Elon Musk a profité du sommet Humans to Mars pour s'exprimer sur les progrès faits dans l'appareil industriel de production du programme Starship sur le site de Boca Chica au Texas. Il a précisé qu'il visait un vol en orbite d'ici six mois, une rentrée orbitale dans un an et un premier voyage habité à destination de Mars après une centaine de missions du Starship. Il a également estimé le coût du développement de ce système de transport spatial à quelque cinq milliards de dollars.


au sommaire


    S'exprimant par téléphone lors du sommet « Humans to Mars » qui se tient jusqu'à ce soir, Elon MuskElon Musk, le patron de SpaceXSpaceX, a fait le point sur l'état d'avancement du développement du Starship, son futur système de transport spatial. Conçu pour remplacer toute la gamme des lanceurs Falcon, les capsules Dragon de transport d'astronautes et de ravitaillement, ce système sera également utilisé pour des voyages terrestres de point à point en volant dans l'espace. Il faut savoir que « Starship » désigne le véhicule de transport spatial et l'étage supérieur du lanceur tandis que l'étage principal, c'est-à-dire le booster nécessaire pour lancer Starship, s'appelle « Super Heavy ».

    Ceux qui ont l'habitude de suivre les comptes TwitterTwitter des fanas de Musk et de SpaceX savent que l'activité de la base de lancement de Boca Chica, au Texas (États-Unis) a été très intense cet été. De nouvelles infrastructures sont sorties de terre et d'autres sont en cours de constructionconstruction. La construction de prototypes et démonstrateursdémonstrateurs, qui doivent servir à tester les technologies qui aboutiront au développement du lanceur, bat également son plein. Tous ne sont pas conçus pour voler. Certains sont seulement utilisés pour des essais au sol.

    Après l'essai en vol du SN5 réalisé début août, SpaceX se prépare à tester en vol le SN6. Ces deux prototypes sont similaires et sont utilisés pour étudier les phases de décollage et d'atterrissage. Comme pour le SN5, SN6 « volera » à seulement 150 mètres de hauteur. Il faut attendre les prototypes suivants, SNSN-8 et 9, dotés chacun de trois moteurs Raptor, pour voir des vols d'essais suborbitaux de plusieurs kilomètres d'altitude, voire l'orbite peut-être dans six mois. Pour l'heure, les prototypes et démonstrateurs s'apparentent à des cylindres motorisés surmontés pour certains de simulateur de massemasse. Les essais les plus intéressants et les plus difficiles débuteront quand ces mêmes cylindres seront dotés de cônescônes et d'ailerons, ce qui leur permettra de réaliser de véritables vols d'essais.

    Voir aussi

    SpaceX : Elon Musk promet un million de personnes sur Mars en 2050 !

    Le prototype SN5 lors de son atterrissage après un très court essai en vol (août 2020). © SpaceX
    Le prototype SN5 lors de son atterrissage après un très court essai en vol (août 2020). © SpaceX

    Le premier vol habité à destination de Mars s'éloigne-t-il ?

    Quant au premier lancement, suivi d'une rentrée orbitaleorbitale, il pourrait « probablement avoir lieu l'année prochaine » a déclaré Elon Musk. Un objectif de lancement très optimiste qui ne nous paraît pas réalisable. Il a aussi précisé que des échecs dans le développement du lanceur n'étaient pas à exclure. « Personne n'a jamais fabriqué de lanceur entièrement réutilisable, c'est un domaine inexploré. » Point intéressant, il a tenu à rappeler que le Starship devrait réaliser des « centaines de missions [comprendre lancement de satellites et de charges utiles] avant d'embarquer des humains à destination de Mars ». Une déclaration plutôt surprenante qui laisse perplexe et interroge sur la date du premier vol habité du Starship. Bref, Mars n'est pas à portée de main !

    Autre annonce, le Super Heavy compterait moins de moteurs qu'initialement prévu. En augmentant la poussée des Raptor, l'étage principal pourrait ne compter que 28 moteurs contre 31. Reconnaissant que cela faisait encore beaucoup de moteurs, Musk a laissé entendre qu'ils pourraient être moins nombreux si ses ingénieurs parvenaient à, encore, améliorer leur rendement. Ensemble, ces moteurs produiront une poussée de près de 7.000 tonnes !


