Dix jours après l’explosion en vol du deuxième KSLV-1, les causes n’ont toujours pas été clairement identifiées. L’Agence spatiale sud-coréenne (Kari), en charge de l’étage supérieur, et la firme russe Khrounitchev, qui fournit le premier étage mettent en cause chacune le travail de l’autre. L’enquête promet d’être animée d’autant plus que les intérêts en jeu dépassent le seul cadre sud-coréen.

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    Le deuxième étage du KSLV-1 développé par la Corée du Sud est dimensionné pour fonctionner 58 secondes. Crédit Kari

    Le deuxième étage du KSLV-1 développé par la Corée du Sud est dimensionné pour fonctionner 58 secondes. Crédit Kari

    L'explosion du lanceur est survenue 137 secondes après son décollage du centre spatial de Goheung le 10 juin 2010. Pour la Corée du Sud, l'événement était d'importance puisqu'il s'agissait de la deuxième tentative de placer un satellite en orbite après l'échec du lancement précédent, en août 2009. Déjà mise en cause dans le premier l'échec, la Kari ne souhaite évidement pas être une nouvelle fois tenue pour responsable.

    En effet, il faut savoir que la Kari est en charge de l'étage supérieur du lanceur qui comprend le deuxième étage (2,4 mètres) et la coiffe, mise en cause lors de l'échec de la première tentative. Propulsé par un moteur à érgols solides qui délivre une poussée théorique de 8 tonnes, cet étage est dimensionné pour fonctionner pendant 58 secondes. Quant au premier étage, il est livré qualifié et prêt à l'emploi par la firme russe Khrounitchev. Haut de 28,5 mètres et large de 2,9 mètres cet étage est une version adaptée de l'Angara. D'une masse de 138 tonnes, il délivre une poussée de plus de 170 tonnes et fonctionne pendant 229 secondes. Il est équipé d'un seul moteur, de conception soviétique (RD-151) et fonctionne au kérosènekérosène et à l'oxygèneoxygène liquideliquide.

    Une enquête fastidieuse

    Comme à chaque fois dans ce type d'explosion, l'enquête s'annonce longue et fastidieuse. Les membres de la commission d'enquête mise en place par les Russes de Khrounitchev et les Sud-Coréens peuvent s'appuyer seulement sur la télémétrietélémétrie (reçue jusqu'à la perte de contact avec le lanceur) et les débris que les autorités ont réussi à récupérer. Pour les experts, il est vraisemblable que l'on ait affaire à une chaîne d'événements qui pourraient inclure une panne mécanique, des erreurs logicielslogiciels et de câblage dans leur pose. L'hypothèse qu'une seule cause soit à l'origine de la perte du lanceur n'est pas considérée comme prioritaire. La date du lancement du troisième essai du KSLV-1 dépendra des recommandations du rapport d'enquête.