Le 2 juin dernier, la première sonde européenne à destination de Mars, Mars Express, s'envolait depuis le centre spatial de Baïkonour au Kazakhstan. Emportant l'atterrisseur britannique Beagle 2, la sonde est partie pour un voyage de 6 mois vers la planète rouge.

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    Mars Express : un mois de vol mais déjà quelques problèmes...

    Mars Express : un mois de vol mais déjà quelques problèmes...

    Trois semaines après son départ, l'équipe de la mission a commencé à communiquer avec la sonde pour savoir si tous ses instruments et systèmes ont résisté au décollage et sont opérationnels. Quelques problèmes ont malheureusement étaient décelés...



    Décollage de la fusée Soyouz-Fregat emportant Mars Express le 2 juin 2003 à 23H45 (heure de Baïkonour) (crédit : Rosaviakosmos / ESA / STARSEM)

    Une fausse alerte

    Le lundi 23 juin, l'agence de presse russe RiaRia-Novosti annonçait que "l'ordinateurordinateur de bord de la sonde Mars ExpressMars Express, en route vers la planète rouge, n'arrivait pas à communiquer avec l'atterrisseur Beagle-2" ! Cette information a été le lendemain totalement démentie par les responsables de la mission à l'Agence Spatiale EuropéenneAgence Spatiale Européenne. Une porteporte-parole de l'ESOC (Centre Européen des Opérations Spatiales), où est contrôlé Mars Express, a assuré que la mission n'était "aucunement menacée" et qu'il n'y avait aucune inquiétude à avoir avec l'atterrisseur Beagle 2.

    Cependant, un problème est survenu dès le début de la vérification des différents systèmes de la sonde, trois semaines après le lancement. Lorsque les techniciens ont décelé le problème, ils ont décidé de reporter les tests de communication avec Beagle 2 dans leur planning, expliquant ainsi l'annonce erronée de l'agence de presse russe.

    Le SSMM perd la tête temporairement !

    Le problème décelé par l'équipe de la mission concerne le système de mémoire SSMM (pour Solid State Mass Memory) qui doit stocker les données des différents instruments scientifiques avant qu'elles ne soient envoyées vers la Terre. L'anomalieanomalie a été détectée lors d'un essai de communication avec OMEGA, un des instruments scientifique de la sonde. Durant une période de temps très courte, le message envoyé par l'unité de mémoire SSMM fut incompréhensible. Après ce cours instant d'affolement, le SSMM a finalement communiqué de nouveau normalement avec la Terre : les erreurs avaient spontanément disparues dans son message ! Encore aujourd'hui les ingénieurs et techniciens de la mission étudient et cherchent à savoir ce qui a bien pu engendrer durant un cours instant ce charabia de la part du SSMM !... Les tests de communication avec les autres instruments, et notamment Beagle 2, ont alors été remis pour plus tard, la priorité étant de se concentrer sur l'analyse de ce problème. L'ESA fait savoir que ce genre de problème peut être considéré comme un évènement de routine dans une mission spatiale.

    Les ingénieurs de le mission ont depuis bien étudié la question et un test général de communication impliquant les sept instruments de Mars Express a été effectué avec succès grâce au SSMM. Il n'y a donc plus de soucis à avoir à ce qui concerne l'unité de mémoire SSMM.

    Problème d'alimentation électrique

    Cependant, un nouveau problème, plus préoccupant celui-ci, a été détecté. Lors du test d'un sous-système de la sonde contrôlant l'énergie, l'équipe de la mission a eu la mauvaise surprise de découvrir que Mars Express n'utilise que 70% de l'énergie fournie par ses panneaux solaires.
    Un problème de communication avec les batteries solaires semble être à l'origine de cette anomalie. Ce problème d'alimentation électrique n'a aucun effet sur les systèmes de la sonde actuellement et n'empèchera pas la sonde de se mettre en orbite autour de Mars en décembre prochain. Mais ce manque d'énergie pourrait poser problème lors de certaines phases de la mission scientifique de Mars Express... Les instruments de la sonde ne recevant plus assez d'énergie, le potentiel scientifique de la sonde pourrait s'en voir affecté et le planning de l'observation scientifique revu en prenant en compte ce problème technique.

    Aujourd'hui, les derniers essais de communication avec la charge utile embarquée sur la sonde Mars Express devraient être effectués. L'atterrisseur Beagle 2 et ses différents instruments seront analysés avec soin pour la première fois depuis le décollage de la sonde. Les ingénieurs sont confiants car ils arrivent à détecter sans problème le petit atterrisseur britannique sur le dosdos de Mars Express.

    L'arrivée sur Mars est prévue dans la nuit du 25 décembre prochain.