Au début du 18ème siècle, Antonie van Leeuwenhoek fut le premier à observer des « animalcules » grâce à des microscopes de sa fabrication. Il fallut cependant attendre 200 ans pour que la microbiologie connaisse un réel essor, amorcé avec les travaux fondateurs de Louis Pasteur et Robert Koch.
En une quarantaine d'années, d'incroyables progrès conceptuels et techniques seront réalisés. L'étude des bactéries pathogènes conduit à l'invalidation de la théorie de la génération spontanée, la conception des premiers vaccins, la mise en évidence des antibiotiques, la mise en évidence des processus de fermentation. Les trouvailles techniques, que les microbiologistes d'aujourd'hui utilisent toujours quotidiennement, sont également nombreuses : stérilisation, utilisation de milieu de culture solide, invention des boîtes de Petri, étude des cultures pures, coloration de Gram...
Un peu plus tard, Martinus Beijerinck et Sergei Winograsky démontrent l'existence de métabolismes variés comme les processus de symbiose plante/bactéries fixatrices d'azote et l'importance des bactéries dans le cycle du souffre et de l'azote. Leurs travaux sur les bactéries du sol et de l'eau ouvrent la voie de l'écologie microbienne, une discipline qui s'attache à décrire la composition et le fonctionnement des populations bactériennes dans l'environnement.
A partir des années 50, après la découverte de la structure de l'ADN par James Watson, Francis Crick et Rosalind Franklin, le développement des outils de la biologie moléculaire va véritablement révolutionner notre vision du monde bactérien.
Les progrès de la génétique moléculaire et de la biochimie donnent une image complexe de la cellule bactérienne, avec des processus métaboliques extrêmement variés, précis et parfaitement régulés. Les études de taxonomie ont également progressé de façon spectaculaire grâce à la rapidité avec laquelle on peut maintenant accéder à la séquence d'un acide nucléique. En 1977, Carl Woese et George Fox développent les théories et les outils de la phylogénie moléculaire pour étudier les processus de l'évolution. C'est grâce à ces études que l'arbre universel de la vie, avec les trois règnes du vivant, les Archaea, les Bacteria et les Eukarya, a été construit. Ces outils sont utilisés à l'heure actuelle en écologie microbienne pour décrire les nouvelles espèces et étudier la structure des populations bactériennes dans l'environnement.