Boeing, qui retrouve le sourire avec le succès du Starliner amarré à la Station spatiale internationale, se prépare de nouveau à tester au sol le lanceur Space Launch System. Une nouvelle tentative de répétition de chronologie de lancement avec remplissage pourrait être effectuée dans le courant du mois de juin. Si tout se passe comme prévu, le vol d’essai du SLS et d’Orion aura lieu d’ici la fin de l’été.


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    Pour l'instant, le quasi-sans-faute du vol d’essai sans équipage du Starliner de Boeing (OTF-2) redonne le sourire aux équipes de Boeing. Ces dernières avaient bien besoin d'un succès car elles sont sous pression en raison des retards et de difficultés dans le développement des programmes Starliner et SLS (Space Launch System). Souhaitons que cela soit de bon augure pour la suite des opérations.

    Il y a quelques jours, la Nasa a confirmé que le lanceur SLS serait de nouveau installé sur son pas de tir du Centre spatial Kennedy pour une nouvelle tentative de répétition de chronologie de lancement avec remplissage du lanceur (Wet Dress Rehearsal, ou WDR). Elle aura lieu 14 jours après l'installation du lanceur sur son pas de tir.

    Quelque 2,6 millions de litres d'ergols

    Ce test, qui ne va évidemment pas jusqu'à la mise à feu des quatre moteurs RS-25, a son importance. Il consiste à remplir les réservoirs avec quelque 2,6 millions de litres d'hydrogène et d'oxygèneoxygène liquidesliquides à très basse température. Dans le détail, le réservoir d'oxygène liquide (LOXLOX) contient 742.000 litres d'oxygène liquide refroidi à -183 °C. Quant au réservoir d'hydrogène liquide (LH2LH2), il a une capacité de 143,8 tonnes de carburant ou 2 millions de litres. Le but de ce test, qui se déroule en plusieurs étapes, est de s'assurer du bon fonctionnement de l'étage principal du lanceur en le testant dans les conditions aussi proches que possible du lancement.

    Le lanceur SLS dans le VAB (<em>Vehicle Assembly Building</em>) et sa multitude de passerelles qui permettent d'accéder aux éléments du lanceur. © Nasa
    Le lanceur SLS dans le VAB (Vehicle Assembly Building) et sa multitude de passerelles qui permettent d'accéder aux éléments du lanceur. © Nasa

    Concrètement, cette répétition permet de vérifier que les systèmes fonctionnent bien les uns par rapport aux autres (communications, alimentation électrique, pressurisation..). Elle doit aussi vérifier que le timing des opérations prévues est le bon et démontrer la capacité à faire des arrêts dans le compte à rebours et de le reprendre.

    Le retour du lanceur sur son pas de tir signifie que la Nasa et les équipes de Boeing ont terminé ou sont en passe de terminer les travaux et les corrections rendues nécessaires par l'échec partiel de la première tentative. Les problèmes corrigés ont été listés et publiés par un blogueur de la Nasa.

    Le saviez-vous ?

    Artemis I est la première mission du programme de la Nasa pour un retour sur la Lune prévu avec Artemis III. Cette mission consistera en un vol d'essai inhabité autour de la Lune, suivant une trajectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, en utilisant la gravité lunaire pour gagner de la vitesse et pour se propulser à près de 70.000 kilomètres au-delà de la Lune, à près d'un demi-million de kilomètres de la Terre – plus loin qu'aucun humain n'a jamais voyagé.

    Lors de son voyage de retour, Orion effectuera un survol de la Lune avant de retourner sur Terre. La mission durera environ 20 jours et se terminera par un plongeon dans l'océan Pacifique sans le module de service qui sera séparé du véhicule et brûlera dans l'atmosphère.

    Quant au lancement du SLS pour son vol inaugural dans le cadre de la mission Artemis I, il pourrait avoir lieu entre le 23 août et le 6 septembre, voire entre le 26 juillet et le 10 août si la répétition WDR s'est déroulée à merveille et que les vérifications d'usage n'ont révélé aucune anomalieanomalie.  


