au sommaire


    Grippe aviaire : évolution de la situation épidémiologique

    Grippe aviaire : évolution de la situation épidémiologique

    Au fil des mois et des années, la situation épidémiologique de la grippe aviaire évolue.

    Ce sont essentiellement les dindons et les poulets qui présentent les virus influenza A. © DR
     
    Ce sont essentiellement les dindons et les poulets qui présentent les virus influenza A. © DR

    Les épizooties aviaires

    Les souches hautement pathogènespathogènes du virus influenzavirus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. Elles appartiennent aux sous-types H5 et H7 de l'hémagglutininehémagglutinine (Alexander, Van et al. 2000 5). Des épizootiesépizooties dues à ces HPAI ont été signalées aux États-Unis, en Australie, au Pakistan, au Mexique, plus récemment aux Pays-Bas. Néanmoins, tous les sous-types H5 et H7 ne sont pas hautement pathogènes, c'est notamment le cas pour le virus influenza A (H5N1H5N1) mis en cause actuellement.

    Ces épizooties étaient relativement rares avant 1990. Depuis 1959, seulement 21 flambées de grippe aviairegrippe aviaire hautement pathogène ont été signalées dans le monde, principalement sur le continent américain, en Europe et en Australie. Depuis l'épidémieépidémie de Hong Kong en 1997, des virus HPAI ont été régulièrement isolés en Asie, à l'occasion des prélèvements systématiques effectués dans le cadre de la surveillance de la grippe. Vers le milieu de l'année 2003, des foyers de grippe aviaire apparaissent en Asie ; ils ne feront pas l'objet d'investigations immédiates ni de communications à l'OMS. Les premiers cas référencés datent de la fin de l'année 2003.

    Les souches hautement pathogènes du virus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. © 2004, <em>University of Wisconsin, Board of Regents</em>, reproduction et utilisation interdites

    Les souches hautement pathogènes du virus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. © 2004, University of Wisconsin, Board of Regents, reproduction et utilisation interdites
    • En décembre 2003, deux tigrestigres et deux léopardsléopards meurent de façon inattendue dans un zoo de Thaïlande ; les études virologiques ultérieures identifient le virus A (H5N1) dans les prélèvements effectués sur les animaux.
    • Le 15 décembre 2003, la république de Corée confirme l'existence d'une épidémie de grippe aviaire due à une souche hautement pathogène A (H5N1) du virus influenza, dans un élevage de poulets au sud de Séoul.
    • L'épizootie à influenza A (H5N1) va s'étendre rapidement au cours du mois de janvier 2004 pour atteindre successivement le Vietnam, le Japon, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, l'Indonésie et la République populaire de Chine, début février 2004.
    • D'autres épidémies de grippe aviaire sont signalées à Taïwan et au Pakistan ; elles sont dues aux sous-types A (H5N2) et A (H7) respectivement, moins virulents que la souche A (H5N1).
    • Début 2004, la situation est particulièrement préoccupante pour le Vietnam, la Thaïlande, l'Indonésie, où les épizooties ne sont pas contrôlées ; celles-ci touchent 67 %, 46 % et 38 % des provinces de ces pays, et, surtout, des premiers cas humains de grippe aviaire sont observés, au Vietnam et en Thaïlande. Ailleurs, l'épidémie est soit limitée, soit contrôlée.
    • En août 2004, la grippe aviaire fait son apparition dans les élevages de volaille en Malaisie.
    • En août-septembre 2004, après une période d'accalmie, une seconde vaguevague d'épizooties resurgit en République populaire de Chine, en Indonésie, en Thaïlande et au Vietnam, alors que la République de Corée et le Japon se déclarent indemnes de grippe aviaire auprès de l'OIEOIE (Office international des épizooties ou organisation mondiale de la santéorganisation mondiale de la santé animale).
    • En avril 2005, des milliers d'oiseaux sauvages sont retrouvés morts au bord d'un lac en République populaire de Chine où la grippe aviaire va devenir endémiqueendémique dès octobre 2005.
    • À partir de juillet 2005, les rapports officiels communiqués à l'OIE mettent en évidence une propagation et une expansion géographique du virus A (H5N1), pour une part en relation avec les flux migratoires des oiseaux sauvages.
    • À la fin de l'été 2005, le virus A (H5N1) va être identifié chez de nombreux oiseaux migrateursmigrateurs en Mongolie, au Koweit, puis sur le continent européen durant l'hiverhiver 2005-2006 : en Azerbaïdjan, en Bulgarie, en Grèce, en Italie, en Slovénie, en Autriche, en Allemagne, en Pologne, en Slovaquie, en Bosnie Herzégovine, en Georgie, Suède, en Suisse et en Serbie. Le 19 février 2006, la France déclare un cas de grippe aviaire A (H5N1) chez un canard sauvage. 
    • Dès juillet 2005, le virus A (H5N1) apparaît dans les élevages de volaille, sur le continent européen, successivement en Russie (Sibérie), au Kazakhstan, en Turquie, en Roumanie, en Ukraine, puis début 2006, en Iraq, en Albanie. Le 25 février 2006, la France confirme la présence du virus dans un élevage de dindes, dans le département de l'Ain, représentant ainsi le premier cas de grippe aviaire domestique au sein de l'Union Européenne.
    • En février 2006, l'Égypte, le Niger, l'Inde et Israël déclarent des épizooties de grippe Agrippe A (H5N1) dans leurs élevages d'oiseaux domestiques.

