Des centaines de complexes bâtis par les Mayas présentent une architecture qui suit une base 20. Ce nombre est récurrent dans les calendriers mayas mais ces calendriers sont beaucoup plus récents que les complexes architecturaux…


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    Les Mayas ont construit des cités dont certaines continuent d'être découvertes aujourd'hui. La raison de ces découvertes difficiles provient notamment du fait que les cités ont été englouties par la végétation au cours des siècles. Elles sont pourtant encore bien là, comme en témoigne une étude parue dans le journal Nature Human Behaviour.

    Ses auteurs ont en effet utilisé la technologie Lidar (Light detection and ranging) qui permet d'envoyer un faisceau laser au-dessus d'une surface et de mesurer en combien de temps celui-ci est réfléchi par la cible, par exemple le sol, avant de revenir au point d'émission. Cette technique permet une cartographie en 3D de sites vus du ciel.

    Des plans qui suivent les jours et le soleil

    Le plan de villes symbolisant des cosmologies permet d'identifier les civilisations mésoaméricaines par lesquelles ces cités ont été bâties mais cette opération nécessite d'avoir accès à un grand nombre de ces plans. L'utilisation du Lidar a permis d'identifier 478 complexes architecturaux carrés et rectangulaires répartis dans la région olmèque et dans les plaines les plus à l'ouest de l'aire de répartitionaire de répartition des Mayas.

    La technologie Lidar a permis de détecter le site de San Lorenzo (à gauche) et celui d'Aguada Fénix (à droite). Les deux sites présentent une place centrale en bordure de laquelle sont construites vingt plateformes rectangulaires. © Takeshi Inomata
    La technologie Lidar a permis de détecter le site de San Lorenzo (à gauche) et celui d'Aguada Fénix (à droite). Les deux sites présentent une place centrale en bordure de laquelle sont construites vingt plateformes rectangulaires. © Takeshi Inomata

    Plusieurs complexes sont bâtis sur le modèle d'une cité nommée San Lorenzo (Mexique) qui a connu son apogée entre 1.400 et 1.150 avant J.-C. Ces complexes présentent vingt plateformes rectangulaires autour d'une place centrale. Or, le nombre 20 est l'unité fondamentale des calendriers Mayas connus, dont pourtant aucune version écrite n'est aussi ancienne que la date d'occupation de ces complexes.

    Le premier auteur de l'étude, le Dr Takeshi Inomata, explique donc que cette architecture en base 20 pourrait indiquer que les Mayas utilisaient des calendriers sous cette forme plusieurs siècles avant la date des premiers calendriers écrits par cette civilisation. Il ajoute que l'orientation des complexes et la position des plateformes pourraient avoir été pensées en fonction d'un alignement avec le lever du soleil au fil d'une année.


    Civilisation maya : une urbanisation géante découverte sous la jungle du Guatemala

    Dans le département du Petén, au nord du Guatemala, des chercheurs ont découvert des dizaines de milliers de maisons et autres bâtiments mayas. De quoi penser que ce peuple était fort de millions de personnes.

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, publié le 05/02/2018, modifié le 01/10/2018

    À Tikal, dans le bassin du Petén, au Guatemala, des dizaines de milliers de ruines mayas, cachées jusqu'alors sous la végétation dense, viennent d'être découvertes. Selon les dernières estimations, le peuple maya comptait donc 10 à 15 millions de personnes, soit bien plus que ce que les spécialistes pensaient jusqu'alors.

    C'est grâce au Lidar (Light Detection And RangingLight Detection And Ranging, en anglais) -- et aux drones -- que ces ruines ont pu être révélées. « Elles étaient juste là et nous ne les voyions pas », raconte Thomas Garrison, anthropologue à l'Ithaca College de New York (États-Unis). Le Lidar, en effet, est un instrument de télédétection qui permet de s'affranchir, au moins en partie, des contraintes physiquesphysiques rencontrées au cœur de la jungle pour repérer des vestiges. Une aubaine, car le potentiel archéologique de ce type de sites (jungle, forêt, etc.) est important, notamment parce que les ruines y sont généralement particulièrement bien conservées.

    À gauche, une photo classique du site de El Zotz, dans la région des ruines mayas découvertes récemment, et, à droite, une image créée grâce aux données Lidar. © <em>Ithaca College</em>
    À gauche, une photo classique du site de El Zotz, dans la région des ruines mayas découvertes récemment, et, à droite, une image créée grâce aux données Lidar. © Ithaca College

    Des milliers d'édifices

    Les recherches menées sur place ont ainsi permis de mettre au jour pas moins de 60.000 structures réparties sur une surface d'environ 2.100 km2 de jungle, parmi lesquelles des cités, d'imposants centres de cérémonie et au moins une forteresse, dont les remparts semblent s'élever à quelque 10 mètres de hauteur. 

    Autre découverte inattendue : la présence de terres agricoles de dimension quasi industrielle, irriguées par des canaux organisés. Certaines régions auraient ainsi été cultivées jusqu'à 95 % de leur superficie. De quoi imaginer une société hautement structurée autour d'un État organisateur.

     


    Les Mayas préclassiques plus avancés que prévu

    La période de la civilisation maya de 2000 ans av. J.-C. à l'an 250 de notre ère réserve bien des surprises. Une équipe menée par un archéologue de l'université Vanderbilt de Nashville (Tennessee) a ainsi découvert, sur le site préclassique de Cival, au Guatamala, des objets aussi élaborés que ceux de l'âge d'or des Mayas (période classique, de 250 à 900 ap. J.-C.).

    Article de France-science paru le 18/05/2004

    Les fouilles, financées par la National Geographic Society, ont notamment permis de mettre au jour deux immenses masques de stucstuc, 120 pièces de jade polies, un centre de cérémonie qui s'étend sur 800 mètres et une stèle vieille de 2.300 ans comportant des inscriptions.

    Selon les chercheurs, Cival, qui a pu compter jusqu'à 10.000 personnes à son apogée vers 150 av. J.-C., est sans doute l'une des plus anciennes et plus grandes cités mayas préclassiques. Sa sophistication et celle d'autres sites contemporains récemment explorés laissent penser que le niveau de développement de ces anciens bâtisseurs a été largement sous-estimé.