La mort d’Alexandre le Grand reste un mystère. Et plus encore, l’état de conservation de son corps post-mortem. Pourtant aujourd’hui, une équipe de chercheurs avance qu’un syndrome de Guillain-Barré, doublé d’un faux diagnostic de décès, pourrait scientifiquement expliquer toutes les observations rapportées.


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    Depuis plus de 2000 ans, le mystère plane sur les conditions de la mort d'Alexandre le Grand. Certains pensent qu'il a pu être empoisonné ou qu'il a succombé à un excès d'alcool. D'autres incriminent le paludismepaludisme ou la typhoïde. Toujours est-il que la légende raconte que le corps de celui qui régna sur la Macédoine, entre 356 et 323 avant J.-C, est resté six jours sans montrer le moindre signe de décomposition.

    La preuve, pour les Grecs de l’Antiquité, qu'Alexandre le Grand était un dieu. Mais c'est une explication dont ne pouvaient se satisfaire les scientifiques qui envisagent aujourd'hui une nouvelle théorie. Le plus grand conquérant de son époque pourrait bien avoir souffert d'un trouble auto-immunitaire rare qui l'aurait paralysé, de la tête aux pieds. Et nous serions là face au cas le plus célèbre de faux diagnostic de décès jamais enregistré.

    Le docteur Katherine Hall imagine qu’Alexandre le Grand a pu être en mesure d’entendre ses embaumeurs commencer leur travail. © valeggio2000, Fotolia
    Le docteur Katherine Hall imagine qu’Alexandre le Grand a pu être en mesure d’entendre ses embaumeurs commencer leur travail. © valeggio2000, Fotolia

    Un faux diagnostic de décès ?

    Selon les historienshistoriens, Alexandre le Grand aurait d'abord ressenti des douleursdouleurs abdominales, accompagnées de fièvrefièvre. Très vite, il se serait trouvé dans l'incapacité de marcher, de bouger, puis de parler. Pourtant, son esprit serait resté vif jusqu'à sa mort. « Il souffrait probablement d'une variante de la neuropathie axonale aigüe du syndrome de Guillain-Barré », estime le docteur Katherine Hall, de l'université d’Otago (Nouvelle-Zélande). Une maladie que l'on contracte généralement par une infection à Campylobacter pylori. Une maladie dont il est surtout possible de se remettre.

    À l'époque, les diagnosticsdiagnostics de décès reposaient essentiellement sur la respiration et non sur le poulspouls. Or, dans ces conditions, la respiration du roi de Macédoine a dû être si superficielle qu'elle en était indétectable. Son corps a pu avoir du mal à réguler sa température. Ses pupilles ont pu se dilater. Conduisant à une terrible erreur de diagnostic !