    En vidéo : le décollage et l'atterrissage réussi du prototype Starship de SpaceX

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 08/08/20

    Dans sa course pour la conquête de Mars, SpaceX poursuit sa campagne d'essais de son vaisseau Starship. Ces derniers mois, plusieurs se sont soldés par des échecs. Cette fois, le prototype SN5 -- une version plus évoluée que le Starhopper -- a réalisé le « bond » attendu. 

    Ce mardi 4 août 2020, juste avant le coucher du soleilsoleil, SpaceX a fait un nouveau pas vers son principal objectif : la colonisation de Mars. Depuis son site de lancement, à Boca Chica, au Texas (États-Unis), la société fondée il y a moins de 20 ans par Elon Musk, a envoyé dans les airsairs un prototype de son vaisseau interplanétaire, le Starship. Une sorte de canette géante de 30 mètres de long. Nom de code : SN5.

    Voir aussi

    SpaceX dévoile l'intérieur de Starship en vidéo

    L'objectif était de réussir l'envol de ce prototype -- le plus évolué et le plus grand jamais réalisé par SpaceX -- puis un atterrissage sans encombre. Ainsi SN5 s'est élevé jusqu'à 150 mètres au-dessus du sol. Puis, il s'est décalé et a déployé son système d'atterrissage avant de se poser sur la zone prévue en toute délicatesse, moins d'une minute plus tard.

    Le « bond » réussi de SN5, le prototype de Starship. © SpaceX, YouTube

    Mars à portée de mains…

    Même si SN5 reste un prototype très grossier du futur Starship, Elon Musk s'est réjoui de cette réussite sur Twitter, annonçant que Mars se rapprochait de plus en plus.

    D'autres « bonds » et d'autres tests devraient être rapidement programmés. Et à moyen terme, des vols plus complexes, intégrant plusieurs moteurs Raptor -- il n'y en avait qu'un seul du SN5 -- et visant une altitude de 20 kilomètres, devraient être envisagés.

    Rappelons que le vaisseau Starship mesurera quelque 50 mètres de long. Il sera propulsé par un lanceur de plus de 60 mètres de long pour un diamètre de 9 mètres, le Super Heavy, toujours en cours de développement. Mais la société SpaceX envisage déjà de premiers vols habités entre 2023 et 2024.


    SpaceX : Starship est de retour pour des tests

    L'explosion de quatre prototypes, précurseurs d'un démonstrateur du Starship, n'a évidemment pas découragé SpaceX et Elon Musk qui ont déjà tourné la page. Le cinquième prototype, SN5, est déjà sorti d'usine et les équipes de Boca Chica le préparent en vue de ses premiers essais prévus ces prochains jours.

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt paru le 16/06/2020

    Sur la base de lancement de Space de Boca Chica (Texas), le SN4, quatrième prototype d'un démonstrateur du Starship, prend forme. Il devait réaliser un court vol d'essai dans le courant du mois de juin, mais a explosé lors d'un essai de déconnexion rapide des connexions ombilicales du prototype. © SpaceX, Elon Musk
    Sur la base de lancement de Space de Boca Chica (Texas), le SN4, quatrième prototype d'un démonstrateur du Starship, prend forme. Il devait réaliser un court vol d'essai dans le courant du mois de juin, mais a explosé lors d'un essai de déconnexion rapide des connexions ombilicales du prototype. © SpaceX, Elon Musk

    Malgré l'explosion d'un quatrième prototype précurseur d'un démonstrateur du Starship survenue le 29 mai, SpaceX et Elon Musk entendent toujours envoyer une première mission vers la Lune dès 2022 et, toujours la même année, une mission cargo à destination de la planète Mars, avant d'y envoyer des Hommes en 2024. Ces objectifs ambitieux sont le moteur d'Elon Musk qui a bien conscience de son optimisme et de la difficulté des tâches qui restent à réaliser.

    Cette fois-ci, l'explosion de ce prototype, le SN4, n'est pas liée à un problème de pressurisation cryogénique des réservoirs comme cela a été le cas lors des trois précédentes explosions des prototypes. Comme l'a souligné Elon Musk, la cause de l'explosion est liée au système de déconnexion rapide des connexions ombilicales de l'engin, qui permettent de remplir de carburant les réservoirs du prototype. Au moment de leur retrait, des quantités importantes de carburant sont tombées au pied du lanceur, provoquant son explosion.

