Le cancer du sein, c’est plus d’un tiers des nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez la femme. Pourtant, les sondages révèlent régulièrement le manque d’informations sur cette maladie. Parmi les choses que trop de gens ignorent, certaines mériteraient pourtant réellement d’être mieux connues. En voici cinq exemples.


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    En France, le cancer du sein n'est pas une maladie rare. Elle touche près de 60.000 nouvelles personnes chaque année. Et même si le pronostic est souvent bon -- notamment lorsque le diagnostic est précoce --, il est toujours intéressant d'en savoir le plus sur la maladie à combattre.

    Cette illustration montre les différentes structures qui constituent le sein : des lobes glandulaires aux canaux lactifères en passant par le tissu adipeux et les vaisseaux sanguins et lymphatiques. © Axel Kock, Adobe Stock
    Cette illustration montre les différentes structures qui constituent le sein : des lobes glandulaires aux canaux lactifères en passant par le tissu adipeux et les vaisseaux sanguins et lymphatiques. © Axel Kock, Adobe Stock

    Il n’y a pas un, mais des cancers du sein

    Il n'existe pas un, mais bien plusieurs types de cancer du sein. Suivant sa localisation, tout d'abord. Suivant ses caractéristiques moléculaires ensuite.

    Pour mieux comprendre, quelques rappels concernant l'anatomie du sein. Il se compose d'une multitude de lobules regroupés en de nombreux lobes glandulaires. Ce sont ces lobes glandulaires qui produisent le lait. Chacun se prolonge ainsi par un canal lactifère qui l'amène jusqu'au mamelon. Le tout est entouré de tissu adipeuxtissu adipeux -- de la graisse -- et de vaisseaux sanguins et lymphatiques. Les vaisseaux lymphatiques circulent jusqu'aux ganglionsganglions axillaires -- sous le bras. Des sortes de réservoirs de cellules immunitaires.

    Les médecins, donc, identifient trois grandes formes de cancer selon leur localisation :

    • les carcinomes in situcarcinomes in situ pour lesquels les cellules cancéreuses restent localisées dans les lobules et les canaux ;
    • les carcinomes infiltrantscarcinomes infiltrants pour lesquels les cellules cancéreuses ont diffusé dans les tissus environnants et qui peuvent conduire à la formation de métastasesmétastases ;
    • les carcinomes inflammatoires qui se situent au niveau de la peau.

    Plus récemment, grâce aux progrès de la génomiquegénomique, les médecins ont aussi identifié trois grands types de cancer de composition moléculaire différente :

    • les cancers de type luminal A ou B, les plus fréquents, expriment les récepteurs des œstrogènesœstrogènes et de la progestéroneprogestérone, avec ou sans expression de HER2 ;
    • les cancers dits HER2+ surexpriment la protéineprotéine du même nom -- un récepteur à certains facteurs de croissancefacteurs de croissance ;
    • les cancers triples négatifs sont caractérisés par l'absence de marqueurs RE - récepteur aux œstrogènes --, RP -- récepteur à la progestérone -- et HER2.

    Identifier clairement le cancer dont souffre le patient permet d'optimiser la prise en charge de la maladie.

    Le cancer du sein peut avoir une issue fatale. © Photographee.eu, Adobe Stock
    Le cancer du sein peut avoir une issue fatale. © Photographee.eu, Adobe Stock

    Le cancer du sein, première cause de décès par cancer chez la femme

    En France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. En 2018, il en a été diagnostiqué près de 59.000 dans le pays dont près de 80 % développés après 50 ans.

    Le cancer du sein constitue aussi la première cause de décès par cancer chez les femmes : plus de 12.000 en 2018. Le taux de mortalité par cancer du sein est cependant en constante diminution de 1990 à 2018 : -1,3 % par an.

    Même s’ils ne sont pas développés comme chez les femmes, les hommes ont aussi des seins. Qui peuvent être touchés par un cancer. © Andrey Popov, Adobe Stock
    Même s’ils ne sont pas développés comme chez les femmes, les hommes ont aussi des seins. Qui peuvent être touchés par un cancer. © Andrey Popov, Adobe Stock

    Les hommes et le cancer du sein

    Grosseur, rougeur, zone de chaleurchaleur, douleurdouleur localisée ou encore une anomalieanomalie dans la texturetexture de la peau. Le cancer du sein peut également toucher les hommes. Environ 500 cas sont diagnostiqués chaque année. C'est environ 0,5 % des cancers masculins. Souvent des carcinomes infiltrants avec un taux de survie moins bon que chez les femmes. Car la tumeurtumeur atteint un stade avancé avant que le diagnostic soit posé. Les facteurs de risquefacteurs de risque sont les mêmes que chez les femmes, même si la prédispositionprédisposition génétiquegénétique domine. Et des maladies qui jouent sur les taux d'androgèneandrogène et d'œstrogène -- comme le syndromesyndrome de Klinefelter ou la cirrhosecirrhose -- peuvent aussi intervenir.

    La mammographie est un examen efficace pour détecter les cancers du sein. © okrasiuk, Adobe Stock
    La mammographie est un examen efficace pour détecter les cancers du sein. © okrasiuk, Adobe Stock

    Une mammographie tous les deux ans, sauf…

    Les cancers du sein se soignent bien s'ils sont détectés tôt. Prises à un stade très précoce, ces tumeurs ne font pas de métastases. Le taux de survie à 5 ans est de 99 %.