    La Nasa va rentrer sa méga-fusée SLS suite aux ratés des tests

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 20/04/2022

    La répétition de chronologie de lancement avec remplissage (wet dress rehearshal), qui devait permettre de vérifier si le lanceur SLS est prêt à décoller, est suspendue le temps d'apporter des modifications au lanceur SLS. La fuséefusée géante de Boeing est ramenée dans son hangar ; ce qui compromet les chances d'un vol d'essai début juin comme le souhaitait la Nasa.

    Nouveau contretemps pour le SLS de la Nasa, contrainte de suspendre la chronologie de lancement avec remplissage qui devait vérifier si celui-ci est prêt à être lancé. Débuté le 20 mars, la Nasa n'est jamais parvenue à mener à bien cette répétition et les tests associés qui consistent à répéter les étapes menant à un lancement, du remplissage des réservoirs au compte à rebours final, ont été stoppés juste avant l'allumage des moteurs. En cause : une multitude de problèmes plus ou moins importants... annoncés comme mineurs dans un premier temps.

    La Nasa s'est finalement résolue à ramener son lanceur dans son bâtiment d'assemblage afin de procéder à des réparations et des modifications. Une valve défectueuse va notamment être remplacée tandis que des fuites, découvertes lors des dernières opérations de remplissage de l'étage principal avec de l'hydrogène liquide, seront réparées.

    Le SLS sur son pas de tir 39B du Centre spatial Kennedy le 21 mars 2022. © Nasa, Ben Smegelsky
    Le SLS sur son pas de tir 39B du Centre spatial Kennedy le 21 mars 2022. © Nasa, Ben Smegelsky

    Si on ne peut pas parler d'accidentaccident industriel pour le moment, force est de constater que le développement d'un lanceur n'est pas un long fleuve tranquille. C'est d'autant plus surprenant que l'architecture du SLS s'appuie sur l'héritage laissé par les programmes Saturn et des navettes spatiales. À contrario, les retards de développement rencontrés par le StarshipStarship de SpaceXSpaceX ne sont pas étonnants pour un lanceur inédit dans sa conception et son architecture.

    Le saviez-vous ?

    Artemis I est la première mission du programme de la Nasa pour un retour sur la Lune prévu avec Artemis III. Cette mission consistera en un vol d'essai inhabité autour de la Lune, suivant une trajectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, en utilisant la gravité lunaire pour gagner de la vitesse et pour se propulser à près de 70.000 kilomètres au-delà de la Lune, à près d'un demi-million de kilomètres de la Terre – plus loin qu'aucun humain n'a jamais voyagé.

    Lors de son voyage de retour, Orion effectuera un survol de la Lune avant de retourner sur Terre. La mission durera environ 20 jours et se terminera par un plongeon dans l'océan Pacifique sans le module de service qui sera séparé du véhicule et brûlera dans l'atmosphère.

    Incertitude sur la date de lancement

    Concernant le vol d'essai d'Artemis-1, la Nasa qui souhaitait le réaliser début juin sera vraisemblablement contrainte de le prévoir, au mieux, entre le 29 juin et le 12 juillet. Malgré ce contretemps, elle maintient son objectif de ramener des astronautesastronautes sur la LuneLune d'ici 2025.

    Les retards du SLS, que développe Boeing depuis bientôt dix ans, ne sont pas les seuls soucis que la Nasa doit gérer. Si les astronautes se préparent et seront prêts, on ne peut pas en dire autant du matériel qui doit permettre ce retour ! Certes, le véhicule Orion et son module de service européen sont apparemment opérationnels. Mais qu'en est-il du Starship lunaire de SpaceX, l'alunisseur qui doit emmener les astronautes entre l'orbite et la surface de la Lune ?


    Nasa : répétition générale pour le SLS avant son lancement vers la Lune

    Article de Rémy Decourt publié le 01/04/2022

    La Nasa s'apprête à tester la chronologie du lancement de SLS jusqu'à T-10 secondes. Les moteurs du lanceur ne seront évidemment pas allumés. Cet essai, prévu pour durer plusieurs jours, sera retransmis en direct mais sans commentaire ni audio pour éviter les risques de prolifération technologique et protéger les secrets industriels. Ce compte à rebours fictif permettra de vérifier si le lanceur est enfin prêt à être lancé (il était censé décollé en 2017) et d'évaluer la date à laquelle ce lancement pourrait avoir lieu.

