Avec le développement considérable du transport aérien, on pourrait penser que le risque de contamination planétaire par une maladie est élevé. Nous avons rencontré Jean-François Saluzzo, virologiste auprès de l’OMS, qui nous explique le phénomène de la pandémie.

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    Qu’est-ce qu’une pandémie ?

    Le terme de pandémie est actuellement à la mode, on en parle beaucoup pour la grippe. Néanmoins, on devrait n'utiliser le terme qu'associé à un virus nouveau. Dans le cas de la grippe, cela est un peu particulier car le virus n'est pas nouveau, il est simplement considéré comme saisonnier. Pour les autres grandes maladies contagieuses comme le sida, on considère qu'il y a pandémie lorsque la majorité de l'humanité est touchée.

    Quel est le rôle de l’OMS ?

    L'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé a pour but de procéder à la surveillance mondiale des maladies en partenariat avec des laboratoires de référence. Dans le cas de la grippe, il existe une cinquantaine de laboratoires qui répondent aux sollicitations de l'OMS et dont les études de terrain permettent d'avoir une vue de la situation mondiale d'une maladie.

    Alerte pandémique : quelles sont les graduations ?

    Lorsqu'est apparue la grippe aviairegrippe aviaire H5N1H5N1, en 2004, les médias ont immédiatement relayé des informations concernant la possibilité d'une pandémie dramatique similaire à la grippe espagnole. Finalement, le virus à ce stade n'a eu d'effet que sur les volailles, ce qui actuellement est toujours le cas. La maladie n'étant pas transmissible à l'Homme, le terme de pandémie était inadapté. L'OMS a voulu rationaliser ces alertes en créant une graduation des risques. Lorsque des virus sont cantonnés à l'animal, le risque est nul ou très faible.

    Quels sont les antécédents ?

    La référence au niveau pandémie reste la grippe de 1918. Par le passé, on ne parlait pas de pandémie mais le terme aurait pu s'appliquer, notamment dans le cas de la peste. Il y a eu beaucoup de maladies qui, dans l'Antiquité, on pu toucher tout le bassinbassin méditerranéen ainsi qu'une partie de l'Afrique, par exemple.

    Risque accru de pandémie à l’ère de la mondialisation ?

    Il est évident que le transport aérien favorise la transmission des maladies infectieuses. Si l'on regarde de plus près le cas de la syphilis, par exemple, on se rend compte qu'elle est arrivée en Europe après les voyages de Christophe Colomb de 1492 et qu'il a fallu de huit à dix ans pour que ce germegerme arrive en Chine. À notre époque, le Sida à été identifié vers 1980-1981 aux États-Unis et en Europe, et il aura fallu entre sept et dix ans avant que l'Asie soit touchée, alors que les transports sont très développés. Néanmoins, les transports aériens peuvent avoir une énorme conséquence vis-à-vis de maladies où le virus ne demeure que peu de temps dans l'organisme. C'est le cas du Sras, par exemple.