Successeur de ERS-1, ERS-2 surveille la Terre depuis 1995 et grâce à ses radars, observe l'atmosphère et la surface. La durée de ce programme et la continuité avec le travail de Envisat représentent un atout exceptionnel pour le suivi de notre planète.

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    Les 20 ans de HubbleHubble ne doivent pas faire oublier les 15 ans d'ERS-2, un satellite d'observation de la Terreobservation de la Terre de l'Esa lancé en avril 1995, qui a fourni des données remarquables sur l'état de la planète et la machine climatique. Les instruments du satellite, conçus pour fonctionner cinq ans, sont toujours opérationels. L'altitude des deux satellites, environ 780 kilomètres, avait justement été choisie de façon à ne pas user trop vite les satellites, l'atmosphèreatmosphère étant quasiment inexistante. Contrairement au cas de l'ISSISS, installé à 400 kilomètres d'altitude, il n'y a pas besoin de rehausser régulièrement l'orbite.

    ERS-2 a été lancé par une Ariane 4 pour succéder à ERS-1, première mission européenne de télédétection (1991). A l'époque, ces deux satellites, construits par Astrium, étaient ce qui se faisait de mieux en Europe en matière d'observation de la Terre.

    Sur ces deux satellites ont été installés les quatre mêmes instruments radars. A la différence des systèmes d'observation à instruments optiques, ils sont capables de remplir leurs missions d'observation de nuit comme de jour, même par temps couvert. ERS-2 en a reçu un supplémentaire entièrement dédié à l'étude du trou dans la couche d’ozone (Gome), le grand sujet de préoccupation à l'époque. ERS-1 a fonctionné jusqu'en 1999, ce qui a permis de faire travailler ensemble les deux satellites pendant plusieurs mois. Une occasion mise à profit pour tester de nouvelles techniques d'interférométrie, ce qui ouvrira la voie à d'autres missions basées sur l'interférométrie comme Envisat, lancé en février 2002 et successeur du programme ERS.

    Cartes du trou dans la couche d’ozone tracées par Gome (<em>Global Ozone Monitoring Experiment</em>). Cet instrument a été le précurseur de Sciamachy à bord d'Envisat et Gome-2 sur le satellite météorologique MetOp. © Esa / Knmi
    Cartes du trou dans la couche d’ozone tracées par Gome (Global Ozone Monitoring Experiment). Cet instrument a été le précurseur de Sciamachy à bord d'Envisat et Gome-2 sur le satellite météorologique MetOp. © Esa / Knmi

    Un héritage scientifique immense

    La plupart des instruments ERS ont été des précurseurs de ceux d'Envisat, ce qui a assuré une continuité des mesures depuis près 20 ans, un paramètre clé pour comprendre les effets du changement climatiquechangement climatique à l'échelle de la planète et voir son évolution. L'héritage scientifique du programme est donc immense puisqu'une même série d'instruments fournit depuis deux décennies des données en continu sur l'atmosphère, les glaces polaires, les océans et les fonds marins. Ces deux satellites ont également été utilisés pour réaliser l'inventaire de la forêt tropicaleforêt tropicale et surveiller les catastrophes naturellescatastrophes naturelles.

    ERS-2 a récemment réalisé sa 77.777e orbite autour de la Terre et tous les instruments sont en état de fonctionner à l'exception du radiomètre ATSR. Il réalise toujours un tour complet de la Terre en 100 minutes et balaie la totalité du globe en seulement trois jours. La mission devrait se poursuivre jusqu'en 2011.