Un juriste spécialiste de l'espace propose d'installer des émetteurs de type GPS sur un grand nombre de corps du système solaire, de la Lune jusqu'aux astéroïdes, pour bâtir un système de navigation spatial. Précisément décrit, son système ne manque pas d'idées.

au sommaire


    La constellation du GPS étendu au système solaire : elle comporte des stations émettrices au sol (1), installées sur des planètes, des lunes ou des astéroïdes, et des satellites en orbite autour du Soleil (2). Leurs informations sont utilisées par les vaisseaux spatiaux (3). © WIPO

    La constellation du GPS étendu au système solaire : elle comporte des stations émettrices au sol (1), installées sur des planètes, des lunes ou des astéroïdes, et des satellites en orbite autour du Soleil (2). Leurs informations sont utilisées par les vaisseaux spatiaux (3). © WIPO

    Arthur M. Dula a une passion pour l'espace. Ce juriste en a fait sa spécialité et a fondé plusieurs sociétés dans ce domaine. L'une d'elles, Excalibur Almaz, se consacre aux voyages interplanétaires ou, dans un premier temps du moins, aux sauts de puce extra-atmosphériques.

    Cet homme de loi gagne surtout sa vie comme mandataire pour le dépôt de brevets et, justement, il en a déposé un lui-même, il y a 18 mois, qui vient d'être accepté. Ce brevet (rédigé en anglais, avec un résumé en français) décrit un système de navigation à l'échelle du système solaire.

    Essentiellement basé sur le principe du GPSGPS, il repose sur une constellation d'émetteurs envoyant des signaux indiquant leur position et l'heure d'émission, le repérage se faisant par rapport au Soleil (alors que le GPS utilise le géoïdegéoïde, c'est-à-dire une représentation de la surface de la Terre). Ces émetteurs seraient de deux types : des satellites artificiels gravitant autour du Soleil et des stations au sol, installées sur différents corps du système solaire dont les éphémérides sont précisément connues, planètes, lunes et astéroïdesastéroïdes.

    Plusieurs sources d'information

    La description du brevet, en plusieurs parties, porteporte également sur de multiples détails techniques. Pour économiser l'énergieénergie, les émetteurs installés sur des satellites n'enverraient pas leurs signaux en permanence, mais seulement lorsqu'ils reçoivent une demande (un signal qui pourrait être très court) de la part d'un vaisseau spatial. La position ne serait donc pas suivie de manière continue, comme avec un GPS, mais déterminée régulièrement.

    Arthur Dula a prévu d'autres dispositifs pour améliorer la précision. Dans le vaisseau spatial, des instruments suivent en permanence la position apparente du Soleil et mesurent également le décalage spectral de sa lumièrelumière, ce qui donne la vitessevitesse du vaisseau (par rapport au Soleil, référence du système de navigation).

    L'informatique de bord utilise également les étoilesétoiles et, lorsqu'elles sont en vue, la Terre et la Lune. De plus, lorsque le vaisseau est proche d'une station au sol, donc de position très bien connue, il en reçoit des signaux lui permettant de réduire l'erreur sur sa propre position (c'est également le principe du GPS différentiel). Il peut aussi disposer de gyroscopesgyroscopes. C'est l'ensemble de ces données qui est interprétée pour déterminer la position du vaisseau.

    Les brevets étant ainsi posés, Arthur Dula pourra peut-être un jour en revendiquer la paternité. Mais force est de constater que, sans système de navigation type GPS, les agences spatiales actuelles se débrouillent plutôt bien pour viser les planètes ou leurs lunes...