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Depuis les premières apparitions de la pathologiepathologie à la forme la plus sévère qui soit, l'évolution des troubles obsessionnels compulsifstroubles obsessionnels compulsifs et l'accentuation des symptômessymptômes dépendent des personnes qui en sont atteintes, et se font de manière progressive.
Avant d'évoquer les éventuelles complications liées aux troubles obsessionnels compulsifs, il convient d'avoir à l'esprit que l'évolution se fait petit à petit et suit quelque peu le dessin d'une courbe sinusoïdale, c'est-à-dire qu'elle peut survenir après une période plutôt faste, avec la présence d'une accalmie, puis être relayée par une phase qui engendre des pics de TOC.
Les médecins considèrent que passer au minimum une heure par jour à être monopolisé par les troubles obsessionnels et compulsifs est la marque d'un début de pathologie sérieuse. La première évolution se caractérise par un individu qui se trouve emprisonné par ses troubles (qui lui font perdre du temps au quotidien), et demeure obnubilé par les symptômes. Ces compulsions engendrent une très grande souffrance et une angoisse considérable, qui paralysent le reste de son existence. Elles représentent un handicap terrible dans son quotidien, car le sujet malade ne peut mener une vie normale. Penser aux obsessions et accomplir les rituels occasionnent une perte de temps et d'énergie. Les TOC conduisent à une profonde fatigue physique nerveuse.
L’évolution des TOC, une affaire de temps
Le docteur Alain Sauteraud a dressé une sorte d'échelle significative des évolutions possibles liées au temps passé à pratiquer les gestes compulsifs. L'une des conséquences les plus notables pour la personne malade est de constater un ralentissement de sa vie professionnelle, affective et personnelle. Sa vie sociale est véritablement transformée par les obsessions et les compulsions. Ainsi, dans son ouvrage daté de 2005, on peut lire que :
- « les patients sont peu gênés jusqu'à deux heures d'obsessions-compulsions par jour » ;
- « de deux à cinq heures de perte de temps ou de préoccupations par jour, ils sont gênés dans leur vie quotidienne, mais arrivent à travailler » ;
- « de cinq à huit heures par jour, une fonction fondamentale de leur vie est généralement menacée, que ce soit leur vie familiale ou leur vie professionnelle » ;
- « au-delà de huit heures, ils sont souvent réduits à une vie handicapée et ne peuvent généralement plus travailler ni mener une vie sociale satisfaisante ».
Et il poursuit en indiquant que ces patients sont isolés socialement, et que leur taux de divorce est bien plus élevé que la moyenne. De plus, la dépression chronique est l'une des complications majeures des troubles obsessionnels compulsifs, et touche jusqu'à 80 % des personnes en proie au TOC. Par conséquent, dans certains cas, l'anxiété caractéristique des troubles d'obsession-compulsion peut se muer en vraie dépression, manifestée par un sentiment de vide et de désespoir, une modification des cycles du sommeil et de l'appétit, une perte de confiance en soi, un désintérêt des activités du quotidien et une irritabilité prégnante.
Enfin, dans les cas les plus sévères, les idées suicidaires peuvent surgir. Bien que les passages à l'acte existent, ils demeurent peu nombreux. Lorsque les pensées suicidaires deviennent de plus en plus significatives et fréquentes, il faut alors se tourner vers d'autres pathologies comme la bipolarité, qui engendre un vrai risque.
Les troubles obsessionnels compulsifs varient selon les individus atteints par cette pathologie. Si les complications demeurent les mêmes, il s'agit de prêter une attention particulière quant à la gravité et à l'évolution de ces dernières.