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    Les maladies liées à l'exposition à l'amiante peuvent être dépistées dans le cadre d'un suivi postprofessionnel. © Phovoir

    Les maladies liées à l'exposition à l'amiante peuvent être dépistées dans le cadre d'un suivi postprofessionnel. © Phovoir

    Si vous avez été exposé à l'amianteamiante dans le cours de votre carrière donc, vous pouvez bénéficier d'un suivi postprofessionnel (SPP) spécifique. Et cela, quel que soit votre régime de protection sociale. En mai 2010, la Haute autorité de santé (HAS) a précisé les modalités de ce suivi. Christophe Paris, médecin du travail à Nancy et président de la « Commission d'audition » qui s'en est chargée, revient sur le sujet.

    Une réglementation obsolète

    « La réglementation actuelle concernant le dépistage des maladies liées à l'amiante préconise un examen radiologique tous les deux ans » explique-t-il. « Mais cette réglementation date de 1995. Elle est donc totalement obsolète » aujourd'hui. En effet, la radiographie s'avère beaucoup moins sensible que le scanner, et ne décèle des anomalies qu'à partir d'une certaine taille. « Le scanner ne doit cependant pas être systématique et sa réalisation doit être discutée avec le patient » poursuit Christophe Paris.

    Bénéfices et risques du scanner

    Il explique en effet, que « le scanner expose à une irradiationirradiation, ce qui n'est jamais anodin ». Il est vrai que l'examen radiographique est lui aussi à l'origine d'une irradiation, mais celle-ci est en moyenne dix fois moins importante que celle entraînée par un scanner. L'indication de l'examen doit donc être posée et discutée au préalable. Par ailleurs tous les nodules détectés par un scanner ne traduisent pas forcément l'existence d'un cancercancer. Ce sont donc ce qu'il est convenu d'appeler des faux positifs, et « leur surveillance peut être angoissante et nécessiter d'autres examens, plus invasifsinvasifs. »

    Le choix du patient

    Une fois que le médecin vous aura expliqué les différentes implications du dépistage selon votre cas personnel (duréedurée et type d'exposition), c'est à vous de faire le choix - ou non - du scanner. Le libre choix du patient est en effet inscrit dans les textes. Ce dernier, précise la HAS, « doit avoir reçu toutes les informations nécessaires pour décider librement s'il veut ou non, bénéficier du dépistage proposé ». Si le premier examen est normal, il est recommandé de le réitérer tous les cinq ans en cas d'exposition forte à l'amiante, et tous les dix ans dans les autres cas.

    Auprès de qui faire ce suivi ?

    « Le médecin traitant, en relation avec le pneumologuepneumologue, réalise ce suivi postprofessionnel » explique le professeur Paris. « Pour être pris en charge dans le champ professionnel, une demande d'entente préalable avec la Sécurité sociale est nécessaire. Ses résultats sont très dépendants des caisses et des régions. En Normandie par exemple, où beaucoup de professionnels ont été exposés, cette entente ne pose pas de problème. Dans le cas contraire, l'examen prescrit sera pris en charge hors champ professionnel. »