Découverte en 2006 sous le sol de l'église de San Biagio, à Cittiglio, en Italie, la dépouille d'un homme a surpris les archéologues en charge des fouilles. En effet, le crâne de l'individu portait les stigmates de coups violents sur le crâne. Les archéologues ont ouvert un cold case datant du Moyen Âge.


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    Lorsqu'ils ont découvert un squelette dont le crânecrâne portait de sérieux coups, les chercheurs sur le terrain ont souhaité recréer la scène à l'origine de ces blessures peri-mortem de l'homme inhumé. De toute évidence, il y a eu une volonté très nette de tuer l'individu, et ce, de façon appuyée, puisqu'il n'y a pas qu'une lésion, mais plusieurs. Chiara Teisi et son équipe ont partagé avec la communauté scientifique et le grand public les résultats de leurs analyses dans un article publié dans Journal of Archaeological Science: Reports en décembre 2022. Ce qui a vraiment marqué les équipes de recherche, c'est la brutalité avec laquelle la victime a été tuée. Il y avait une violence répétée dans les coups qui ont été donnés à cet homme âgé entre 19 et 24 ans au moment de sa mort.

    Une attaque par surprise

    Pour analyser cet individu, des méthodes utilisées également dans le cadre médico-légal ont été appliquées afin de mieux recréer la potentielle scène de crime. L'homme aurait été attaqué d'abord de face puisqu'il a reçu un coup d'épée peu profond par l'avant. En revanche, les suivants, les plus profonds et donc les plus violents, ont été donnés lorsque la victime était dosdos à son agresseur. Probablement en train de tenter de s'enfuir de cette situation. Un dernier coup, plus profond encore a probablement été à l'origine du décès de l'homme déjà en situation critique. 

    Quatre blessures marquées

    Ces quatre blessures analysées sur le crâne de la victime ont montré que le premier coup d'épée a été donné en haut du crâne, le second derrière l'oreille, le troisième au niveau de la nuque, et enfin le dernier, toujours au niveau de l'arrière du crâne. Une violence répétée considérée comme un acharnement par les archéologues qui y voient l'expression d'une rare violence. Difficile en revanche de dire si cette mise à mort était préméditée ; en tous les cas, elle était motivée par un seul et même agresseur.

    Aucun document d'archives correspondant

    Les chercheurs ont par conséquent tenté de trouver une trace en archives de cet homme à la terrible fin mais ces recherches n'ont rien donné. Toutefois, le lieu et le type de sépulturesépulture indiquent que l'homme avait une place probablement importante. Il a été rapproché par les chercheurs de la famille De Citillio. L'analyse de ses omoplatesomoplates et de leurs particularités tend à montrer que, dès le plus jeune âge, cet homme a été formé au port de l'épée et à l'archerie. Cependant, aucune identité n'a pu lui être donnée.

    Pour terminer cette étude de cas largement illustrée grâce aux CT scan et aux analyses microscopiques sur les os, une reconstruction faciale a été menée afin d'humaniser l'individu décédé et inhumé avant 1260 d'après les résultats des analyses Carbone 14. Si les cold cases archéologiques passionnent le grand public, il est malheureusement impossible de déterminer précisément les raisons de telles mises à mort et leur contexte. Vengeance ? Préméditation ? Tout ce qui peut aider est d'analyser ces blessures mais aussi les contextes d'inhumation. Cela peut en dire long sur la considération du défunt au sein de la société dans laquelle il vivait. Des éléments sur lesquels il faut par conséquent rester prudents en recherche.