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    Les enfants et adolescents aussi peuvent être sujets à des épisodes dépressifs. Ils s'installent sur une longue durée et mènent souvent à l'isolement social.

    Les enfants aussi peuvent être sujet à la dépression. © All about people, Shutterstock

    Les enfants aussi peuvent être sujet à la dépression. © All about people, Shutterstock

    La dépression du nourrisson

    La dépression chez l'enfant a été mise en évidence en 1946 par René Arpad Spitz, un médecin viennois, qui met en cause la relation entre la mère et son nourrisson. Ses travaux portent sur le développement du bébé en l'absence de la figure maternelle.

    Ainsi, un nourrisson âgé de 6 mois privé de sa mère commence à adopter une attitude versatile envers les autres, accompagnée de pleurs et de cris plaintifs. Dans cette situation particulière, le bébé développe des insomniesinsomnies, des troubles alimentaires (perte de poids voire anorexieanorexie) qui se traduisent sur le plan physique par un arrêt brutal de sa croissance. Un ralentissement psychomoteur naît de ce manque de présence de la mère. L'enfant se retrouve avec un retard langagier considérable, sans omettre un désintérêt significatif et marqué pour les activités et les jeux d'éveil. Un autre chercheur, John Bowlby, psychiatre anglais, met en lumière, dès 1952, le fait qu'un nourrisson a besoin d'un contact physique avec sa mère pour pouvoir se développer correctement. Dans le cas contraire, l'enfant en bas âge peut être sous l'emprise d'une détresse morale.

    Si la dépression chez l'adolescent est assez connue, on ne pense pas toujours qu'elle peut aussi se rencontrer chez l'enfant et le nourrisson. © Gwi R-Flickr CC by nc sa 2.0

    Si la dépression chez l'adolescent est assez connue, on ne pense pas toujours qu'elle peut aussi se rencontrer chez l'enfant et le nourrisson. © Gwi R-Flickr CC by nc sa 2.0 

    Les enfants et les adolescents

    Les enfants peuvent déclarer, au même titre que les adultes, tous types de troubles de l'humeur, de l'épisode dépressif majeur à la bipolarité en passant par toutes les formes de déprime. Environ 5 % des adolescents seraient dépressifs, tous sexes confondus. Après 15 ans, les filles sont deux fois plus exposées à cette pathologiepathologie.

    Dans près des deux tiers des cas (60 %), ces symptômessymptômes dépressifs sont associés à une anxiété plus importante que la moyenne. Longtemps laissée de côté, la dépression chez l'enfant et l'adolescent est aujourd'hui mieux prise en compte : il faut la soigner rapidement et efficacement pour qu'elle ne laisse pas de traces une fois l'adolescent parvenu à l'âge adulte.

     <br />Si nécessaire, on peut prescrire à l’enfant dépressif un inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine, qui va réguler la circulation de cette hormone. Ici, la pompe à recapture est le gros point rose sur la droite. 1 Mitochondrie, 2 Vésicule synaptique pleine de neurotransmetteurs, 3 Autorécepteur, 4 Fente synaptique, 5 Récepteur de neurotransmetteur, 6 Flux de calcium, 7 Vésicule libérant des neurotransmetteurs, 8 Pompe de recapture de la sérotonine. © Mouagip
     
    Si nécessaire, on peut prescrire à l’enfant dépressif un inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine, qui va réguler la circulation de cette hormone. Ici, la pompe à recapture est le gros point rose sur la droite. 1 Mitochondrie, 2 Vésicule synaptique pleine de neurotransmetteurs, 3 Autorécepteur, 4 Fente synaptique, 5 Récepteur de neurotransmetteur, 6 Flux de calcium, 7 Vésicule libérant des neurotransmetteurs, 8 Pompe de recapture de la sérotonine. © Mouagip

    Diagnostic difficile

    Le diagnosticdiagnostic n'est pas si facile à poser, l'adolescenceadolescence étant, par définition, une période charnière au cours de laquelle on se rebelle et on est souvent « mal dans sa peau », en conflit avec la société et les proches. Dans son ouvrage intitulé Médecine de l'adolescent, Patrick Alvin confirme que « l'expression dépressive à l'adolescence se situe sur un continuum, allant de la normalité aux états les plus pathologiquespathologiques, ce qui explique probablement l'effet de brouillage dans la reconnaissance diagnostique de ces derniers ».

    Un traitement classique

    Dès la première alerte, l'adolescent doit pouvoir parler avec un spécialiste (médecin ou thérapeute), qui mettra en place un suivi médicalisé de qualité. Ainsi, l'accent est mis sur les thérapiesthérapies comportementales et cognitives, qu'elles se déroulent en groupe, avec les proches ou seulement entre l'adolescent et le thérapeute. Si nécessaire, le jeune malade peut suivre une thérapie médicamenteuse basée sur la nouvelle génération des ISRSISRS, efficace pour la recapture de la sérotoninesérotonine.