    Les rapports officiels des pays faisant état d'épizooties aviaires sur leur territoire sont communiqués à l'OIE.

    Distribution géographique des cas de grippe aviaire H5N1 chez la volaille et les oiseaux sauvages depuis 2003. © 2006 World Health Organization

    Distribution géographique des cas de grippe aviaire H5N1 chez la volaille et les oiseaux sauvages depuis 2003. © 2006 World Health Organization

    Les cas humains

    Les autorités sanitaires vietnamiennes déclarent le premier cas humain de grippe aviaire le 11 janvier 2004. Les prélèvements proviennent de deux enfants et d'un adulte hospitalisés pour une pneumopathiepneumopathie grave et confirment la présence d'une souche A (H5N1). Depuis octobre 2003, quatorze personnes, dont treize enfants, étaient hospitalisées dans la région de Hanoï pour les mêmes symptômessymptômes ; au 13 janvier 2004, treize d'entre elles étaient décédées.

    Le 23 janvier 2004, le ministère de la Santé thaïlandais informe l'OMS de l'existence de deux cas de grippe A (H5N1) chez deux enfants.
    Jusqu'au début du mois de février 2005, le Vietnam et la Thaïlande sont les seuls pays où la grippe aviaire A (H5N1) est diagnostiquée chez l'homme. Le Vietnam totalise 51 cas humains (17 cas pédiatriques) dont 32 mortels, et la Thaïlande 17 cas (8 cas pédiatriques) dont 12 mortels.

    Les épizooties de grippe aviaire vont s'étendre dans tout le sud-est asiatique ; début 2005, des cas humains de grippe aviaire sont diagnostiqués au Cambodge et en juillet 2005, les premiers cas sont signalés en Indonésie.

    Fin octobre 2005, l'OMS confirme au total 121 cas de grippe humaine A (H5N1), parmi lesquels 62 furent mortels. Ils sont recensés dans les quatre pays sus-cités (91 cas au Vietnam, 19 en Thaïlande, 7 cas en Indonésie et 4 au Cambodge). La République populaire de Chine ne déplore à cette date aucun cas humain, bien que la grippe aviaire y soit endémique.

    Le 17 novembre 2005, la République populaire de Chine déclare ses premiers cas humains de grippe aviaire (16 cas au 24/03/2006). Fin janvier 2006, c'est au tour de l'Iraq de notifier ses premiers cas humains à l'OMS (2 cas au 24/03/2006). En mars 2006, sept pneumopathies graves mortelles sont confirmées être en rapport avec le virus A (H5N1) en Azerbaïdjan. Au 24 mars 2006, le nombre cumulé de cas de grippe humaine due au virus A (H5N1) dans le monde s'élève à 186 cas dont 105 mortels. Aucun nouveau cas humain n'a été signalé depuis le début de l'année 2006 au Vietnam et en Thaïlande.

    Cas humains de grippe aviaire H5N1 par date d&#039;apparition et par pays. © World Health Organization Regional Office for the Western Pacific 2005

    Cas humains de grippe aviaire H5N1 par date d'apparition et par pays. © World Health Organization Regional Office for the Western Pacific 2005

    L'ensemble des déclarations à l'OMS des cas humains de grippe aviaire, la cartographie des infections chez l'homme, la chronologie de la propagation des épizooties dans les différentes régions du monde et des cas humains de grippe due au virus A (H5N1) sont consultables sur le site de l'OMS.