    L'objectif de retourner sur la Lune se rapproche. Les États-Unis en font une priorité et sont convaincus que la Nasa réussira à y retourner dès 2025, dans seulement trois ans. Si les astronautes sont prêts, on ne peut pas en dire autant du matériel qui doit permettre ce retour ! Certes, le véhicule OrionOrion et son module de service européen sont en place mais qu'en est-il du Starship lunaire de SpaceX, l'alunisseur qui doit emmener les astronautes entre l'orbiteorbite et la surface de la Lune ? Qu'en est-il aussi du puissant lanceur SLS que développe Boeing depuis bientôt 10 ans ?

    Concernant le SLS, on devrait être fixé assez rapidement. Le lanceur se trouve actuellement sur son pas de tir du Centre spatial Kennedy pour réaliser un test prévu pour durer du 1er au 3 avril. Il a pour but de vérifier plusieurs points comme les procédures de ravitaillement de l'oxygène et l'hydrogène, et réaliser plusieurs scénarios de compte à rebours pour vérifier le comportement du lanceur. Quel qu'il soit, le compte à rebours s'arrêtera à T-10 secondes, avant l'allumage des moteurs.

    Si cette « dernière vérification de conception avant le lancement » se déroule comme prévu, la Nasa devrait annoncer la date du lancement aux alentours du 15 avril. Un premier briefing est prévu le 4 avril qui devrait présenter les résultats préliminaires du test.

    Plusieurs dates de lancement possibles

    Cela dit, la Nasa a déjà rendu publiques plusieurs dates de lancement d'ici au 12 juillet. S'il est peu probable que le lanceur soit prêt pour la première fenêtrefenêtre de tir envisagée -- celle qui s'ouvre le 7 mai et se ferme le 21 mai et d'ailleurs, la Nasa n'y croit guère --, les chances d'un lancement lors de la fenêtre de tir suivante, entre le 6 et le 16 juin, sont très élevées. Si cette opportunité de tir est ratée, la Nasa a la possibilité de le lancer entre le 29 juin au 12 juillet.

    Sans allumage des moteurs, il n'y a finalement pas très grand intérêt à suivre cet essai d'autant plus que, même si la Nasa le diffuse, elle le fera sans audio et sans commentaire. La Nasa explique cette décision pour éviter de divulguer des informations sur le timing et le séquençageséquençage des données liées à tout ce qui concerne la technologie cryogénique du SLS (le système de propulsion pour résumer) qui pourrait fournir des informations à des pays souhaitant se doter de technologies balistiques, voire les améliorer à bon compte.

    C'est du moins l'avis de Tom Whitmeyer, administrateur associé adjoint pour le développement des systèmes d'exploration à la Nasa, qui voit une certaine analogieanalogie entre le SLS, du fait de sa taille et ses capacités, et des missilesmissiles ballistiques. Plutôt surprenant comme raisonnement bien qu'un lanceur puisse évidemment être converti en missile et inversement.  

    Cela dit, le SLS doit tout même renfermer quelques secrets industriels bien que ce lanceur soit un héritage modernisé du lanceur Saturn des missions ApolloApollo et des navettes spatiales.

    Le SLS, avec à bord le véhicule Orion, se tient prêt pour sa dernière campagne de test avant son lancement, probablement en juin. © Nasa
    Le SLS, avec à bord le véhicule Orion, se tient prêt pour sa dernière campagne de test avant son lancement, probablement en juin. © Nasa

    En images, le lanceur SLS vu depuis l'espace

    Article de Rémy Decourt publié le 22/03/2022

    Un satellite PléiadesPléiades Neo d'Airbus est passé au-dessus du Centre spatial Kennedy de la Nasa quelques heures après le transfert du lanceur SLS sur son pas de tir. Les images acquises sont d'une précision et d'une clarté remarquable pour un satellite d'observation civile ! 

