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Une étude publiée dans Journal of Neuroscience démontre que le cerveaucerveau masculin contient davantage de liquideliquide céphalo-rachidien et de substance blanchesubstance blanche que celui de la femme. La femme possède, au contraire, une quantité plus importante de substance grisesubstance grise, c'est-à-dire davantage de tissu neuronal et d'éléments de réception (dendritesdendrites). Quelles conséquences ?
Le fait que les hommes demandent beaucoup moins souvent leur chemin que les femmes pourrait s'expliquer par certaines différences dans le cerveau. Telle est la conclusion d'une étude publiée dans Journal of Neuroscience dans laquelle le docteur Ruben Gur et ses collègues du Pennsylvania Medical Center démontrent que le cerveau masculin contient davantage de liquide céphalo-rachidien et de substance blanche que celui de la femme.

Chez l'homme, la substance blanche est formée de prolongements, parfois très longs, de la cellule nerveuse (axonesaxones) qui facilitent les transferts d'information entre les différentes régions du cerveau, permettant ainsi à l'individu de se situer et de s'orienter dans l'espace. La femme possède, au contraire, une quantité plus importante de substance grise, c'est-à-dire davantage de tissu neuronal et d'éléments de réception (dendrites), ce qui lui confère de remarquables aptitudes combinatoires.

Hommes-femmes : des méthodes différentes
Grâce à ses compétences spatiales plus développées, l'homme a donc en lui comme une sorte de GPS, dont il se sert pour assurer sa navigation, alors que la femme tire parti de ses compétences neuronales pour associer rapidement ce qu'elle voit, prendre des séries de repères et comprendre comment s'articulent les pièces du puzzle.
On ne peut pas dire qu'une méthode soit forcément supérieure à l'autre, mais elles s'appuient, comme le souligne l'auteur de l'article, sur des façons très différentes d'appréhender une même situation. Ruben Gur et son épouse et collaboratrice Raquel ont utilisé les techniques de l'imagerie cérébrale pour étudier le cerveau de 40 femmes et de 40 hommes bien portants, âgés de 18 à 45 ans, et comparé ensuite les images avec les compétences linguistiques et spatiales de ces mêmes personnes.
Leur recherche visait à résoudre l'énigme suivante. Dans tout le règne animal, la taille du cerveau va, on le sait, de pair avec le développement de l'intelligence, et il est classique d'établir la même corrélation chez l'Homme. Comment se fait-il, s'est donc demandé Ruben Gur, que les femmes, dont le cerveau est généralement plus petit que celui des hommes, obtiennent des résultats tout aussi bons qu'eux dans les tests d'intelligenceintelligence ?
Compétences spatiales et tests verbaux
Les recherches, y compris les siennes, montrent aussi que les hommes réalisent de meilleurs scores dans les épreuves testant les compétences spatiales, alors que les femmes obtiennent de meilleurs résultats dans les tests verbaux. Selon l'auteur, ce phénomène s'expliquerait par le fait que l'on trouve dans les deux cerveaux une proportion différente de substance grise et de substance blanche.
Les tâches spatiales, explique Ruben Gur, requièrent davantage de substance blanche que n'en possèdent la plupart des femmes, dont le crânecrâne est généralement trop petit pour contenir les quantités de cette substance qu'il faudrait pour réaliser de bons scores à ce genre de tests. Mais il dit aussi que les résultats sont d'autant meilleurs que le cerveau est grand, et que cela est valable pour les deux sexes.
Le rapport est cependant plus étroit chez la femme, ce qui pourrait indiquer que celle-ci tire de chaque millilitre de tissu cérébral en plus un rendement plus grand que n'en sont capables les hommes. Dans l'étude qu'il a faite, Ruben Gur n'a pas trouvé chez l'homme cette même corrélation entre le niveau de performance et la taille du cerveau.