    Ainsi en France, les autorités sanitaires organisent depuis 2004, un dépistagedépistage par palpation des seins puis par mammographiemammographie tous les deux ans pour les femmes entre 50 et 74 ans. Dans l'état actuel des connaissances, cette fréquence semble optimale, permettant d'éviter un surdiagnostic et des traitements inutiles.

    Les femmes présentant des facteurs de risque peuvent toutefois être dépistées avant l'âge de 50 ans et/ou plus fréquemment. Si le risque est jugé très élevé -- en cas de prédisposition génétique, par exemple --, la Haute Autorité de santéHaute Autorité de santé oriente depuis 2014 vers un examen clinique pratiqué tous les six mois dès l'âge de 20 ans et vers une mammographie -- ou une IRMIRM -- tous les ans à partir de 30 ans.

    Contrairement à ce qui a pu être pensé pendant plusieurs années, porter un soutien-gorge n’est pas un facteur de risque pour le cancer du sein. © Arman Zhenikeyev, Adobe Stock
    Contrairement à ce qui a pu être pensé pendant plusieurs années, porter un soutien-gorge n’est pas un facteur de risque pour le cancer du sein. © Arman Zhenikeyev, Adobe Stock

    Porter un soutien-gorge ne favorise pas le cancer du sein

    Porter un soutien-gorge favorise l'apparition de cancers du sein. La rumeur a couru pendant des années. Se fondant sur l'hypothèse que le soutien-gorge bloque la circulation lymphatique et avec elle, le nettoyage les cellules au quotidien, provoquant ainsi une accumulation de toxinestoxines. Mais en 2014, une étude de l’université de Washington (Etats-Unis) a montré que les femmes qui portent un soutien-gorge -- quel que soit son type et quelle qu'en soit la duréedurée quotidienne -- ne développent pas plus de cancers du sein que les autres.

    Parmi les facteurs de risque figurent en revanche essentiellement l'âge -- le risque maximal se situant entre 65 et 74 ans --, les prédispositions génétiques -- une mutation des gènesgènes BRCA1 et BRCA2 pour 5 à 10 % des cancers du sein --, des antécédents personnels de pathologiespathologies au niveau du sein, des antécédents familiaux ou des antécédents d'irradiationsirradiations thoraciques à haute dose. De plus en plus d'études incriminent aussi la consommation d'alcoolalcool et le tabagisme.

    Les Facteurs de Risque du Cancer du Sein

    Le cancer du sein peut toucher n'importe qui, mais certains facteurs de risque peuvent augmenter la probabilité de son développement. Il est essentiel de comprendre ces facteurs pour une prise de conscience accrue et une meilleure préventionprévention. Voici les principaux facteurs de risque associés au cancer du sein :

    • Âge : le risque de cancer du sein augmente avec l'âge, atteignant un pic entre 65 et 74 ans. Cependant, il peut survenir à tout âge.
    • Prédispositions génétiques : environ 5 à 10 % des cas de cancer du sein sont liés à des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2. Les personnes ayant des antécédents familiaux de ces mutations courent un risque accru.
    • Antécédents personnels de pathologies au niveau du sein : avoir déjà eu un cancer du sein ou d'autres affections mammaires peut augmenter le risque de développer un nouveau cancer du sein.
    • Antécédents familiaux : si des membres de la famille proche (mère, sœur, fille) ont eu un cancer du sein, le risque peut être augmenté, surtout si le cancer était diagnostiqué à un âge précoce.
    • Irradiations thoraciques à haute dose : des traitements médicaux antérieurs impliquant une irradiation thoracique à haute dose peuvent augmenter le risque.
    • Consommation d'alcool et tabagisme : des études récentes montrent que la consommation excessive d'alcool et le tabagisme peuvent contribuer au risque de cancer du sein.

    Comprendre ces facteurs de risque peut aider les individus et les professionnels de la santé à prendre des décisions éclairées en matièrematière de dépistage et de prévention du cancer du sein.

    Le Dépistage Précoce : Un Atout Majeur

    Le dépistage précoce du cancer du sein est un élément crucial dans la lutte contre cette maladie. Il permet une détection précoce des tumeurs, ce qui peut considérablement améliorer les perspectives de traitement. Voici les principaux aspects du dépistage précoce du cancer du sein :

    • Auto-Examen des seins : les femmes sont encouragées à pratiquer régulièrement l'auto-examen des seins pour détecter tout changement anormal, comme des bosses, des douleurs ou des modifications de la texture de la peau.
    • Mammographie : la mammographie est l'une des méthodes les plus courantes de dépistage précoce. En France, un dépistage par mammographie est organisé tous les deux ans pour les femmes entre 50 et 74 ans. Cette méthode permet de détecter des anomalies même avant qu'elles ne deviennent palpables.
    • Facteurs de risque : les femmes présentant des facteurs de risque élevé, tels que des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques, peuvent nécessiter un dépistage plus fréquent et précoce. des examens cliniques et des IRM peuvent être recommandés dès l'âge de 30 ans dans ces cas.

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