    Sur la base de Boca Chica au Texas, explosion au sol du prototype SN4 de SpaceX. © NasaSpaceflight

    Le SN5 réussira-t-il à voler ?

    Après le succès du vol habité des astronautes de la Nasa, Bob Behnken et Doug Hurley, à destination de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale, Elon Musk a déclaré que tous les « efforts doivent maintenant se diriger vers Starship ». Oublié le SN4, qui n'aura jamais décollé, place au SN5 et ses trois moteurs Raptor dont les essais vont débuter ces prochains jours. Des tests de pressurisation et de remplissage des réservoirs, suivis de plusieurs mises à feufeu statiques des moteurs Raptor sont prévues, avant de réaliser quelques vols de test.

    Bien que SpaceX ait déposé et obtenu auprès de la FAA (Federal Aviation Administration) des autorisations pour effectuer plusieurs vols suborbitauxvols suborbitaux, à 150 mètres, trois kilomètres et jusqu'à quinze kilomètres d'altitude au-dessus de la base de Boca Chica (Texas), ce prototype se cantonnera à des vols à très faibles altitudes. En effet, si des vols de faibles altitudes étaient prévus avec les précédents prototypes, qui n'ont pas pu être réalisés en raison de l'explosion de ces engins, la nécessité de les faire est toujours d'actualité. Il est donc peu probable que ce prototype vise l'altitude de 15 kilomètres. C'est vraisemblablement le prototype SN6, dont la construction s'achève tandis que celle du SN7 débute, qui réalisera ce vol.


    Starship : SpaceX pressurise le prototype SN4 sans le faire exploser !

    Article de Rémy Decourt publié le 28/04/2020

    Après trois pressurisations ratées qui ont toutes conduit à la destruction des trois premiers prototypes précurseurs d'un démonstrateur du Starship, SpaceX a réussi celle du prototype SN4. Un très court « vol » d'essai de... 150 mètres d'altitude pourrait avoir lieu dans le courant du mois de mai.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, SpaceX a réussi la pressurisation du quatrième prototype d'un démonstrateur du Starship. Les réservoirs d'oxygèneoxygène liquideliquide (LOXLOX) et de méthane liquide (CH4), après un test avec de l'azoteazote gazeux, ont été remplis d'azote cryogénique et ont subi une mise en pressionpression bien maîtrisée. Après trois déconvenues, le sourire est de rigueur à Boca Chica qui se prépare maintenant à l'étape suivante avec l'installation d'un moteur Raptor. Un tir statique sera réalisé en fin de semaine et s'ensuivra un très court vol d'essai qui consistera en un bond de 150 mètres d'altitude. Un essai qui n'est pas sans rappeler celui du Starhopper, réalisé en août 2019 également avec un moteur Raptor mais avec un étage très différent du SN4.

    Les équipes de SpaceX travaillent aussi sur le prototype suivant, le SN5 qui, selon Elon Musk, sera équipé de trois moteurs Raptor et d'un cône de neznez assez représentatif en matièrematière de forme et de géométrie de celui du Starship.

    Trois prototypes et trois explosions

    Les trois prototypes précédents, le MK1, le SN1 et SN3 ont tous explosé ou implosé au sol lors de la pressurisation des réservoirs ou d'essais statiques. Des ratés qui devraient néanmoins aider au développement du Starship pour la raison qu'en période de développement, les échecs sont préférables aux réussites immédiates parce qu'on voit mieux où sont les axes d'amélioration tandis que des réussites sont susceptibles de cacher des défauts de conception.

    En juillet 2019, le Starhopper, un prototype suborbitalsuborbital a pris feu pendant un test moteur. En novembre 2019, le prototype MK1 a fortement été endommagé, lors d'une explosion au sol, le rendant inutilisable pour des essais. Fin février, le SN1 qui devait réaliser des vols suborbitaux a été détruit lors d'un test de pression au sol. Enfin, en début de mois, SN3 a également explosé au sol lors d'un essai de mise à feu de son moteur, en raison d'un défaut de pressurisation.