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    Depuis quelque temps, on entend parler des vertus de la cannebergecanneberge, encore appelée cranberry dans sa terminologie anglaise, pour lutter contre les infections urinairesinfections urinaires et en particulier contre les cystites. Certaines études ont en effet prouvé les bienfaits de ces petites baies rouges.

    Les bienfaits de la canneberge. © Anna Kucherova, Fotolia

    Les bienfaits de la canneberge. © Anna Kucherova, Fotolia

    Courantes dans les pays anglo-saxons où elles sont consommées à 80 % en jus, les petites baies rouges de canneberge sont réputées outre-Manche et outre-Atlantique pour leurs bienfaits naturels de guérisonguérison, efficaces pour soigner les blessures et les troubles digestifs. Franck Bruyère, chercheur français en urologieurologie, s'est penché sur les propriétés de cette plante sauvage chez les femmes souffrant de cystites récidivantes et résistantes aux antibiotiquesantibiotiques classiques.

    Selon les conclusions de cet article paru en mai 2006 et intitulé Utilisation de la canneberge dans les infections urinaires, il apparaît clairement que « la canneberge possède des éléments capables d'empêcher l'adhésion du colibacille [...] laissant prédire une efficacité dans les infections urinaires » avec notamment un « intérêt de cette baie dans le traitement préventif de certaines cystites chez la femme ».

    Une phytothérapie efficace

    Ce qui a poussé les chercheurs à se tourner vers la phytothérapiephytothérapie est la résistancerésistance aux antibiotiques de certains germesgermes provoquant des récidivesrécidives de cystites. Ces bactériesbactéries pathogènespathogènes comme Escherichia coliEscherichia coli sont capables de s'accrocher sur les tissus et précisément sur les muqueusesmuqueuses vésicales. Or la canneberge exerce une action d'anti-adhésion, ce qui évite à la cystite de s'étendre dans la vessievessie, comme le constate l'analyse : « la canneberge empêcherait la fixation bactérienne à la paroi urothéliale, inhibant ainsi son développement » (lignes 306-7).

    Les baies de canneberge sont un outil de prévention des cystites. © DR

    Les baies de canneberge sont un outil de prévention des cystites. © DR

    Les principes actifs de Vaccinum macrocarpon et de l'acide hippurique

    Cette alternative aux antibiotiques trouve son origine dans la tige de la canneberge où se situent les nutrimentsnutriments pro-anthocyanidiniques. L'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des alimentsAgence française de sécurité sanitaire des aliments) recommande, depuis 2004, une dose quotidienne de 36 mg de PACPAC de type A (proanthocyanidines) pour réduire les cystites récidivantes.

    L'agence estime également que « les produits évalués présentent des caractéristiques de sécurités satisfaisantes » et que les propriétés de la canneberge sont « acceptable[s] uniquement pour le jus du fruit de la plante Vaccinum macrocarpon [variété de canneberge] et la poudre de jus du fruit de cette plante ». La canneberge pourrait donc prévenir les infections urinaires grâce au système antiadhésif puissant des PAC contenus dans les baies. De plus, d'autres molécules de la canneberge telles que l'acide hippurique, le fructosefructose et la vitamine Cvitamine C nuisent à l'adhérence bactérienne (cf : Howell AB, Foxman B.Cranberry JuiceJuice and Adhesion of Antibiotic-Resistant Uropathogens JAMA / volume:287 (page: 3082) June 19, 2002).

    Il est recommandé de consommer la canneberge en boisson (jus), en comprimés ou gélulesgélules accompagnés d'un grand verre d'eau. Ce que révèle également l'étude menée par l'urologue Franck Bruyère est que « quelle que soit la forme, il est conseillé généralement de prendre le produit de canneberge juste avant ou deux heures après le repas » (lignes 244 à 246) pour une durée d'efficacité de dix heures.

    Éviter la lithiase rénale

    Par ailleurs, on observe dans cette étude qu'il est important de boire une grande quantité d'eau lors de la prise de comprimés de canneberge car cette dernière « serait impliquée dans une augmentation du risque lithiasique ». On peut lire sur le site de l'AFU (Association française d'urologie) que la lithiase rénalelithiase rénale « est une pathologiepathologie fréquente, récidivante et en constante expansion. [...] La morbiditémorbidité liée à la lithiase rénale est considérable en raison des épisodes d'obstruction, d'infections ou d'hématuriehématurie » (Prog Urol, 2003, 13, 6, 1290-1294). Enfin, le docteur Bruyère préconise aux personnes diabétiques de « privilégier les comprimés d'extrait de canneberge ou le jus pur, car les cocktails de canneberge renferment du sucresucre ou du fructose » (lignes 336-338).

    Véritable alicamentalicament, la canneberge offre donc une alternative intéressante aux traitements médicamenteux tant dans la préventionprévention que la guérison. Elle est aussi source d'antioxydantsantioxydants bénéfiques contre les maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires.