Tom Marshburn et Tim Kopra. Crédit Nasa

    Premier rang: le commandant Mark Polansky (droite) et le pilote Doug Hurley. Arrière-plan, de gauche à droite : Dave Wolf, Christopher Cassidy, Julie Payette, Tom Marshburn et Tim Kopra. Crédit Nasa

    Quatre spécialistes de mission complètent l'équipage. Il s'agit de Christopher J. Cassidy (pemier vol), David A. Wolf (un médecin de l'USAF qui en est à son quatrième vol spatial), Thomas H. Marshburn (premier vol) et Timothy Kopra. Ce dernier, qui en est à son premier vol spatial, est officiellement considéré comme le 499ème être humain envoyé dans l'espace. Enfin, la Canadienne Julie Payette (seule femme et seule non américaine à bord) embarquera en qualité d'ingénieur de mission. Informaticienne, spécialisée dans la reconnaissance vocalereconnaissance vocale, elle a déjà volé sur STS-96 et a dirigé le corps des astronautes canadiens de 2000 à 2007.

    Une navette bien chargée

    L'objectif principal de la mission STS-127 est de livrer les modules complémentaires ELM-EF de 4,1 tonnes (Experiment logistic module-External Facility) et ELM-ES de 1,2 tonne (Experiment logistic module-Exposed Section) à Kibo. Ces modules sont essentiellement des plates-formes fixées à l'extérieur du dispositif habitable, destinées à recevoir diverses expériences à conduire en milieu spatial. ELM-ES, qui pourra être ramenée sur Terre et l'ISS, transportera habituellement trois expériences.

    L’ensemble du laboratoire japonais Kibo. Crédit Nasa

    L’ensemble du laboratoire japonais Kibo. Crédit Nasa

    A l'occasion de ce vol inaugural, elle comportera l'instrument Maxi (Monitor of All-Sky X-Ray Image) et Seda-AP (Space Environment Data Acquisition Equipment-Attached Payload), ainsi qu'un système de communications (ICS), destinés à revenir ultérieurement sur Terre.

    Endeavour livrera aussi la plate-forme ICCICC-VLD, chargée de matériel de rechange pour l'ISS, comme une antenne, un moteur électrique de rechange pour le chariot mobilemobile de la poutrepoutre principale, une pompe de réserve pour le système de thermorégulation et six batteries de réserve pour le générateurgénérateur solaire P6. La navette délivrera aussi deux satellites en orbite, Dragonsat (Dual Autonomus Global Positioning SystemOn-Orbit Navigator Satellite) qui, comme son nom le laisse entendre, est composé de deux sous-systèmes individuels, et Ande-2 (Atmospheric Neutral Density Experiment).

    Cinq sorties extravéhiculaires sont prévues au cours de cette mission, devant durer 6 h 30 chacune. Le retour d'Endeavour est programmé pour le lundi 29 juin.