    Après son transfert sur son pas de tir (rollout, en anglais), le satellite Pléiades Neo d'Airbus a acquis une série d'images satellitaires du lanceur SLS (Space Launch System) et du véhicule Orion de la Nasa avec une résolutionrésolution de seulement 30 centimètres et un niveau de contrastecontraste élevé. Développée par Airbus DS, Pléiades Neo est une constellationconstellation de quatre satellites dont deux sont actuellement en orbite. Ils ont été lancés en avril et août 2021.

    Voir aussi

    Les premières images de Pléiades Neo rivalisent avec celles de satellites militaires

    Cette constellation a plusieurs particularités remarquables dont celle d'offrir des images du sol avec une résolution de 30 centimètres par pixelpixel sur une surface (fauchée) de 14 kilomètres. Un record pour cette qualité d'image. Cela explique pourquoi il est possible de voir sur un même cliché, le pas de tir 39B, le bâtiment d'assemblage (Vehicle Assembly Building ou VAB), et la route de 6,4 kilomètres qui les sépare. On peut aussi apercevoir le crawler (transporteur sur chenilles) utilisé pour conduire le lanceur depuis le VAB à son emplacement de lancement.  

    Le saviez-vous ?

    Artemis I est la première mission du programme de la Nasa pour un retour sur la Lune prévu avec Artemis III. Cette mission consistera en un vol d'essai inhabité autour de la Lune, suivant une trajectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, en utilisant la gravité lunaire pour gagner de la vitesse et pour se propulser à près de 70.000 kilomètres au-delà de la Lune, à près d'un demi-million de kilomètres de la Terre – plus loin qu'aucun humain n'a jamais voyagé.

    Lors de son voyage de retour, Orion effectuera un survol de la Lune avant de retourner sur Terre. La mission durera environ 20 jours et se terminera par un plongeon dans l'océan Pacifique sans le module de service qui sera séparé du véhicule et brûlera dans l'atmosphère.

    L'historique pas de tir 39B, qui a été utilisé pour les trois missions Skylab, le vol Apollo-Soyouz et les navettes spatiales jusqu'en 2007. Les quatre mâts parafoudre qui protègent le lanceur des orages sont bien visibles, ainsi que toutes les installations qui servent à remplir en oxygène et hydrogène liquides le lanceur. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022
    L'historique pas de tir 39B, qui a été utilisé pour les trois missions Skylab, le vol Apollo-Soyouz et les navettes spatiales jusqu'en 2007. Les quatre mâts parafoudre qui protègent le lanceur des orages sont bien visibles, ainsi que toutes les installations qui servent à remplir en oxygène et hydrogène liquides le lanceur. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022
    Cette image satellitaire, acquise par le Pléiades Neo d'Airbus, est remarquable. Avec une clarté et une définition impressionnante elle montre le bâtiment d’assemblage (<em>Vehicle Assembly Building</em> ou VAB), le pas tir 39B et la route de 6,4 kilomètres qui sépare les deux installations. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022
    Cette image satellitaire, acquise par le Pléiades Neo d'Airbus, est remarquable. Avec une clarté et une définition impressionnante elle montre le bâtiment d’assemblage (Vehicle Assembly Building ou VAB), le pas tir 39B et la route de 6,4 kilomètres qui sépare les deux installations. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022
    Le célèbre VAB où ont été assemblées les fusées Saturn V des missions Apollo et les navettes spatiales américaines. Le VAB est formé en fait de deux bâtiments couvrant une surface de 325 hectares. Le plus grand bâtiment mesure 160 m de haut, sur 134 m de large et 158 m de long et le bâtiment plus petit mesure tout de même 135 m de long, 83 m de large et 64 m de haut. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022
    Le célèbre VAB où ont été assemblées les fusées Saturn V des missions Apollo et les navettes spatiales américaines. Le VAB est formé en fait de deux bâtiments couvrant une surface de 325 hectares. Le plus grand bâtiment mesure 160 m de haut, sur 134 m de large et 158 m de long et le bâtiment plus petit mesure tout de même 135 m de long, 83 m de large et 64 m de haut. © Pléiades Neo, Airbus DS 2022

    En images, la première sortie de la fusée géante SLS de la Nasa

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 18/03/2022

    La Nasa a sorti hier son Space Launch System (SLS) du hall dans lequel il a été assemblé au Centre spatial Kennedy à Cap CanaveralCap Canaveral (Floride, États-Unis). Le puissant lanceur qui portera les prochaines missions humaines vers la Lune. 

