Une analyse portant sur des éléments radioactifs rares (hafnium et tungstène), menée par des chercheurs allemands et américains, vient de faire reculer de 20 millions d'années la naissance de la Terre.

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    Notre planète, ainsi que Mars et probablement la Lune, se seraient formés plus tôt et leurs éléments constitutifs se seraient assemblés plus rapidement que ne le laissaient présager les analyses géologiques réalisées jusqu'alors. La formation du cœur de ces deux planètes et de la Lune notamment est probablement intervenue dans les 30 premiers millions d'années de la vie du Système solaire. Les observations, effectuées par Al Cameron de l'Université d'Arizona (Tucson, Etats-Unis) et Thorsten Kleine de l'Université de Munster (Allemagne) et leurs collègues, s'accordent avec les résultats fournis par les modèles informatiques relatifs au Système solaire primitif.

    Le Système solaire s'est formé il y a 4,6 milliards d'années d'un nuagenuage de gaz et de poussières ayant subi l'onde de choc de l'explosion d'une supernovaesupernovae proche. Cette onde de choc provoqua l'agglomération de particules de poussières du nuage en des grains solides, qui à leur tour s'assemblèrent en des agrégats de plus en plus gros, engendrant au final les objets du Système solaire : planètes, comètes, astéroïdesastéroïdes et lunes. La période et la rapiditérapidité de formation de ces objets étaient difficiles à déterminer. Les analyses géologiques faisaient remonter la formation du cœur métallique de la Terre à 50 millions d'années après l'explosion de la supernova alors que les modèles informatiques indiquaient 20 à 30 millions d'années.

    Les éléments radioactifs rares hafniumhafnium et tungstènetungstène étaient abondants au début du Système solaire. On en retrouve encore des traces aujourd'hui. Ils constituent ainsi de véritables horloges radioactives, qui ont servi de base aux analyses menées par les scientifiques sur des roches terrestres, des fragments météoritiques de roches martiennes et d'autres météoritesmétéorites n'ayant pas d'origine planétaire.

    Les recherches sont mentionnées dans la revue Nature.