Une fausse couche est une épreuve physique et émotionnelle qui peut affecter la sexualité du couple. Le retour à l’intimité nécessite du temps, une guérison du corps et du mental, ainsi qu’une communication ouverte entre les partenaires. Exprimer ses ressentis et respecter son propre rythme aide à renouer avec le plaisir et à envisager sereinement l’avenir.
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Chaque année en France, environ 200 000 femmes et couples sont frappés par une interruption spontanée de grossesse, ou fausse couche. Avec, pour nombre d'entre eux, un traumatisme à dépasser avant de penser à nouveau à la sexualité.
« Une fausse couche constitue toujours une épreuve, a minima, émotionnelle et physiologique », rapporte Sandra Saint-Aimé, thérapeute de couple et présidente du Syndicat national des sexologues cliniciens (SNSC). Un traumatisme donc, dont l'intensité reste bien sûr fonction de nombreux aspects. Qu'ils soient « individuels bien sûr, mais aussi liés à la fausse couchefausse couche : tardive ? Précoce ? Ou liés à la grossesse : était-elle désirée, acceptée ? A-t-elle été vécue seule ou à deux ? etc. »
Des étapes à franchir pour retrouver du plaisir
Le retour à l'intimité sexuelle s'inscrit donc dans ce contexte de questionnement et d'étapes à franchir. D'après l'Assurance-maladie, il est préconisé de patienter « environ deux semaines avant d'avoir des rapports sexuels ». Notamment pour éviter un risque infectieux. Mais selon Sandra Saint-Aimé, « pour s'autoriser à reprendre du plaisir, retrouver le côté érotique du corps, il convient surtout que la femme soit pleinement remise sur le plan physiologique bien sûr puis émotionnel. Elle doit prendre le temps d'être bien dans sa vie, puis dans son couple, avant de se sentir prête à remettre du plaisir au niveau de son corps ».

Vous ne savez pas quoi dire ni comment exprimer votre ressenti
Pour y parvenir - et sans surprise - « la communication au sein du couple s'avère essentielle ». Vous n'êtes pas prête à retrouver une intimité à deux ? « Il faut l'exprimer », insiste la sexologue, avant d'illustrer : « j'ai envie que les choses reprennent leur place mais je n'en suis pas encore à ce stade ». Et de préconiser d'appuyer sur le « encore », pour s'inscrire dans « une évolution en cours ».
Et vous ?
Même conseil au partenaire : parlez ! Vous ne savez pas quoi dire ? Dites-le avec vos mots ! Par exemple : « je me sens déstabilisé, peiné. Mais je suis là. Prend ton temps ». Pour Sandra Saint-Aimé, « l'enjeu reste surtout de bien faire comprendre à l'autre personne qu'elle n'est pas seule », dans un cheminement qui pourra aussi conduire à évoquer un nouveau projet de grossesse.