    Hier, jeudi 17 mars 2022, en fin d'après-midi -- vers 18 heures, heure locale --, le Space Launch System (SLS) de la Nasa -- le puissant lanceur qui aura pour mission de ramener des astronautes sur la Lune -- a enfin quitté le hall du Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral (Floride, États-Unis) dans lequel il a été assemblé. Direction le pas de tir 39B, à un peu plus de six kilomètres de là.

    Ce jeudi 17 mars 2022, le <em>Space Launch System</em> (SLS) développé par la Nasa a été sorti du hall d’assemblage du Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral (Floride, États-Unis). Monté sur un <em>crawler</em> qui depuis sa première utilisation dans les années 1960 a déjà parcouru plus de 3.800 kilomètres pour transporter vers leur pas de tir, les missions Apollo et plus tard, les navettes spatiales de la Nasa. © Aubrey Gemignani, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
    Ce jeudi 17 mars 2022, le Space Launch System (SLS) développé par la Nasa a été sorti du hall d’assemblage du Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral (Floride, États-Unis). Monté sur un crawler qui depuis sa première utilisation dans les années 1960 a déjà parcouru plus de 3.800 kilomètres pour transporter vers leur pas de tir, les missions Apollo et plus tard, les navettes spatiales de la Nasa. © Aubrey Gemignani, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
    Le <em>crawler</em> qui a transporté le lanceur SLS jusqu’à son pas de tir mesure quelque 40 mètres de long pour environ 35 mètres de large. Il pèse plus de 2.700 tonnes. La Nasa nous précise que cela correspond à environ 15 Statues de la Liberté. Et il peut transporter plus de 8.000 tonnes de charge. Sa consommation est folle : environ 400 litres de diesel par kilomètre ! © Aubrey Gemignani, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
    Le crawler qui a transporté le lanceur SLS jusqu’à son pas de tir mesure quelque 40 mètres de long pour environ 35 mètres de large. Il pèse plus de 2.700 tonnes. La Nasa nous précise que cela correspond à environ 15 Statues de la Liberté. Et il peut transporter plus de 8.000 tonnes de charge. Sa consommation est folle : environ 400 litres de diesel par kilomètre ! © Aubrey Gemignani, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Six kilomètres jusqu'au pas de tir

    Six kilomètres, ce n'est pas grand-chose. Mais pour un lanceur SLS de 98,3 mètres de haut, harnaché en position verticale sur son « crawler », cette sorte de tracteur mythique qui avait été imaginé dans le cadre du programme Apollo et dont la vitessevitesse de point n'excède pas 1,5 kilomètre par heure, c'est toute une aventure.

    Le Space Launch System (SLS) développé par la Nasa est plus petit que la fusée Saturne V qui a servi au programme Apollo. Elle mesurait 111 mètres. Lui s’élève à moins de 100 mètres. Mais ses moteurs et ses accélérateurs sont capables de délivrer une poussée 15 % plus puissante. © Keegan Barber, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0
    Le Space Launch System (SLS) développé par la Nasa est plus petit que la fusée Saturne V qui a servi au programme Apollo. Elle mesurait 111 mètres. Lui s’élève à moins de 100 mètres. Mais ses moteurs et ses accélérateurs sont capables de délivrer une poussée 15 % plus puissante. © Keegan Barber, Nasa, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Il n'aura ainsi pas fallu moins de 11 heures d'une précautionneuse expédition pour emporter le lanceur SLS et ses plus de 1.300 tonnes -- avec seulement ses boostersboosters à poudre chargés -- sur le pas de tir duquel il pourrait être lancé à partir du 6 juin prochain. Ce sera en fonction des résultats des tests qu'il va désormais passer pendant les deux semaines à venir.


