Après les voyages touristiques à la frontière de l’espace et autour de la Lune, le concept de village lunaire de l’Agence spatiale européenne, les bases spatiales privées et hôtels orbitaux de Bigelow Aerospace, voici qu’on nous annonce un État dans l’espace. Oui, une nation spatiale qui aspire à devenir membre de l'Organisation des Nations Unies.

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    Il y a quelques semaines à Paris, la société privée AIRC (Aerospace International Research Center) a présenté son projet de créer un nouvel État... dans l'espace ! Baptisée Asgardia, du nom d'une cité que la mythologie nordique plaçait au centre du monde et sur laquelle régnait le dieu Odin, cette nation spatiale veut devenir un membre de l'Organisation des Nations Unies, avec tous les attributs que ce statut implique. Rien que cela.

    La première pierre de ce futur pays sera posée, ou plutôt lancée, en 2017 sous la forme d'un satellite, a précisé Igor Ashurbeyli, le fondateur d'AIRC, basée à Vienne. L'étape suivante serait de construire une station spatialestation spatiale occupée en permanence, puis un bouclier pour protéger la Terre contre les débris spatiaux, les astéroïdes mais également les éjections de masse coronale du Soleil !

    Logo d'Asgardia, qui veut devenir la première nation spatiale. © Asgardia

    Logo d'Asgardia, qui veut devenir la première nation spatiale. © Asgardia

    Les lois en vigueur sur Terre empêchent la création d'un état spatial

    C'est une initiative très surprenante en ce début de XXIe siècle et qui ne devrait pas aboutir, tant les contraintes et les difficltés sont nombreuses, au premier rang desquelles figurent le financement du projet et surtout le traité des Nations Unies relatif à l'espace extra-atmosphérique (à consulter ici)) qui encadre les activités spatiales autour de la Terre. L'article 2, notamment, stipule que « l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, ne peut faire l'objet d'appropriation nationale par proclamation de souveraineté, ni par voie d'utilisation ou d'occupation, ni par aucun autre moyen ». AIRCP a-t-elle trouvé une faille juridique ou bien fait-elle le pari que ce traité sera amendé dans le futur pour tenir compte de la privatisation de l'espace et l'émergenceémergence d'entrepreneurs spatiaux ?

    Quant à l'idée d'un bouclier spatial, elle est tout aussi surprenante. Elle aurait un sens si rien n'était fait. Mais les grandes agences spatiales du monde sont déjà engagées dans des programmes réalistes de réduction des débris orbitaux et de désorbitation de ceux qui présentent un danger pour l'activité humaine en orbiteorbite ou des satellites. Elles financent également de vastes programmes de surveillance du ciel et de recensement des objets naturels susceptibles d'entrer en collision avec la Terre ainsi que le développement de technologies pour les dévier.

    Cela dit, si l'idée vous tente de créer un jour à tous un cadre de vie ou de travail dans l'espace, vous pouvez d'ores et déjà devenir un citoyen Asgardian en cliquant ici. Si Asgardia paraît aujourd'hui utopique, elle semblera peut-être logique au siècle prochain...