D’après un chercheur de l’Université de l’Arizona, nous sommes à la veille d’une révolution dans l’exploration du système solaire. Des robots capables de prendre des décisions et de s’épauler les uns les autres pour explorer Mars ou Titan ne devraient pas tarder à voir le jour.

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    Cette image d'artiste montre ce à quoi ressemblera peut-être l'exploration de Titan dans quelques dizaines d'années. Un ensemble de ballons et de rover au sol se coordonnant avec une sonde en orbite explorera peut-être les dunes et les lacs de Titan. Crédit : Nasa-Esa

    Cette image d'artiste montre ce à quoi ressemblera peut-être l'exploration de Titan dans quelques dizaines d'années. Un ensemble de ballons et de rover au sol se coordonnant avec une sonde en orbite explorera peut-être les dunes et les lacs de Titan. Crédit : Nasa-Esa

    En ces premières années du XXIième siècle, on ne s'étonne presque plus des performances des rovers martiensrovers martiens Spirit et Opportunity. La mission Cassini et les images spectaculaires de la surface de TitanTitan que nous a livrées le module Huygens sont elles aussi passées à l'arrière-plan. Mais le plus beau est encore à venir si l'on en croit Wolfgang Fink, actuellement en visite au célèbre California Institute of Technology à Pasadena.

    Lui et ses collègues travaillent en effet sur des logicielslogiciels qui permettraient à des robotsrobots d'exploration de prendre des décisions en l'absence de l'homme mais aussi de se coordonner pour explorer plus efficacement les phénomènes à la surface de corps céleste comme Europe, IoIo, Mars et surtout Titan.

    L'idée est de coupler un module en orbite, des rovers au sol et, lorsque l'atmosphèreatmosphère le permet, des ballons robotisés. Ainsi, lorsque qu'une sonde en orbite détecterait par exemple une activité inhabituelle à la surface d'une planète, comme un cryovolcan sur Titan ou même, pourquoi pas, une éruption volcaniqueéruption volcanique sur Mars, elle enverrait un message à un rover sur le sol ou à un ballon pour lui demander de se rendre le plus rapidement possible sur place.

    Les mouvements des rovers sur le sol martien sont déjà coordonnés avec les observations en orbite de sonde comme MROMRO mais cela se fait avec une intervention humaine. La vitesse de la propagation des signaux radios étant finie, les robots doivent attendre les instructions des ingénieurs terriens. Ce délai finit par devenir handicapant lorsqu'il s'agit d'explorer des mondes aux confins du système solaire comme les luneslunes de JupiterJupiter ou de SaturneSaturne. Le délai entre la réceptionréception d'une image sur Terre et celle de l'instruction par le robot sur place dépasse alors deux heures.

    La tâche des informaticiens et des spécialistes en robotiquerobotique est donc double si l'on veut pallier l'inconvénient d'une absence de présence humaine au voisinage des corps célestes à étudier. Il faut d'abord qu'ils conçoivent des programmes d'intelligence artificielleintelligence artificielle qui permettront aux robots de prendre des décisions sur place comme le ferait un astronauteastronaute. Ensuite, ils doivent concevoir des robots capables de dialoguer entre eux pour prendre des décisions et réaliser des séries d'opérations complexes.

    Pour Fink, nous sommes vraiment au seuil d'une révolution majeure dans la façon de concevoir l'exploration du système solaire et il faut s'attendre à voir une prochaine génération de robots en action qui ne ressembleront à rien à ce que l'on connaît aujourd'hui. Ces déclarations évoquent l'ordinateurordinateur Hall 9000 du roman d'Arthur Clarke, 2001 l'Odyssée de l'espace. Cet ordinateur équipant le vaisseau DiscoveryDiscovery qui pouvait se charger seul de l'exploration de Saturne.

    Dans sa préface au livre de Michael Benson, A l’infini, Clarke suggérait à nouveau l'idée que les sondes robotisées actuelles n'étaient peut-être que les ancêtres de futures consciences artificielles au-delà de l'humanité. De la même manière que quelques poissonspoissons pulmonés se sont aventurés en dehors de la mer primitive avant que leurs descendants à quatre pattes n'aillent plus loin, la prochaine génération de robot suggérée par Wolfgang Fink pourrait être l'ancêtre du prochain stade d'évolution de l'intelligence dans le cosmoscosmos, destinée à se répendre à l'échelle non plus d'une planète mais d'une galaxiegalaxie...