    C’est le grand jour ! Le puissant lanceur SLS de la Nasa se montre enfin demain dans son intégralité

    La préparation du vol inaugural du SLS, le lanceur de la Nasa pour retourner sur la Lune, se poursuit. Demain, il sera transféré sur son pas de tir avec le véhicule à son bord. Mais seulement pour des essais. Son lancement pour un vol autour de la Lune pourrait avoir lieu en juin ou en juillet.

    Article de Rémy Decourt paru le 16/03/2022

    Le véhicule Orion installé sur le lanceur SLS. © Nasa, Corey Houston
    Le véhicule Orion installé sur le lanceur SLS. © Nasa, Corey Houston

    Le retour des Américains sur la Lune se prépare activement. Les retards dans la constructionconstruction du très puissant et très grand lanceur SLS sont aujourd'hui un mauvais souvenir. Tous les voyants semblent au vert malgré le retard sur le planning initial qui prévoyait un premier vol en 2017 !

    Voir aussi

    La Nasa a débuté la production des lanceurs qui ramèneront des Américains sur la Lune

    Le lanceur, avec à son bord le véhicule Orion pour la mission Artemis 1Artemis 1, se trouve actuellement dans son bâtiment d'assemblage (Vehicle Assembly Building ou VAB), celui-là même utilisé par les navettes spatiales pour leur assemblage et leur préparation. Après une dernière revue, la Nasa a autorisé l'installation du lanceur sur le pas tir 39B du centre spatial Kennedy, situé à plusieurs kilomètres du VAB. L'opération est prévue le 17 mars et sera retransmise en direct sur Nasa.tv.

    Les quatre moteurs RS-25 de l'étage principal du SLS. Ces moteurs ne sont pas nouveaux. Ils ont déjà volé en tant que moteurs principaux de la navette spatiale. À ce jour, la Nasa en dispose de 16, ce qui garantit quatre vols du SLS. Contrairement au moteur Raptor du Starship de SpaceX, les moteurs RS-25 ne sont pas réutilisables. © Nasa, Corey Houston
    Les quatre moteurs RS-25 de l'étage principal du SLS. Ces moteurs ne sont pas nouveaux. Ils ont déjà volé en tant que moteurs principaux de la navette spatiale. À ce jour, la Nasa en dispose de 16, ce qui garantit quatre vols du SLS. Contrairement au moteur Raptor du Starship de SpaceX, les moteurs RS-25 ne sont pas réutilisables. © Nasa, Corey Houston

    Ce transfert sur le pas de tir ne signifie pas que le lancement est proche ! Avant de lancer Artemis 1, la Nasa a prévu plusieurs semaines de vérifications et de tests qui se solderont par une répétition complète du compte à rebours, c'est-à-dire du remplissage de l'étage principal en hydrogène et oxygène liquides jusqu'à la mise à feu des quatre moteurs RS-25 qui, bien évidemment, n'aura pas lieu.

    Le saviez-vous ?

    Artemis I est la première mission du programme de la Nasa pour un retour sur la Lune prévu avec Artemis III. Cette mission consistera en un vol d'essai inhabité autour de la Lune, suivant une trajectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, en utilisant la gravité lunaire pour gagner de la vitesse et pour se propulser à près de 70.000 kilomètres au-delà de la Lune, à près d'un demi-million de kilomètres de la Terre – plus loin qu'aucun humain n'a jamais voyagé.

    Lors de son voyage de retour, Orion effectuera un survol de la Lune avant de retourner sur Terre. La mission durera environ 20 jours et se terminera par un plongeon dans l'océan Pacifique sans le module de service qui sera séparé du véhicule et brûlera dans l'atmosphère.

    Incertitude sur la date du lancement

    Cette répétition générale devrait débuter le 3 avril avec les opérations de remplissage des réservoirs de l'étage principal. En supposant que tout s'est bien déroulé, la Nasa envisagerait un lancement en juin ou juillet. L'option d'un lancement plus tôt, lors de la fenêtre de tir qui s'ouvrira le 7 mai et se refermera le 21 mai, est aussi à l'étude.

    À l'issue de cet essai et de son analyse, la Nasa devrait être en mesure d'annoncer la date de lancement.

     

     

     

     

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