Durant des années, de mystérieuses formations retrouvées à travers l’Australie étaient pensées comme étant d’origine naturelle. Il semblerait pourtant qu’elles soient l’œuvre de mains humaines, plus particulièrement des populations aborigènes ayant vécu dans la région avant l’arrivée des colons britanniques au XVIIIe siècle.
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À la périphérie de Melbourne, en Australie, d'étranges formations géologiques intriguaient les chercheurs depuis plusieurs années. Situées sur les hauteurs de Sunbury, au nord-ouest de la métropole, elles prennent des formes concentriques, notamment visibles depuis les airs. Ces structures gravées à même le sol étaient pensées comme étant naturelles. Mais une étude approfondie de la zone vient bouleverser les suppositions antérieures. Dans un article publié dans Australian Archaeology le 7 janvier, les chercheurs expliquent que ces formes étranges auraient été réalisées par les populations autochtones, il y a environ 1 400 ans.
L’héritage de la culture aborigène
Le problème se posant pour les archéologues concerne le manque de documentation sur ces « anneaux » géologiques. Les universitaires se sont penchés sur des études antérieures, cherchant des structures à travers l'Australie et dans d'autres régions du monde. Autour du secteur de Sunbury, ce sont près de neuf sites qui ont été examinés au cours de ces derniers mois. Tout d'abord, il fallait établir une datation de ces créations artificielles : elles auraient été creusées au plus tard il y a 1 400 ans, les plus récentes étant apparues vers le XVe siècle de notre ère.
Des cercles encore mystérieux
Ces figures concentriques sont associées à la culture aborigène Wurundjeri Woi-wurrung. Sa zone d'influence s'étend sur une vaste partie du sud-est australien et de la province de Victoria. Ces cercles peuvent mesurer quelques centaines de mètres de diamètre, les archéologues insistant sur la complexité de la tâche avec des outils primaires. Le peuple Wurundjeri est implanté sur plus de 12 000 km2, depuis plus de 1 500 ans, sans qu'une date précise n'ait été établie. Concernant ces mystérieuses structures, elles semblent avoir une portée cérémonielle.
Comme l'indique la conclusion de l'étude, comprendre l'utilité des cercles est complexe, les historienshistoriens manquant de sources pour établir une thèse viable.
Une culture effacée par le temps et la colonisation anglaise
Ce type de structures existait par centaines en Australie, il y a encore plusieurs siècles. Les spécialistes en dénombrent aujourd'hui une centaine tout au plus. Plusieurs phénomènes expliquent l'effacement de ces sites. Dans un premier temps, l'épreuve du temps, la chaleur et les évènements climatiques ont bouleversé la géologiegéologie de certaines provinces du continent. À partir de 1788, la couronne britannique édifie sa première colonie dans le sud-est de l’Australie. Les bouleversements démographiques qui s'ensuivent entraînent l'abandon de certaines traditions tandis que les populations aborigènes sont déplacées, voire tuées par des colons.
Autant d'éléments expliquant que ces cercles géologiques n'ont pas subsisté, dans leur grande majorité. Le site Arkeonews rappelle que des structures analogues ont été retrouvées par des archéologues dans d'autres pays, tels que le Cambodge et même le Royaume-Uni. Les incertitudes subsistent toutefois concernant l'origine de ces figures anciennes, dont l'utilité reste pour l'heure inconnue.